Décembre 2010

 
Bonne année 2011 !
 
 
 

 
26 décembre 2010 - Loin du charity-business…
 
 
Loin du charity-business ou des coups d'éclat médiatiques de certaines associations, reportage au sein d'un refuge pour sans-abris pas comme les autres.
En cette soirée glaciale et venteuse du mois de décembre, quelques hommes se pressent en contrebas du pont du Garigliano. Fuyant les halos lumineux de la tour France Télévision, ces ombres éparses ont choisi le quai de Javel comme refuge. Ici est amarrée la péniche "Fleuron Saint-Jean", frêle esquif, mais abri hors du commun.
Voilà onze ans que ce bateau, d'allure modeste, a été réhabilité par l'Ordre de Malte France et la Fondation 30 millions d'Amis. Il peut recevoir jusqu'à 50 hommes et 25 chiens chaque soir. "Notre projet était d'accueillir des hommes seuls, avec ou sans leur animal. Ce type de centres manquait vraiment", raconte Edith de Rothalier, directrice de la solidarité de l'Ordre de Malte France. Cette femme dynamique et passionnée, capable de relater à l'envi d'étonnantes anecdotes au sujet de la péniche, est surnommée "l'Amiral" par les "passagers". Car ainsi sont désignés ceux à qui l'on offre le gîte et le couvert. Pas question de parler de SDF, de marginaux ou de clochards: la lutte contre la précarité commence par cette bataille sémantique. "Le terme est très important, nous y tenons beaucoup. Nous les appelons passagers car nous considérons qu'ils ne sont que de passage. C'est une forme de passerelle, avant de vivre autrement, de se réinsérer", précise notre intendante en chef. Lire la suite...
 
Secourir sans distinction d’origine ou de religion, c’est l’ordre de Malte. // En France, c’est 600 personnels de santé, 5000 bénévoles.
 

 
19 décembre 2010 - Moment d’Amérique
 
 
La Boston tea party 1773 // Les fils de la liberté déguisés en indiens vident les précieuses cargaisons de thé par dessus bord.
 
L’anecdote historique fondatrice, à laquelle les Tea Party patriots du XXIe siècle se réfèrent, remonte à décembre 1773. Elle se résume à quelques centaines de ballots de thé jetés dans le port de Boston par des colons excédés par la multiplication des taxes et règlements commerciaux ineptes imposés par l’Angleterre aux treize Etats nouvellement unis d’Amérique. Pour apaiser la colère de la Couronne britannique, Benjamin Franklin proposa de rembourser les pertes aux armateurs sur ses propres deniers. Mais trop tard, l’aspiration à l’indépendance des Etats-Unis était devenue irréversible, et cela débouchera deux ans plus tard sur une guerre ouverte, menée par George Washington, qui, cinq ans plus tard, infligera une défaite décisive à l’armée britannique.
Le mouvement Tea Party patriots du XXIe siècle ne désigne aucun adversaire à l’extérieur de ses frontières, puisqu’il s’en prend à l’administration américaine au sens large, en particulier à la consanguinité du monde politique et des affaires. Son acte fondateur fut la contestation du plan de sauvetage du système bancaire au moyen de l’argent public, au lendemain de la faillite de Lehman Brothers. En décembre 2008, il acquit une véritable notoriété avec les premières manifestations contre les bonus versés aux dirigeants d’AIG, alors en faillite. Lire la suite...
 

