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Juin
2006 - La sagesse contre le mépris |
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Jusqu'alors,
la politique indienne des pères fondateurs a été
« Vivez comme des Blancs, assimilez-vous, et vous
pourrez rester ». Les Cherokees sont reconnus comme
« nation », avec leurs coutumes et leurs
lois, et des traités sont signés. Mais à
mesure que les États-Unis se peuplent, se développent,
s'étendent vers l'ouest, la pression des pionniers se
fait plus forte. Bientôt, ils empiètent sur les
terres ancestrales des Cherokees et des Creeks. Pis, le Mississippi
et l'Alabama violent les traités fédéraux
en annexant purement et simplement les terres des Choctaws et
des Chickasaws, tandis que l'état de Géorgie déclare
nulles et non avenues les lois des Cherokees. À Washington,
cependant, Jackson met en œuvre une politique d'invalidation
de tous les traités signés avec les Indiens et
d'« émigration volontaire » des
tribus vers des territoires situés de l'autre côté
du Mississippi. Durant ses deux mandats, 94 traités seront
ainsi conclus avec les Indiens par contrainte. La loi de 1830
ordonne leur déplacement ; celle de 1834 établit
un territoire indien en Arkansas. (…) En mai 1838, l'armée
américaine arrive en territoire cherokee, parque la population
dans des camps puis, à l'automne, les expulse de force : un
millier parviennent à s'échapper ; plus de
4 000 meurent de froid, de faim, de maladie, au cours des six
mois que dure le voyage jusqu'à la « Terre
des hommes rouges », l'Oklahoma. À ce tragique
exode, les rescapés donnent un nom : Nuna-da-ut-sun'y,
« la Piste des larmes ».
http://www.historia.presse.fr
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1830 - Le président Andrew Jackson signe la loi
de déplacement des Améridiens. De l'or vient d'être
découvert... |
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Juin
2006 - Décès de Raymond Devos |
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Il faut pleurer les hommes à leur naissance
et non pas à leur mort !
Montesquieu - Lettres persanes
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En
1991, Patrick Poivre d'Arvor avait interviewé Raymond
Devos en lui posant la question : "Après votre mort,
que pensera-t-on de vous ?". Bilan, un sketch improvisé.
Vous savez, je viens d’avoir une proposition, grâce
à cette émission, d’un grand directeur de
télévision… Il me dit : « On va faire
une grande émission sur vous, une émission posthume
! » Post mortem, ils appellent ça ! Alors, je dis
: « Vous êtes gentil de penser à mon avenir…
mais pourquoi ne la faites-vous pas de mon vivant ? »
Ils m’ont dit : « Parce que dès que vous
ne serez plus de ce monde, votre taux d’écourte
sera beaucoup plus élevé. » Ils m’ont
dit : « Il faut penser à l’après vous
! » Ils m’ont dit : « L’après
vous, c’est pour quand… d’après vous
? » J’ai dit : « D’après moi,
c’est le plus tard possible ! » Ils m’ont
dit : « C’est trop tard, faut la faire maintenant
! On va déjà enregistrer votre dernier soupir,
ce sera déjà ça de mis en boîte !
» Ils m’ont tendu un micro : « Allez-y Devos
! » « Aaaooh ! » Il m’ont dit : «
Est-ce que vous pourriez la refaire ? » « Aaah !
» Ils m’ont dit : « Plus gai ! » «
Aaaaah ! Aaaah ! » Dix fois de suite, j’ai poussé
mon dernier soupir ! Dix fois de suite « Aaah ! »
« Aaah ! » Au dernier, j’étais comme
ça !!! (épuisé) et ce matin, je reçois
un coup de fil du grand chef de télévision : «
Alors Devos… comment ça va ? » « Très
bien ! » « Ça fait rien on attendra ! »
Regarder la vidéo : http://tf1.lci.fr/infos/france/0,,3309879,00.html
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Mai
2006 - Du microcosme au macrocosme, l’œil joue avec
la lumière ! |
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Le soleil luit pour tout le monde... AD
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Depuis
le début de l’humanité, l’homme a
toujours cherché la lumière de la vérité.
