Septembre 2008

 
Septembre 2008 - Mantegna et le pessimisme
 
 
Mantegna
au Musée du Louvre
du 26 septembre 2008 au 5 janvier 2009
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Un ensemble exceptionnel de tableaux, dessins, gravures retrace le parcours de ce grand artiste de la Renaissance italienne qu'admirèrent Rubens, Rembrandt et Degas.
Andrea Mantegna est un peu le monsieur plus de la peinture. De son vivant, le cardinal Georges d'Amboise, Premier ministre de Louis XII, affirmait qu'il était "le plus grand peintre du monde". De la Chambre des Époux du palais ducal de Mantoue dont il a peint le décor, il a été dit qu'elle était "la plus belle pièce du monde". Plus près de nous, l'historien d'art David Landau a écrit que sa "Vierge d'humilité" est "peut-être la plus belle gravure de la Renaissance italienne et l'une des "Vierge à l'Enfant" les plus touchantes de toute l'histoire de l'art". Qu'il est donc grand Andrea Mantegna ! Si grand que, même à l'époque moderne, Edgar Degas fit une copie de sa "Crucifixion" - tandis que Marcel Proust, quand il ne regardait pas un certain "petit pan de mur jaune" (celui de Vermeer), ne dédaignait pas de contempler les nuages de Mantegna. Il est vrai qu'ils ne sont à nul autre pareil puisqu'ils contiennent des images, tel ce cavalier qui apparaît dans la version du "Saint Sébastien" de Vienne. De semblables figures ?- pas toujours identifiables - surgissent encore dans les cumulus dominant la sixième toile des "Triomphes de César" ou dans la «Minerve» du Studiolo d'Isabelle d'Este. Ces jolis flocons aériens permettent au peintre d'éviter la représentation d'un azur trop parfait. Mais à une époque où les anges volent encore au milieu des hommes, ils sont peut-être aussi la lointaine manifestation des songes que l'enfant Mantegna faisait dans les champs lorsqu'il était berger. Lire la suite...
 
Andrea Mantegna "Le plus grand peintre du monde" Georges d’Ambroise, cardinal et premier ministre de Louis XII
"Il est bon d’être charitable, mais envers qui ? C’est là le point." Jean de la Fontaine – Le villageois et le serpent

 
Septembre 2008 - Darwin, la porte ouverte sur...
 
 
Eugéniste ou humaniste? A la veille du 150e anniversaire de la parution de "l'Origine des espèces", l'œuvre de Charles Darwin alimente toujours les polémiques.
Charles Darwin (1809-1882) serait-il victime d'un détournement de pensée? C'est l'avis de Patrick Tort, infatigable exégète du naturaliste anglais. Dans "l'Effet Darwin", il explique que le savant a été mal lu et mal compris. Pour André Pichot, Darwin au contraire a ouvert la porte au racisme et à l'eugénisme. Dans "Aux origines des théories raciales", cet historien des sciences suit le parcours qui conduit à la publication de "l'Origine des espèces", en 1859, jusqu'aux idées véhiculées par Hitler et le IIIe Reich. Qui a raison? Les deux sans doute, car Darwin s'est complu dans la position du savant flou qui, par prudence ou opportunisme, a laissé sa théorie lui échapper sans mesurer l'usage qui en serait fait. Une chose est sûre, l'œuvre de Darwin, qui avait tant troublé Freud, n'a cessé d'alimenter la polémique et de générer les trucages, à commencer par son autobiographie caviardée par sa femme, qui gomma les critiques sur la religion ou les opinions peu flatteuses sur ses collègues. Sans la volonté d'un de ses fils, Francis Darwin, et d'une de ses petites-filles, Nora Barlow, nous ne disposerions pas de l'édition définitive de 1958 proposée par Nicolas Witkowski au Seuil. A partir de cette maltraitance intellectuelle, on évalue mieux la difficulté à analyser sereinement un tel travail. Dans les années 1960, Jean Rostand, qui avait consacré un très bon livre à Darwin, affichait sa défiance à propos de la sélection naturelle. "La sélection naturelle est peut-être puissante, mais est impuissante à me convaincre." Il n'était pas le seul. Lire la suite...
 
Charles Darwin 1809 - 1882

" La sélection naturelle est peut-être puissante, mais est impuissante à me convaincre." Jean Rostand   ---   Pour André Pichot, Darwin a ouvert la porte au racisme et à l'eugénisme et serait aux origines des théories raciales. L’œuvre de Darwin n’a cessé d’alimenter la polémique. À la veille du 150e anniversaire de la parution : "L’origine des espèces"
 

 
Septembre 2008 - Mark Twain, un novateur
 
 
Mark Twain sur le pont d’un bateau en 1901
 
"Tom Sawyer" et "Huckleberry Finn", des romans pour enfants ? Une nouvelle traduction restitue à Mark Twain, qu'admirait tant Hemingway, sa place parmi les plus grands
C'est un choc. Des "Aventures de Tom Sawyer", on gardait le souvenir enchanté des lectures qui, pendant des heures, nourrissent les jeux de l'enfance. Dans la nouvelle traduction que publient aujourd'hui les éditions Tristram, on découvre l'énergie, la drôlerie et la vitalité d'un style brassant les dialectes des esclaves nègres, les grossièretés des voyous du Mississipi, les fautes de syntaxe de gamins qui ne pensent qu'à sécher l'école. Et l'on mesure combien Mark Twain, dans son souci d'écrire comme on parle, est le contemporain du Dostoïevski chaotique révélé il y a quelques années par André Markowicz.
Rien de plus spectaculaire, à cet égard, que les "Aventures de Huckleberry Finn"), où un ado passablement illettré raconte, à la première personne, ses mois de vagabondage fluvial en compagnie d'un esclave marron. On y est à mi-chemin entre Dickens, Lucky Luke et Raymond Queneau. Loin, très loin, du romanesque de cape et d'épée européens dont s'inspire Tom Sawyer pour échafauder d'abracadabrants scénarios... Lire la suite...
 
  "Toute la littérature moderne américaine découle d'un livre de Mark Twain intitulé ‘‘Huckleberry Finn''... C'est le meilleur livre que nous ayons eu. Hemingway --- "Les gens décrits par Twain sont "les connards qui votent pour Bush". Ceux du Mid-West conservateur, religieux et puritain." B.Hoepffner. Né en 1946, Bernard Hoepffner a traduit Herman Melville, Robert Coover, Martin Amis, et participé à la traduction collective d'"Ulysse" de Joyce en 2004. Il vit en Hollande.
 

