Il vivait la nuit sur des routes d’infortune,
croisant des fées d’ébène
aux masques grimaçants, des diablotins envieux
de quelques ducats d’or, mais beaucoup plus rarement
des anges protecteurs. Les oiseaux de ses nuits n’émettaient
aucun son, alors que ceux du jour n’étaient
que discordance. Il voyageait sans cesse dans des contrées
obscures où Vulcain, fulminant, achevait à
sa forge une arme terrifiante.
Il découvrait des corps aux larges déchirures,
laissant l’amer goût de la bile dans le
petit matin d’une nuit dépourvue d’oxygène.
Il vivait la nuit, accumulant les jours, dépensant
sans compter un temps perdu d’avance, espérant
un sursaut, espérant la clémence d’un
cœur intransigeant, espérant la délivrance
d’un mécanisme complexe qui le tient éveillé.
|