Celui qui, un jour, se tint sur deux pattes et que l’on
considère comme évolué n’a jamais
pu se passer de celle qui l’éclairait. Alors, pénétrons
les arcanes majeurs de l’histoire de cette petite chose :
la lampe à huile. Au tout début, était
le feu naturel de la foudre, celui de l’homo habilis et
de l’homo erectus. Tout commence grâce à
l’homme de Tautavel qui sera non seulement capable de
transporter le feu mais de le conserver, mais revenons à
notre lampe. L’une des toutes premières est en
pierre ; elle provient des grottes de la Garenne, sur les
bords de la Creuse. On faisait fondre du suif non pas sur une
mèche mais sur un morceau de charbon de bois brûlant.
Plus tard, les lampes orientales en terre blanchâtre auront
deux usages : éclairer et brûler des parfums.
Un vrai sens artistique naît avec les lampes égyptiennes,
souvent agrémentées de scènes relatant
les croyances. Les lampes hellénistiques seront du même
type. L’Empire romain apportera le sens pratique, des
anses pour les tenir avec deux doigts. Les plus somptueuses
appartiennent à l’époque impériale,
le motif intérieur pouvant être un gladiateur,
d’autres représentaient en leur centre des félidés
stylisés ou… des scènes érotiques.
Si les lampes en terre offraient une multitude de variantes,
celles en métal en étaient dénuées.
C’est à partir du Moyen-âge que les lampes
à huile changent radicalement de forme en s’élevant
du sol. |
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Pour le plaisir, citons Rabelais : « Et n’y
oyoit plus d’olif en le caleil ! » (extrait
de Pantagruel) ce qui signifie : « Il n’y
avait plus d’huile d’olive dans la lampe ! »
Comparé à celui de l’empire romain, l’état
de conservation des lampes du Moyen-âge est curieusement
déplorable, sans doute à cause de la tôle
de fer et du fer forgé souvent utilisés. Les lampes
en verre du XVIIe et du XVIIIe siècle – un régal
pour les yeux – virent le jour dans le sud de la France.
Leur nom d’époque était « veillole »
qui signifie veilleuse. Je ne peux m’empêcher d’imaginer
ma grand-mère lorsque j’évoque les globes
dits de dentellière sur colonne et socle de verre. La
dentellière plaçait cette boule entre elle et
la flamme afin de concentrer la lumière sur son ouvrage ;
les cordonniers utiliseront aussi cette méthode. Le style
rococo verra le jour avec les lampes en porcelaine aux décors
somptueux, motifs floraux et scènes bucoliques. Les lampes
en porcelaine de la région d’Imari, au Japon, demeurent
le comble du raffinement ; une région située
au nord de Nagasaki… Mon dieu, que j’ai bien fait
de venir sur terre ! |
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Avril
2006 - Irak, les déviances de l'âme humaine...
on est loin des jardins de Sémiramis ! |
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À
cause des guerres, il y a en chaque homme une île perdue…
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J’ai
la passion de la botanique. Il me plaît parfois à
rêver aux jardins de la légendaire Sémiramis
et s'il ne reste aucune trace des jardins de Babylone, c’est
plus facile pour le voyageur onirique que je suis. La belle
citée fut détruite une première fois en
1595 av. J.C. par les Hittites. Le temps passa, cruel, et la
conquête de Cyrus enfonça définitivement
Babylone dans l’obscurité. Que de jardins foulés
par des chevaux de guerriers impitoyables... mais ne soyons
pas pessimistes, certaines civilisations nous laissèrent
de belles choses, tels les Scythes à l’économie
pastorale ; quels fins orfèvres furent-ils !