 
Septembre 2008 - La confusion entre le bien et le mal
 
 
Avocat des causes impossibles, Jacques Vergès est seul en scène dans "Serial plaideur".
L’homme : Plus fringant que jamais, le héros du film de Barbet Schroeder "l'Avocat de la terreur" - qui a défendu notamment Djamila, poseuse de bombes du FLN, le terroriste Carlos, Omar Raddad, Klaus Barbie - fête ses 82 ans non pas à la barre, mais sur la scène. Il est l'auteur d'un one-man-show commandé par le directeur du Théâtre de la Madeleine, Frédérick Franck, qui lui a demandé s'il accepterait d'écrire et d'interpréter un spectacle sur le métier d'avocat. Ainsi est né "Serial plaideur", où Vergès sera seul en scène. Peut-être piqué par le démon du théâtre, il vient de terminer aussi une pièce, "la Fin d'un monde", dont il précise qu'elle est "un dialogue entre des militaires, des magistrats, des défenseurs des droits de l'homme. Une fable moderne". Qu'est-ce qui a donc piqué cet avocat controversé, fasciné par certains des individus les moins recommandables de notre époque, et qui récite de mémoire Euripide, Montherlant, Dostoïevski tout en reconnaissant n'aller jamais au théâtre ? Son spectacle est en tout cas l'une des surprises de cette rentrée.
La pièce : "Le rapport entre l'art du barreau et celui du théâtre, pour moi évident, est le sujet de mon monologue, que je prononce sur le ton de la confidence. Lire la suite…
 

Jacques Vergès, "l'Avocat de la terreur" qui a défendu Djamila (poseuse de bombes du FLN), le terroriste Carlos… Klaus Barbie.
À 82 ans, il monte sur scène.
 

 
Septembre 2008 - Standard Operating Procedure
 
 
Standard Operating Procedure
de Errol Morris
Sortie en salle le 24 septembre 2008
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Dans "Standard Operating Procedure", le cinéaste américain enquête sur les photos de prisonniers irakiens torturés et met en cause une guerre de plus en plus inhumaine
Errol Morris est un cinéaste à part : depuis trente ans, il tourne des documentaires à charge sur la société américaine. Ce diplômé de philosophie, violoncelliste enthousiaste, signe avec "Standard Operating Procedure" une fascinante enquête sur le bagne d'Abou Ghraib, en Irak, et sur le scandale des photos d'hommes torturés publiées en 2003. Témoignages, documents, archives : une autre histoire se dessine, plus compliquée que celle que nous avons pu lire dans les journaux. D'une part, l'absurdité de la politique américaine est mise en évidence. D'autre part, l'humanité des bourreaux est troublante. Comme pour ses films précédents, "The Thin Blue Line" ou "Mr. Death", on sort de là mal à l'aise, passionné, inquiet. "Mission accomplie donc", selon le réalisateur. Lire la suite...

Site officiel. Voir la bande annonce
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Abou Ghraib, l'enfer du décor. Documentaire du cinéaste Errol Morris  --- Chacun de nous peut devenir un monstre. --- Une guerre horrible. "On ne négocie pas, on tabasse, on ne parle pas, on assomme. C'est ça, la morale ?" E.Morris
 

 
Septembre 2008 - Faubourg 36
 
 
Faubourg 36
de Christophe Barratier
Sortie en salle le 24 septembre 2008
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Dans un faubourg populaire du nord de Paris en 1936, l'élection printanière du gouvernement de Front Populaire excite les plus folles espérances et la montée des extrêmes. C'est là que trois ouvriers du spectacle au chômage décident d'occuper de force le music-hall qui les employait il y a quelques mois encore, pour y monter un "spectacle à succès". Le lieu sera le théâtre de la plus éphémère des belles entreprises.
Voir les bandes annonces sur le site du film.

Après "Les choristes", "Faubourg 36"… le Paris du Front populaire.
Très peu de films français ont évoqué cette époque, à part le "Stavisky" d’Alain Resnais de 1974. C.B.
On rêvait de voir la mer, et quatre ans plus tard, on a vu la Wehrmacht défiler sur les Champs-Élysées. Christophe Barratier

 
Septembre 2008 - Autobiographie d'un épouvantail
 
 

Le jeune Boris avec sa mère Nadia
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Boris Cyrulnik, le plus célèbre des psys français --- Boris Cyrulnik, le petit garçon juif qui se cachait des nazis. --- Au Moyen Âge, la peste noire était la faute des juifs ! --- "J’avais 8 ans. Après la guerre, j’ai pensé que je cesserais d’être un épouvantail si j’arrivais à devenir psychiatre." --- La Bible et l’histoire de Loth. Je revois encore… Dieu dit à Loth : "Sauve-toi, il y va de ta vie. Ne te retourne pas, surtout ne regarde pas Sodome en train de brûler, sinon tu vas te transformer en statue de sel." J’avais 8 ans.
 
C’est le plus célèbre des psys français. A l’occasion de la sortie de son nouveau livre, "Autobiographie d’un épouvantail", le père de la résilience se dévoile.
Il a popularisé une théorie qui a fait de lui une star : la résilience. Après un traumatisme, nous pourrions tous, comme notre ordinateur, "rebooter" notre disque dur. Un concept révolutionnaire qui tord le cou au déterminisme et à la fatalité. Mais qui, victime de son succès, a aussi été mal interprété, parfois caricaturé. A l’occasion de la sortie de son nouveau livre, le neuropsychiatre Boris Cyrulnik remet les pendules à l’heure et, pour la première fois, évoque son propre cas.
Boris Cyrulnik : Dans mes précédents livres, j’expliquais que rien n’est inéluctable et que l’on peut guérir d’un traumatisme. Ce qui n’était pas envisageable lorsque je faisais mes études. On faisait du misérabilisme, on ne parlait alors que des dégâts du traumatisme, sans jamais s’intéresser à la manière de le réparer. Plus j’explore la résilience, plus je suis surpris par ce que je découvre. Cette fois, en voulant comprendre pourquoi la résilience ne marchait pas à tous les coups, j’ai poussé une nouvelle porte. Après un traumatisme, ce sont les récits qu’en font la famille, le quartier, la culture qui vont détruire la victime ou la sauver. C’est ce que j’appelle le déterminisme verbal.
Que voit Boris Cyrulnik quand il se met devant sa glace ? Que reste-t-il de "Bernard", le petit garçon juif qui se cachait des nazis ?
Le petit Bernard est un prénom derrière lequel je me suis longtemps caché. Mon histoire est devenue publique quand j’ai fait donner la médaille des justes à une dame à Bordeaux qui m’a sauvé la vie. J’avais demandé aux organisateurs que cela ne soit pas médiatisé. Quand je suis arrivé, les télés étaient là. J’ai failli faire demi-tour. Je suis lâche. C’est pourquoi je ne fais que des autobiographies à la troisième personne. Lire la suite…
 