 
12 décembre 2010 - Les noces de Figaro
 
 
Avec le triomphe public rencontré par "Les noces de Figaro", l'Opéra de Paris annonce la couleur. Vive le répertoire !
Redonner à l'Opéra de Paris ces Noces de Figaro dans la production fameuse de Strehler (1973), est-ce une bonne idée ? Oui, bien sûr ! Elle ne dérange que quelques critiques. Car l'amateur d'opéra - celui qui paie cher ses places, qui vient de province pour entendre, à Bastille ou Garnier, des gosiers prestigieux -, ce fidèle en est ravi. Ce que veut le "pékin" d'opéra, c'est que Paris figure dans le panthéon - moins de dix salles dans le monde - où l'excellence est sinon garantie, du moins recherchée. Et qu'il y retrouve, rafraîchi mais non massacré, son cher répertoire.
En ce début de saison - la seconde sous la direction de Nicolas Joël -, l'amateur a le sourire. L'Opéra de Paris retrouve les lustres qu'il connut sous la houlette de Rolph Liebermann et de Hugues Gall. Les quatre oeuvres de son début de saison - L'Italienne à Alger, Le vaisseau fantôme, Eugène Onéguine et Le triptyque - furent de bon ou très bon augure. Et ces Noces de Figaro - en leitmotiv d'une réussite qui fit date - sonnent l'ouverture d'une ère de bon aloi. Immense et coûteuse machine de spectacle, l'Opéra n'a nul besoin de contorsions populistes pour être "populaire". En assurant - ballets inclus - 350 représentations annuelles dans ses deux salles, il accueillit pour la saison 2009-2010 pas moins de 800.000 spectateurs. Lire la suite…
 
L’être humain est fait d’affectation, de froideur d’amour,
de luxure et souvent de trahison. A.D.
 

 
4 décembre 2010 - Pouchkine
 
 
 
Quel est le point commun entre l'ambassadeur de Russie à Paris, le sultan de Logone Birni, au Cameroun, et la petite ville de La Fère, dans l'Aisne ? Pouchkine, le grand poète russe (1799-1837) dont l'arrière-grand-père était noir. En présence de cette noble assemblée - et de la presse internationale ! -, une plaque a été déposée le 23 octobre à la mémoire d'Abraham Hanibal (1696-1781), général en chef de l'armée russe, brillant élève de l'école d'artillerie de La Fère et natif de la ville de Logone, près du lac Tchad, dans le nord de l'actuel Cameroun. Il ne s'agit pas là d'un scoop. Mais, si l'on sait qu'Alexandre Dumas était un quarteron, on ignore encore bien souvent que Pouchkine eut un bisaïeul africain. Écoutons son biographe, Dieudonné Gnammankou, historien et slavisant béninois : "Je me souviens de ma première signature au Salon du livre. "Quelle idée d'avoir inventé un aïeul noir à Pouchkine !" me dit un visiteur. Auquel je racontai alors toute l'histoire, vraie. Et qui se passionna pour elle." Le destin d'Abraham Petrovitch Hanibal est un véritable roman, historique. Victime de la traite ottomane, l'enfant noir arrive à Constantinople à l'âge de 7 ans, à la cour du sultan Ahmed III, où il est converti à l'islam et rebaptisé Ibrahim. Lire la suite...
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  Perdre l'esprit est une affreuse chose. Plutôt mourir! Un mort, nous le considérons avec respect, nous disons pour lui des prières. La mort le fait l'égal de tous. Tandis qu'un homme privé de sa raison a cessé d'être un homme. Alexandre Pouchkine - La Roussalka, Russie, XIXe siècle.  

 
5 décembre 2010 - La révolution… par la banque ?
 
 
"S'il y a 20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule (...) La révolution se fait par les banques" : une vidéo d'Eric Cantona, sur le web depuis début octobre, suscite un buzz croissant avec un appel à vider chacun nos comptes bancaires.
"Pour parler de la révolution, on va pas prendre les armes, on va pas aller tuer des gens. Il y a une chose très simple à faire (...) Le système est bâti sur le pouvoir des banques. Donc il peut être détruit par les banques", y explique doctement l'ancienne star de Manchester United.
"Au lieu d'aller dans les rues faire des kilomètres (pour manifester), tu vas à la banque de ton village et tu retires ton argent", propose l'ex-star du ballon rond reconvertie dans le cinéma et le théâtre, dans cette vidéo.
Réalisé pendant un entretien au journal régional Presse Océan, le clip sous-titré en plusieurs langues a été visionné par plusieurs dizaines de milliers de personnes.
"Et s'il y a 20 millions de personnes qui retirent leur argent, le système s'écroule : pas d'arme, pas de sang, rien du tout. À la Spaggiari", dit-il avec un sourire ironique en faisant référence au truand Albert Spaggiari auquel a été attribué le "casse du siècle" d'une banque à Nice en 1976. Lire la suite...
 
Les châtiments viennent de l’injustice ! A.D.
 
 
 
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