Quant aux Romains, la maîtrise de l’eau leur permirent
d’être à l’origine de l’art topiaire :
buis et ifs sculptés rivalisaient d’élégance.
Beaucoup plus tard, un vieux monastère bénédictin
sera aménagé par les meilleurs architectes et
hydrauliciens de l’époque et c’est ainsi
que vers 1550, la villa d’Este, ses fontaines et ses jardins,
verra le jour. Mais il existe un autre type de jardin, un triptyque
du XVIe siècle exposé au musée du Prado
à Madrid : le Jardin des Délices
de Jérôme Bosch. Le panneau de gauche représente
le paradis terrestre, le panneau central, la vie terrestre avec
ses joies et ses divertissements, rien à dire. Ma préférence
va à celui de droite : les tourments infernaux !
Il y règne un malaise sourd ; dans une torpeur de
symboles alchimiques, hommes, animaux, végétaux,
réels ou fabuleux, nous jouent une sarabande insoutenable.
Cela pourrait ressembler à celle qui s'est installée
à l'emplacement des jardins de Sémiramis... |
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Mars
2006 - L'espoir au bout du vol... |
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Nous sommes l’un des rares pays à avoir conservé
un impôt sur la fortune et il est possible de gagner le
SMIG et de payer cet impôt ! Imaginez que votre vieille
grand-mère vous lègue une maison sur l’île
de Ré. Ne dite pas « Merci Mémé ! »
si vous n’avez pas un gros salaire ; en clair, elle
vient de vous jouer un mauvais tour. C’est pourquoi je
pense à ce bon vieux Marx ; il était pour
l’abolition de l’héritage, point de départ
zéro pour tout le monde. On peut dire qu’il a tout
eu dans le désordre. Malgré les différents
héritages (!) qu’il fit tout au long de sa vie,
il vécut dans la misère… Quant à
vous Chico, Harpo, Groucho et Zeppo, les Marx Brothers, que
n’avez-vous changé de nom ? Avoir la chance
d’avoir l’humour acide me permet de voir cette planète
comme l’une des scènes de « La civilisation
à travers les âges » de Meliès
où un Christ essaie vainement de remettre un peu d’ordre.
Seul, sur l’île de Ré, un pauvre se croit
riche. N’y aurait-il que l’espoir qui fait vivre ?
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Qu'il
était bleu, le ciel, et grand, l'espoir !
L'espoir a fui, vaincu, vers le ciel noir...
Verlaine - Colloque sentimental |
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Février
2006 - Chez l'homme, seul le costume change ! |
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Depuis
six mille ans, la guerre plaît aux peuples querelleurs et
Dieu perd son temps à faire les étoiles et les fleurs.
Victor Hugo - Les chansons des rues et des bois. |
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Brel
chantait : « Mon enfance passa, de grisailles
en silences… » Ce ne fut pas le cas de la mienne
qui fut animée par des récits de guerre…
de la « Grande Guerre » à la « drôle
de guerre », avec un crochet par celle d’Abyssinie !
Mon grand-père paternel eut le doux privilège
de connaître le gaz moutarde, les nettoyeurs de tranchées
et autres joyeusetés. Les chevaux à cette époque
étaient mieux traités que les hommes. Il s’évada
d’un camp avec un Belge sur le dos et ils devinrent comme
les Indiens « frères de sang » !
Après 1918, sa vie s’articula souvent autour de
l’amitié. Il était droit comme un clou de
charpentier. Il ignorait Mâyâ, le pouvoir de l’illusion,
qui cache la réalité et provoque l’ignorance.