 
Septembre 2008 - Piraterie planétaire
 
 
Il n'y a pas que les côtes somaliennes à être fréquentées par les pirates. Le Nigeria est un autre endroit de prédilection pour les assaillants de navires. « Les eaux les plus dangereuses au monde » , estime Anne-Sophie Avé, déléguée générale d'Armateurs de France. Autres zones périlleuses : les côtes indiennes et le détroit de Malacca, entre la Malaisie et l'île indonésienne de Sumatra. A la sortie de Singapour, vers l'Orient, des navires sont régulièrement attaqués.
Le Bureau maritime international (BMI) recueille ainsi chaque semaine les statistiques concernant les actes de piraterie. Et un centre international a été mis en place à Kuala Lumpur, permettant de coordonner l'action des marines régionales. Reste que plus d'un tiers des attaques ne serait pas recensé, soit par discrétion de la part des armateurs, soit parce qu'il s'agit de bateaux de pêche de pays en développement dont les propriétaires sont peu soucieux du sort des équipages. Dernière recommandation du BMI aux commandants de bord : éviter de croiser les navires « Burum Ocean » et « Athena »-des bateaux de pêche fabriqués en Russie : capturés en haute mer, ils serviraient désormais de bateaux mères aux pirates de la Corne de l'Afrique. Lire l’article : Somalie la guerre aux pirates
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Détroit de Malacca. Une des voies maritimes les plus dangereuses au monde. --- Somalie, Barbe Rouge aurait aimé !... --- Entre le golfe d’Aden et l’Océan Indien, la corne de l’Afrique est infestée de pirates. --- La côte somalienne, sorte de version africaine de l’Ile de la Tortue…
 

 
Septembre 2008 - Ça passe ou ça casse !
 
 
L'ombre de 1929 - Krach Oui ? Non ?
Les victimes : les petits épargnants… comme d’habitude ! Les rapaces ont encore de beaux jours !
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Conséquence de la crise immobilière des subprimes et de l'absence de régulation, la chute de Lehman Brothers, la plus grosse faillite de banque de toute l'histoire américaine, ébranle la planète finance. Avant, peut-être, les compagnies d'assurances et les petits épargnants, victimes de la rapacité des banquiers et du laxisme de l'administration américaine.
Boum ! Boum ! Les kids américains ne se lassent pas de ce jeu. Armés d'un maillet, ils écrasent la tête d'une taupe en plastique pour la faire rentrer dans son trou. À peine ont-ils tapé qu'une nouvelle tête sort d'un autre trou. Au "Whac-a-Mole" ("écrase-une-taupe"), c'est le plus rapide qui gagne... Boum ! Boum ! Les banquiers de Wall Street aimeraient bien jouer à autre chose, mais pas question d'abandonner la partie en cours. Armés de leurs milliards, ils écrasent la tête des vautours qui planent au-dessus des firmes boiteuses. À peine ont-ils tapé qu'un nouveau vol de rapaces fond sur une autre cible. Au "Whac-a-Krach", personne ne gagne, mais tout le monde peut perdre. Une erreur de maillet, et c'est la curée... L'action est si rapide qu'à l'heure où vous lirez ces lignes d'autres taupes se seront probablement succédé. En début de semaine, Lehman avait été écrasé ; Merrill Lynch avait tout juste eu le temps de sauver sa tête en se jetant dans le terrier de Bank of America ; Washington Mutual, une autre banque, attendait le coup de maillet fatal tandis qu'AIG, premier assureur mondial, sortait largement la tête.
 
 
Dans leurs galeries, General Electric et d'autres patientaient tandis qu'en surface les joueurs se lançaient dans une autre compétition, celle des hyperboles : "Mon Dieu, cela fait trente-cinq ans que je suis dans le business, et ce sont les événements les plus extraordinaires que j'aie jamais connus" (Peter Peterson, ex-patron de Lehman Brothers) ; "On n'a jamais vu cela auparavant, la feuille de route n'existe pas" (Art Hogan, stratège en chef de la banque d'investissement Jefferies & Co)... Lire la suite...
 

 
Septembre 2008 - La Poste de Jacques Tati ?
 
 
Pauvre Jean-Paul Bailly... Le voilà plongé dans une de ces situations qu'il déteste. Le président de La Poste n'aime rien tant que les négociations de coulisses, les discussions à huis clos. Las ! Voilà son projet d'ouverture du capital, qu'il avait discrètement remis au gouvernement, brutalement sous les projecteurs. Discret, prudent, toujours souriant, il fuit la bagarre et l'affrontement, cultive le consensus et les bonnes relations syndicales. Raté ! Pour une fois d'accord, les cinq principales organisations rêvent de faire de la journée de mobilisation du 23 septembre une belle démonstration de force unitaire. Fin politique, il sait utiliser ses réseaux et s'est fait apprécier à droite comme à gauche pour son habileté à faire avancer les dossiers en douceur. Patatras ! Le PS s'est emparé de l'affaire en brandissant la menace d'un référendum populaire. Quant aux usagers, la pétition lancée par la CGT, qui tracte d'arrache-pied sur les marchés, a d'ores et déjà recueilli plus de 100 000 signatures... Dans l'entourage de Bailly, on minimise la portée de cette bronca. N'empêche ! Le voilà dans la tourmente. Ceux qui le connaissent n'en reviennent pas : «Il est bien trop avisé, trop tactique, pour s'emparer à bras le corps d'un dossier comme celui-là. Cette ouverture du capital, il est bien obligé de l'assumer, mais ça ne peut pas venir de lui. C'est le gouvernement qui est à la manœuvre », croit savoir un cadre dirigeant du groupe. Eh bien non ! N'en déplaise à ses proches, c'est bel et bien le président de La Poste qui a pris l'initiative de mettre l'épineuse question de l'ouverture du capital sur la table. Avant, sans doute, d'être un peu dépassé par les événements. Lire la suite...
 

La Poste : ça grogne… ça tousse… ça grève ?
Grève des agents ? Menace d'un référendum populaire ?
La réponse côté chiffre d’affaires en milliards…
Deutsche Post (privé) 63,5 Md / Poste italienne 17,2 Md (public)
Poste France (public) 20,8 Md / Royal Mail 13,5 Md (public)

 

 
Septembre 2008 - Orwell... et non "Roswell"
 
 

Mort à 47 ans comme Camus.
«L'homme d'aujourd'hui ressemble assez à une guêpe coupée en deux qui continuerait à se gaver de confiture en faisant comme si la perte de son abdomen n'avait aucune espèce d'importance.»
Né au Bengale en 1903, mort à Londres en 1950, Eric Arthur Blair alias George Orwell inventa le concept de Big Brother.
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De l'auteur visionnaire de "1984", qui ne pratiquait pas la langue de bois idéologique, on a fait seulement un anticommuniste. Rien de plus faux. C'était un esprit toujours critique, donc de gauche. Démonstration
Tout revient peut-être à une question très simple, mais essentielle : acceptez-vous les assassinats ? C'est la position de George Orwell, après sa guerre d'Espagne, devant la démission presque générale des intellectuels face au totalitarisme. Il a vu, il a compris, il est revenu, il va passer son temps à essayer de réveiller des somnambules serviles. Il y a ceux qui acceptent très bien les assassinats, et même qui en redemandent, ceux qui regardent ailleurs lorsqu'on leur en parle, ceux, enfin, "qui s'arrangent toujours pour ne pas être là quand on appuie sur la détente". "J'ai vu des hommes assassinés. Pour moi, l'assassinat doit être évité. C'est aussi l'opinion des gens ordinaires. Les Hitler et les Staline trouvent l'assassinat nécessaire, mais ils ne se glorifient pas de leur cruauté et ne disent pas "assassiner", mais "liquider", "éliminer", ou tout autre euphémisme." Ce qui se passe est très nouveau et peut durer beaucoup plus longtemps que prévu. Orwell est le premier à comprendre que le fascisme n'est pas, comme toute la gauche le répète à l'époque, un cancer du capitalisme avancé, mais une sinistre perversion du socialisme. Le pacte stalino-nazi lui donne, sur ce point, tellement raison que nous pouvons aujourd'hui nous étonner encore de sa solitude. Simon Leys a bien décrit comment l'auteur de "la Ferme des animaux" et de "1984" en est venu à éprouver une véritable horreur de la politique :
 
 
"Ce que j'ai vu en Espagne, et ce que j'ai connu depuis du fonctionnement des partis de gauche, m'a fait prendre la politique en horreur." L'opinion courante est de croire qu'Orwell était finalement un pur et simple anticommuniste. Mais pas du tout: son expérience auprès du prolétariat anglais, c'est-à-dire au contact de ce qu'il appelle "la décence", devrait nous ouvrir les yeux. L'année 1984 est derrière nous, le règne total de Big Brother ne s'est pas réalisé, mais qui sait ? Il est peut-être à l'œuvre sous une autre forme. Orwell a été, et est resté de gauche, et c'est ce qui le rend irrécupérable. Il agaçait ses amis, par exemple Cyril Connolly : "Il ne pouvait pas se moucher sans moraliser sur les conditions de travail dans l'industrie des mouchoirs." On ne pense pas assez à l'industrie des mouchoirs. Lire la suite...
 

 
Septembre 2008 - Les bêtes au royaume du chocolat
 
 
La nouvelle législation suisse de protection des animaux entre en vigueur lundi 1er septembre. L'"ordonnance" réglemente dans le moindre détail le traitement à réserver aux animaux qu'ils soient d'élevage, de compagnie ou destinés à des expériences scientifiques ou sauvages lorsqu'ils vivent dans des cirques, zoos ou vivariums privés. Selon les termes de la législation, les poissons rouges peuvent être tranquilles : ils ne seront plus éliminés dans les toilettes ou dans le congélateur mais dûment assommés avant d'être tués. Il est désormais interdit en Suisse de les "pêcher à la ligne dans l'intention de les remettre à l'eau" et d'utiliser des poissons vivants comme appât.
Les chiens helvétiques bénéficient d'une protection particulière puisque tout candidat à l'achat aura l'obligation de suivre une formation obligatoire. Les cours, dispensés par des formateurs accrédités, auront notamment pour but de "dresser" les maîtres pour réduire les risques de morsure par leur animal. Les chiens agressifs seront exclus des élevages afin de privilégier la sélection d'individus équilibrés et pacifiques. Il sera également interdit de couper la queue ou les oreilles d'un chien ou de le "soumettre à des interventions chirurgicales pour obtenir des oreilles tombantes". Les importations de chiens auxquels ces traitements ont été infligés sont interdites.
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"C'est le devoir qui crée le droit et non le droit qui crée le devoir." Chateaubriand - Mémoires d'outre-tombe
La Confédération helvétique est à la pointe du droit des bêtes. Les cochons seront arrosés en cas de grosse chaleur. Certains animaux devront être encagés en couple.

 

 
Septembre 2008 - Esclave Vanille Bourbon !
 
 

La meilleure vanille vient de Tahiti. Si nous avons ce plaisir, c’est grâce à un esclave noir de l’île Bourbon qui inventa en 1841 la fécondation artificielle. Edmond Albius ne tira aucun bénéfice d’une découverte qui fit la fortune du planteur.
 