Il aurait pu être le fils spirituel de Diogène
le cynique qui décriait honneurs et richesses –
rien à voir avec le cynisme contemporain. Tout comme
lui, il était amoureux de la nature qu’il opposait
de façon intuitive aux conventions sociales. Bien sûr,
lui n’eut pas l’occasion de rencontrer Alexandre
le Grand et je ne sais ce qu’il aurait répondu
à la fameuse question : « Demande-moi
ce que tu veux, tu l'auras. » Diogène, lui,
avait répondu le bon mot célèbre :
« Ôte-toi de mon soleil ! »
Ils avaient cependant un point commun : Diogène
ne laissa pas d’écrits et il ne reste rien de mon
grand-père. Un jour de septembre, alors qu’il lisait
Le Hérisson, journal satirique maintenant disparu,
il s’affaissa sur la table, à côté
de moi. J’avais 5 ans et ce fut mon premier contact avec
la mort. Aujourd’hui, il m’arrive de lire Charlie
hebdo ! Les chats ne font pas des chiens… |
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Janvier
2006 - À la découverte de Pluton |
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La
NASA a lancé, le 19 janvier 2006, sa sonde New Horizons
vers Pluton, connue de nous depuis 1930. Un voyage de dix ans
vers la dernière planète inexplorée du
système solaire. Si tout fonctionne comme prévu,
les premières images devraient alors nous parvenir, ainsi
que des analyses atmosphériques et des précisions
sur les vents stellaires et solaires, permettant de définir
si, oui ou non, cet astre est une planète. La fusée,
haute de 60 mètres, devait donner à la sonde la
plus grande vitesse possible pour parcourir les 4,8 milliards
de km qui séparent la Terre de Pluton. Neuf heures après
son départ, New Horizons devait dépasser la Lune.
Une nouvelle planète a par ailleurs été
découverte par un groupe d'astronomes. C'est ce que révélait,
jeudi 26 janvier 2006, la revue Nature dans un article signé
par 73 scientifiques de douze pays. Baptisée Ogle-2005-BLG-390Lb,
elle tourne en orbite autour d'une étoile cinq fois moins
grande que le Soleil, située à environ 20 000
années lumière, non loin du centre de la voie
lactée. Il s'agit d'une exoplanète, la 172e planète
extrasolaire. La plupart des exoplanètes déjà
recensées sont des géantes gazeuses, à
l'instar de Saturne ou de Jupiter, dont la masse est de 300
fois supérieure à celle de la Terre.
http://www.france5.fr/cdanslair/006721/305/131813.cfm
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Il n'est pas certain que tout soit certain.
Pascal - Pensées |
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Janvier
2006 - Tombe la neige et le feu et les peurs... |
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Dehors,
de gros flocons s'amollissaient sur ma vitre alors que je rentrais
dans le décor pour mieux comprendre la tragédie
cathare. Projeté au cœur de la croisade des Albigeois,
j'étais témoin d’un cortège de destruction
et de massacres qui vint à bout du catharisme et, par
un tour de passe-passe, contribua à affaiblir le patrimoine
français. Cette secte du Moyen-âge, d’origine
chrétienne, qui apparut dans le Limousin à la
fin du XIe siècle s’étendit le siècle
suivant jusqu’au midi de la France avant que son destin
ne s’abatte sur les villes de Carcassonne, Toulouse, Foix
et Béziers. Les Capétiens en firent leurs choux
gras. Pour les Cathares, il n’y avait que deux principes
essentiels, celui du Bien, créateur du monde spirituel
et celui du Mal, créateur du monde matériel, domaine
réservé au diable à qui l’histoire
fit, par la suite, la part belle. Leur doctrine, le rejet des
sacrements et le refus de l'incarnation du Christ, verrait encore
aujourd’hui se dresser de nouveaux bûchers. J’imagine
la réaction de mes contemporains à qui l’on
recommanderait « vie chaste et austère »,
et celle des ados à qui les parents conseilleraient « Pas
de sortie ce soir, un peu de pain, un brouet de céréales
et bonne nuit les petits ! » Les cathares font
partie de notre histoire, je les ai réveillés
un peu pour éviter l’oubli et aussi, ce qui est
pire, l’indifférence… |
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L' homme aspirait à un royaume où il serait prince...
AD |
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O |
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