La meilleure vanille vient de Tahiti. Mais ce parfum subtil n’aurait jamais conquis nos palais sans un jeune esclave noir de l’île Bourbon (La Réunion) qui inventa, en 1841, la fécondation artificielle... avec le pouce.
La vanille exhalant le parfum le plus subtil au monde pousse à Tahiti. Ses premiers crus (tahaa, bora-bora et raiatea) équivalent par leur renommée à ceux des vins du Bordelais. La raison de cette suprématie réside dans la gousse de la Vanilla tahitensis, qui est la seule à ne pas se fendre avant maturité, permettant ainsi à l’alchimie végétale d’achever la fabrication de nombreux arômes complémentaires de la vanilline. Gloire à cette superbe mulâtresse, engendrée par l’union de deux espèces de vanilliers qui ont débarqué sur l’île dans les bagages de deux amiraux, vers 1850 !
Le vanillier est une orchidée native de la forêt mexicaine, cultivée durant plusieurs siècles par les Indiens avant que les Espagnols ne succombent à leur tour à son parfum unique. C’est eux qui baptisèrent cette plante vainilla, mot dérivé du latin vagina (également à l’origine de « vagin »), signifiant étui, gousse. Le plus amusant, c’est que cette orchidée aurait continué longtemps à végéter dans sa patrie natale sans un esclave noir de 12 ans appelé Edmond Albius. Né le 9 août 1829 sur l’île Bourbon (La Réunion), cet orphelin de naissance fut adopté par Ferréol Bellier Beaumont, son maître, qui l’instruisit en botanique. Lire la suite…
 

 
Septembre 2008 - Japon-Manga
 
 
Ils sont fous du Japon ! Plongés dans l'univers des mangas, de plus en plus de jeunes veulent pratiquer la langue nipponne. Mais l'offre ne suit pas, et l'apprentissage est difficile
La révolution couvait silencieusement. Elle a éclaté au grand jour en 2007 : le japonais est devenu la deuxième langue la plus traduite en France. Historique. Et tout cela à cause des mangas, les BD nipponnes aux tirages vertigineux. Ces nouveaux rouleaux compresseurs de l’édition française fascinent des millions de lecteurs, avec leurs héros, guerriers surpuissants aussi bien qu’enfants détectives, princesses dans des vaisseaux spatiaux ou collégiens tourmentés. Depuis qu’une BD sur trois vendue en France est un manga et que les dessins animés ou les récits de science-fiction nippons envahissent les écrans et les rayons des librairies, une véritable nippo mania frappe la jeunesse française. Même si elle ignore souvent jusqu’au nom de Mishima ou d’Ozu. Japan Expo – au départ un petit Salon réservé à quelques aficionados – est devenue un événement chez les ados. En juillet dernier, ils étaient 120 000 à Villepinte, près de Paris. Venus de toute la France, les garçons déguisés en trolls ou en robots, les filles en baby dolls gothiques, gothic lolitas, tous obsédés par l’archipel du Soleil-Levant et rêvant passionnément de ce pays, de sa mode, de sa vie quotidienne, de sa culture. Et de sa langue ! Lire la suite…
 

2000
idéogrammes à apprendre !
Le japonais est devenu depuis 2007 la deuxième langue la plus traduite en France ! Une BD sur 3 est un manga.
 

 
Septembre 2008 - Aral, une mer sans eau !
 
 


Aral: mer asséchée ! Le quatrième plus grand lac salé au monde a perdu 75% de son volume...
Désastre écologique au cœur de l'Asie centrale...
 
Sur Arte, en septembre, un road movie à travers les cinq républiques soviétiques de l'Asie centrale touchées par l'une des plus grandes catastrophes écologiques mondiales.
Au cœur de l'Asie centrale, le "lac bleu" recule inexorablement, laissant sur le sable bateaux rouillés et coquillages, tristes souvenirs d'une époque prospère. La mer d'Aral, quatrième plus grand lac salé au monde, a perdu 75% de son volume et la moitié de sa surface. Surexploité, le fleuve qui l'alimentait termine désormais sa course à 100 kilomètres des côtes.
Nicolas Millet, accompagné de l'écrivain-voyageur Sylvain Tesson, propose un éclairage passionnant sur le sujet. Tous deux ont sillonné les ex-Républiques soviétiques à la rencontre des habitants, tour à tour acteurs et victimes de la catastrophe. De la source de deux fleuves, le Syr-Daria et l'Amou-Daria, au rivage de la mer, ils ont suivi le lent cheminement de l'eau.
Sur leur route, ils témoignent d'un désastre écologique, culturel et sanitaire pour la région. Barrages hydrauliques et canaux, destinés à l'irrigation des champs de coton, ont ravagé le paysage. L'eau, gorgée de sel, a dégradé la fertilité des terres et grignote, par évaporation, les édifices de la ville d'Achgabat, la capitale turkmène. Privés de port, les pêcheurs sont partis ou braconnent dans les marais. Mais un tel désastre est une aubaine pour quelques-uns : le fond de la mer asséchée recèle des hydrocarbures que les Ouzbeks et les Américains se sont empressés d'exploiter. (Source)
 

 
Septembre 2008 - Du visible à l'invisible ?
 
 
Depuis plus de quarante ans, ce romancier américain fuit les caméras. Certains prétendent qu'il serait inventé de toutes pièces, d'autres lui prêtent une vie de terroriste. Il publie "Contre-jour", une énorme machine à recycler le temps
Quand Thomas Pynchon dit non, c'est non. Il a dit : pas de photos, pas d'images. On ne verra donc jamais cet écrivain sur un plateau de télé, et ses éditeurs en sont réduits à diffuser un ou deux de ses portraits pris dans les années 1950. Lorsqu'une équipe de CNN parvient à le filmer dans les rues de Manhattan en juin 1997, non loin du domicile qu'il occupe à l'époque, elle a pu croire un instant que le visage de cette légende de la littérature américaine - surnommée par la presse new-yorkaise le "Greta Garbo des lettres modernes" - allait enfin être révélé au public. C'était compter sans la pugnacité de Pynchon. Sitôt rentré chez lui, il appelle la chaîne d'info pour interdire la diffusion de ces images volées. La direction de la rédaction accepte, redoutant un procès. La légende de Pynchon n'est donc pas entamée. Elle se poursuit. Dans les années 1970, une rumeur affirmait que cet homme invisible n'existait pas et que ses romans (il en a publié six à ce jour) étaient en fait écrits par une équipe de plusieurs auteurs. On a fait courir aussi le bruit que Pynchon était Unabomber. Entre 1978 et 1995, cet ennemi déclaré du monde technologique sema la panique aux États-Unis en adressant des colis piégés à des universitaires, des étudiants ou des compagnies aériennes, provoquant la mort de trois personnes et en blessant une trentaine d'autres. Un rapprochement opéré à la suite de la publication d'un article dans le "New York Times" dans lequel Pynchon se demandait si cela valait le coup d'être un "luddite", à l'image des partisans d'un certain King Ludd qui, au début du XIXe siècle, détruisaient les métiers à tisser installés en Angleterre. Lire la suite…
 

Certains prétendent qu’il n’existe pas, serait inventé de toutes pièces !
1970 : rumeur… ses romans seraient écrits par une équipe de plusieurs auteurs…



CNN parviendra à le filmer en 1997 dans les rues de Manhattan. Depuis plus de 40 ans, Thomas Pynchon, romancier américain, fuit les caméras. Thomas Pynchon, surnommé le "Grata Garbo des lettres modernes".
 
 
 

 
Septembre 2008 - La Madeleine de Stanislas
 
 


 
En ce temps-là, le duc Stanislas Leszczynski, qui avait ses chasses et un château à Commercy, régnait avec gourmandise sur la Lorraine et préparait ses fêtes avec soin. L'une d'elles faillit être gâchée par une dispute entre son cuisinier et son pâtissier. Ce dernier, furieux, avait jeté les gâteaux du repas dans la Meuse.
Une soubrette prénommée Madeleine en sauva l'issue. Lorsque Stanislas demanda à la voir pour la féliciter, il s'enquit de sa trouvaille, lui demandant le nom de ses gâteaux parfumés en forme de Saint-Jacques. "Je ne sais pas, répondit-elle, mais je les ai toujours vu faire." Le duc décide alors de les baptiser de son prénom. Les jeunes filles de Commercy qui les vendaient sur le quai de la gare aux soldats de la guerre de 14 en transit sur ce nœud ferroviaire la firent connaître à toute la France.
Au début du XXe siècle, Commercy comptait une dizaine de fabricants. En 1928, Fernand Grojean crée La Cloche lorraine, établissant une fabrique de madeleines et une boutique.
La société Saint-Michel, rachetée par Morina, continue la tradition à travers trois variétés : la Princesse au joli parfum d'orange, la Duchesse au beurre, plus soyeuse, enfin la Royale, avec 22 % de beurre et de la farine de blé, moelleuse avec son parfum citronné. Elle est la plus proche de celle qui ravit Stanislas. (Source)
 
 
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Petite anecdote : Les jeunes filles de Commercy vendaient sur le quai de la gare les fameuses madeleines aux soldats de la guerre de 14. En 1928, Fernand Grojean crée "La Cloche lorraine". Le duc Stanislas Leszczynski avait ses chasses au château à Commercy. Pendant ce temps, aux cuisines, le cuisinier et le pâtissier se disputent… La fête allait être gâchée ! La soubrette Madeleine sauva la mise. Ses gâteaux parfumés en forme de Saint-Jacques ravirent Stanislas. Ce jour-là, Stanislas donnera aux madeleines le nom de : Madeleine !
 

 
Septembre 2008 - Statut de l’embryon et du fœtus
 
 
Désormais, de plus en plus de parents sont désireux de tirer des limbes les petits sans vie et de les inclure dans la lignée familiale. Les progrès de l'imagerie médicale y sont pour beaucoup. Échographies en 3D, mini films : aujourd'hui, le bébé se dévoile dans un son et images troublant. Cette médecine anténatale en Technicolor a bouleversé les rapports entre parents et futur enfant. "La rencontre se fait avant la naissance et perturbe tous les repères traditionnels sur les notions de début et de fin de vie, analyse Muriel Flis-Trèves, psychiatre à l'hôpital Antoine- Béclère de Clamart. Quand la grossesse s'achève avant la naissance, les couples ont eu un rapport différent avec le fœtus." Sylvie, Marseillaise de 43 ans, le dit sans détour : "Quand on entend le cœur battre, le gamin est là." Elle a perdu ses jumeaux à 16 semaines : "Le premier est mort dans mon ventre. Le second à la naissance. Ils font partie de l'histoire familiale, mais ne figurent nulle part. Et ils n'ont pas pu être enterrés." Depuis dix ans, elle réclame une trace posthume.
Elle est en passe de l'obtenir. Mais ces décrets, qu'aucune urgence ne dictait, inquiètent les professionnels de la santé. En plaçant sur le même plan tous les fœtus, quel que soit leur niveau de développement, ce droit à l'état civil ravive le débat sur l'avortement, autorisé jusqu'à 14 semaines d'aménorrhée. (Lire l’article)
 

Un état civil in utero ?
"Deuil des uns ? Liberté des autres ? Les deux ?"
 

 
Septembre 2008 - Jitkov, cet inconnu...
 
 

Boris Jitkov (1882-1938) était ingénieur, chimiste et marin. Il a fabriqué des bombes en 1905, un seul grand roman qui sera censuré par Staline... Les hommes changent, les systèmes restent. Aujourd’hui Poutine dirige dans l’ombre la Russie comme Staline ! … et vit comme Abramovitch le plus riches des oligarques…
 
Pasternak le tenait pour «le meilleur roman sur la révolution de 1905 : c'est "Viktor Vavitch", de Boris Jitkov, marin au long cours et écrivain au grand souffle
C'est évidemment un très grand livre - pas seulement très gros. Considéré comme "inconvenant et inutile" par la censure stalinienne et donc prestement pilonné, "Viktor Vavitch" raconte la révolution manquée de 1905. Mais pas seulement ; c'est aussi un roman de destinées, telles que les tisse Boris Jitkov, ce marin qui se mit à écrire à 40 ans, âge fort avancé pour un écrivain-né. A dire vrai, il met un certain temps à les croiser, ces destinées: quelques centaines de pages.
Longtemps, on suit tel ou tel personnage sans s'arrêter à aucun. Et puis les voilà qui se voient et se parlent, s'aiment ou se haïssent, se traquent ou se fuient. Bien sûr on s'y perd : les noms, les prénoms, les patronymes, les diminutifs, les diminutifs de diminutifs, tout cela foisonne comme toujours avec les auteurs russes, et l'on n'a pas honte de se reporter à la liste des personnages. Les chapitres sont presque tous indépendants, et concernent chacun l'un ou l'autre de ces personnages, parfois un événement ou une scène. Et tout du long, ces séquences quasi cinématographiques s'enchaînent, à mesure que gronde et s'enfle, comme souterraine, la grande rumeur de l'Histoire. Lire la suite…
 

 
Septembre 2008 - Drôle d'air !
 
 
C’est une lettre qui avait frappé la France entière. Quelques semaines avant le procès des assassins du préfet Erignac, Jean-François Bernardini, le leader du célèbre groupe de chants corses I Muvrini, publiait à la une du Monde sa "Lettre à Mme Erignac".
Un appel vibrant à la fraternité et à la réconciliation, signé par l’auteur-compositeur-interprète le plus adulé de Corse. Sauf qu’on découvre que le fameux texte aurait été écrit à quatre mains. Durant quinze ans, Marie-Paule Pereney dit avoir œuvré dans l’ombre du groupe, écrivant bénévolement et secrètement une partie des chansons, et même des livres de Jean-François Bernardini. Aujourd’hui, à 65 ans, le nègre se rebiffe et réclame 150 000 euros de dédommagement. La "muse" d’I Muvrini vient d’assigner en justice l’icône de la Corse pour "contrefaçon". "Une procédure abusive et désobligeante qui cherche à atteindre la notoriété du groupe", tonne Me Fabrice Orlandi, joint par Le Point. L’avocat du chanteur ne souhaite pas évoquer le fond de l’affaire, n’étant "pas en possession des pièces". La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, pour Marie-Paule Pereney, aura été la parution du dernier livre de Jean-François Bernardini, "Carnet pour Sarah", aux éditions Anne Carrière. Lorsque l’ouvrage sort en librairie, en 2005, elle découvre, stupéfaite, que son nom a été oublié. Ne figure à la page des remerciements que son prénom parmi une quinzaine d’autres. Ce sont pourtant pas moins de seize passages du livre qui, d’après l’assignation, lui ont été empruntés. Quant au prénom Sarah repris dans le titre, dont Bernardini, lors de lectures publiques, raconterait qu’il est celui d’une petite voisine qui vient prendre un chocolat chez lui, il s’agit en fait de la propre petite-fille de Marie-Paule. Dans l’assignation, il est précisé que le dessin qui orne la couverture du livre est la reproduction d’une photo de Sarah adressée par sa mère à l’ancien manager du groupe I Muvrini. Lire la suite...
 
La voix de la Corse accusée de plagiat.
Jean-François Bernardini accusé de contrefaçon.



Durant quinze ans, Marie-Paule Pereney dit avoir oeuvré dans l’ombre du groupe I Muvrini, écrivant bénévolement une partie des chansons…. Aujourd’hui, à 65 ans, le nègre se rebiffe et réclame 150000 euros de dédommagement.
 

 
Septembre 2008 - Deux poids, deux mesures...
 
 


Justes, ne craignez point le vain pouvoir des hommes. Quelque élevés qu'ils soient, ils sont ce que nous sommes, et c'est le même Dieu qui nous jugera tous ! Jean-Baptiste Rousseau
 
Un Mayennais qui avait brandi le 28 août une affichette en carton portant l'inscription "Casse-toi pov'con" devant la voiture de Nicolas Sarkozy en visite à Laval est poursuivi pour "offense au chef de l'État", a-t-on appris, vendredi 5 septembre, de source judiciaire. Il doit comparaître le 23 octobre devant le tribunal correctionnel de Laval, a indiqué à l'AFP le procureur de la République, Alex Perrin. Pour ce délit, l'ancien travailleur social de 56 ans, aujourd'hui sans emploi, encourt une peine d'amende, a-t-on précisé de même source. Dans un courrier au site internet Rue89, qui a révélé l'affaire, ce militant proche des mouvements altermondialistes explique avoir été interpellé par deux policiers en civil alors qu'il était juché sur son vélo sur le côté d'un boulevard où la voiture présidentielle s'apprêtait à passer. Selon lui, alors qu'on lui tenait les bras pour l'immobiliser, il a réussi à brandir sa pancarte, qu'il avait sous ses vêtements, à l'approche de la limousine. "Tout cela est démesuré. Je ne suis pas un voyou, je suis un militant", a-t-il déclaré à l'AFP. Pour sa défense, il affirme que l'inscription ne visait pas Nicolas Sarkozy. "Le message était adressé à celui qui voulait bien le prendre pour lui...", a-t-il expliqué, en ajoutant que le président "lui, s'autorise bien ce genre de discours". Sur une vidéo largement diffusée sur internet, on pouvait voir Nicolas Sarkozy avoir un échange d'invectives, lors du salon de l'agriculture en février, avec un visiteur qui lui avait lancé "ah non touche moi pas" en refusant de lui serrer la main. Le chef de l'État lui avait répondu : "Casse-toi alors pauvre con". (Source et vidéo)
 

 
Septembre 2008 - Tant qu'il y aura des armes...
 
 
Arte diffuse ce mardi 2 septembre à 21h00, dans le cadre d'une soirée spéciale sur le trafic d'armes, un documentaire réalisé par les journalistes Paul Moreira (lire son blog du nouvelobs.com) et David André, et intitulé "Armes, trafic et raison d'État", qui montre que la France a vendu des armes à la Guinée, en violation de ses engagements -ne pas vendre d'armes à des pays ne respectant pas les droits de l'homme.
Le film suit le travail de militants d'ONG, telles qu'Amnesty International, Oxfam ou Control Arms, spécialisés dans l'enquête sur le trafic d'armes international. Au cours de leur reportage, Paul Moreira et David André sont amenés à travailler sur la répression, en janvier 2007, d'une manifestation pacifique par l'armée guinéenne. Sur des images amateurs, on peut voir les militaires ouvrir le feu sur les manifestants désarmés. 150 d'entre eux seront tués.
Par ailleurs, selon les chiffres obtenus par les enquêteurs des ONG, la France aurait vendu à la Guinée pour 6 millions de dollars d'armes entre 2003 et 2006, parmi lesquelles des munitions utilisées pour les fusils à pompe, eux-mêmes souvent employés dans le cadre du maintien de l'ordre.
L'enquête sera diffusée dans le cadre d'une soirée "Thema" et suivie, à 22h30, d'un débat ainsi que d'un chat sur le site d'Arte. (Source)
Lire l’article sur Arte et voir la bande annonce.
 
Tant qu’il y aura des hommes, il y aura des armes ! 700 millions d’armes légères circulent dans le monde. 100 millions en Afrique. Le conflit au Congo fait chaque jour autant de victime que les attentats du 11 septembre !
 

 
Septembre 2008 - L'homme de l'ombre
 
 

Vladimir Vladimirovitch Poutine "Même au Kremlin, on continue à l’appeler chef !" ---- La blague qui fait le tour de Moscou : Poutine offre à Medvedev un coupé Mercedes. "Medvedev : Mais où est le volant ?" "Poutine : Entre de bonnes mains"
 
C’est la blague qui fait le tour de Moscou. Elle met en scène Vladimir Poutine, le Premier ministre, et Dmitri Medvedev, le président de Russie fraîchement élu. Le premier offre au second un coupé Mercedes. L’heureux propriétaire saute de joie, inspecte le bolide, tapote la carrosserie et se fige : "Mais où est le volant ?" interroge-t-il. "Entre de bonnes mains", lui répond Poutine. Juste une plaisanterie ? Pas tout à fait. Car le volant, Poutine le tient fermement depuis le début de la crise russo-géorgienne (lire l’encadré). Il est vrai que personne n’en doutait véritablement. Au début de l’été, l’équipe russe de hockey, sacrée championne du monde, est reçue par Medvedev. Sourires, congratulations, et le capitaine de l’équipe offre au président un maillot barbouillé des autographes de tous les joueurs. Deux semaines plus tard, c’est Poutine qui accueille la même formation. L’avant-centre, un grand gaillard, s’avance et lui remet un présent autrement plus précieux : la crosse avec laquelle il a inscrit le point victorieux en finale contre le Canada. "La voilà dans des mains sûres", glisse le joueur à la fin de l’entrevue.
L’étrange pouvoir bicéphale issu du scrutin présidentiel de mars n’en finit pas de jeter le trouble. Poutine, l’ex-président, 55 ans, devenu Premier ministre, désormais employé à cornaquer son ancien subalterne, 42 ans, propulsé à la tête du Kremlin. Une construction diabolique ! "Vous imaginez de Gaulle nommé Premier ministre après avoir quitté le pouvoir ?" s’étonne Evguenia Albats, rédactrice en chef adjointe de l’hebdomadaire russe The New Times. Lire la suite...
 

 
Septembre 2008 - Mal de terre...
 
 
Clients milliardaires ou chefs d'État, tous rêvent de l'édifice qui marquera les foules. Une aubaine pour les stars de l'architecture qui jonglent avec de nouveaux matériaux pour faire sortir de terre les constructions les plus hardies. Ainsi, la manne pétrolière d'Abou Dhabi lui permet de s'offrir les plus grandes signatures (Zaha Hadid, Jean Nouvel, Frank Gehry, Tadao Ando, sir Norman Foster) pour le pôle culturel de Saadiyat, l'"île du bonheur", qui sera bâtie à 500 mètres de la côte de la capitale des Émirats arabes unis. De Dubaï à Pékin, voici quelques projets qui vont changer le visage de la planète.


Shanghai (Chine)
La cascade de verre. En 2010, un surprenant hôtel cinq étoiles ouvrira ses portes dans la banlieue de Shanghai. Lové dans une ancienne carrière de 90 mètres de profondeur, le Songjiang Hôtel (ci-contre), imaginé par le cabinet britannique d'architectes Atkins, se distinguera par sa cascade de verre transparent conçue comme une réplique des chutes du Niagara. En prime, le palace sera écolo puisque ses 370 chambres avec balcons plantés et terrasses végétalisées seront toutes chauffées par géothermie.

 

L’architecture de demain (À peine une caricature !)
Les hommes sont si nécessairement fous, que ce serait être fou par un autre tour de folie, de n'être pas fou. Pascal
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  Le Chien jaune. Sagement assis au pied de la célèbre tour de la télévision de Shanghai, ce Chien jaune de 80 mètres de hauteur (page de droite) est le très singulier projet que souhaite réaliser le Français François Scali pour l'Exposition universelle de 2010. Recouvert d'une double peau en plastique jaune translucide, cet immeuble de huit niveaux reliés par des escalators déclinera alors la version géante du bull-terrier Bob, créé par l'artiste Aurèle. "Cet animal qui symbolise l'abandon et l'errance urbaine est destiné à accueillir un éphémère musée de la ville perdue et des cités englouties", s'enthousiasme l'architecte. Lire la suite…  

 
Septembre 2008 - Little nazi !
 
 

Il n’a pas été recueilli par des loups. Réfugié dans la forêt pour échapper aux nazis, cet enfant juif devint le porte-bonheur d’un escadron SS !
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Jamais, à Melbourne et ailleurs, les proches d’Alex Kurzem ne l’ont vu se séparer de son étrange mallette de cuir brun. Dont il détient seul la clé, depuis cinquante ans. Et qu’il n’a jamais entrouverte que pour ses enfants, brandissant devant eux, de temps en temps, un document jauni dont il faisait le point de départ d’une fable féerique sur son enfance européenne, pendant la guerre. Cet Australien originaire de Lettonie serait né le 18 novembre 1933, à croire l’unique pièce d’état civil que recèle cette précieuse mallette, parmi d’autres documents relatifs à un passé sur lequel, mis à part ces bribes d’histoires, il était donc resté extraordinairement discret. Une discrétion qui s’explique par une mémoire embrumée, mais aussi par la réalité des événements traversés. Qu’on en juge...

Car un jour de 1997, n’en pouvant plus, Alex Kurzem livre à son fils aîné Mark, installé en Angleterre, deux noms propres, Koidanov et Panok. Et puis une photo, celle d’un petit garçon en uniforme de la SS, devant un arbre de Noël : c’est lui, Alex Kurzem, à 7 ans. Épaulé par son fils, le père part à la recherche d’un passé aussi stupéfiant que cruel. Ramenant à la surface des images enfouies par le temps, et aussi par la souffrance, Alex, après bien des vicissitudes et des rebondissements, découvre qu’il est né Ilya Galperin, sans doute en 1935, dans une bourgade de Biélorussie au sud-ouest de Minsk, Koidanov.
 
 
Découvre aussi que sa mère, son frère et sa sœur, et aussi Panok, son petit camarade de jeux, ont été anéantis le 21 octobre 1941 parmi 1 600 autres juifs par des Einsatzgruppen, ces escadrons nazis, et en l’occurrence lituaniens, qui opéraient sur les arrières de la Wehrmacht.Enfin, que son père Solomon, qu’il croyait mort, est entré en résistance, a pu s’échapper, survivre à Auschwitz et Dachau, et revenir vivre et mourir dans sa ville natale. C’est le fils de son second mariage qui accueillera les Kurzem/Galperin à Koidanov lors de ce retour aux origines où, par chance, le meilleur ami de Solomon, resté dans sa maison, leur raconte la vie d’avant-guerre et les terribles journées de 1941. Lire la suite…
 
 
 
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