1e trimestre 2007

 
Mars 2007 - Le Grand Canyon vu du ciel, ou à peu près...
 
 
En Arizona, la tribu indienne des Hualapai a aménagé à grands frais une plate-forme qui offre une vue unique sur le Grand Canyon. Une réalisation qui n’a pas que des défenseurs.
(…) Pour les responsables de la tribu, cette nouvelle structure transparente de verre et d’acier en forme de fer à cheval, qui s’avance au-dessus du vide sur plus de 20 mètres, est synonyme de survie économique. D’autres, en revanche, n’y voient qu’une attraction touristique tape-à-l’oeil qui défigure une merveille de la nature. D’un coût de 30 millions de dollars, le Grand Canyon Skywalk permettra aux touristes qui ont les nerfs solides et 74,95 dollars à dépenser de jouir d’un point de vue unique sur le canyon, 1220 mètres plus bas. (…) Janette Havatone, comme d’autres membres de sa tribu, balance entre les deux. Elle a pleuré quand elle a appris que l’attraction devait être ancrée en face d’Eagle Point, une gigantesque formation rocheuse ressemblant à un oiseau sur le point de prendre son envol depuis l’imposante muraille de la falaise. "Avant, quand on allait là-bas, on connaissait une sorte de paix naturelle, et ça, c’est fini", soupire-t-elle. Mais cette enseignante de 51 ans, qui travaille également comme guide, estime que cette évolution est inévitable. "J’ai toujours foi dans nos traditions, mais ça, ça nous prépare à l’avenir. Mes enfants et mes petits-enfants auront leur avenir assuré."
 

Méfiez-vous du premier mouvement,
il est toujours généreux.
Talleyrand

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(…) La plate-forme Skywalk a provoqué des crises d’apoplexie chez les défenseurs de l’environnement. Kieran Suckling, du Centre pour la diversité biologique de Tucson, dit comprendre le besoin de développement économique des Hualapai. Mais «c’est un projet commercial grossier, lance-t-il. Nous sommes effarés parce qu’ils font subir au Grand Canyon. C’est une des merveilles du monde, et ils sont en train de la transformer en Disneyland». Certains des anciens de la tribu font part de leur mécontentement. Une octogénaire, qui a préféré garder l’anonymat par peur des représailles, estime que le Skywalk viole les convictions qu’elle a vis-à-vis du respect de la terre. Les autorités de la tribu répliquent que le projet ne concerne qu’une fraction de la terre en question. Les Hualapai étaient en quête de ressources financières. Pour eux, il est parfaitement naturel d’utiliser leur portion du Grand Canyon.

Courrier International pour MatinPlus
 

 
Mars 2007 - Les aventures de Viktor 007
 
 

Rien ne pèse tant qu'un secret ;
Le porter loin est difficile aux dames,
Et je sais même sur ce fait
Bon nombre d'hommes qui sont femmes !
La Fontaine - Les femmes et le secret
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Dans les années 1950, la Sécurité d’état tchécoslovaque (STB) réfléchissait à la manière d’avoir accès à des informations provenant des ambassades des "Etats impérialistes ennemis". Elle a fini par trouver un moyen efficace : le sexe. Dans son livre intitulé De dangereux rêveurs. La gauche australienne et la Tchécoslovaquie, qui vient de paraître [en République tchèque], l’écrivain Petr Hruby consacre plusieurs pages à cet aspect méconnu de l’histoire de la Tchécoslovaquie communiste. D’après les conclusions de Hruby, "le plus grand séducteur au service de la police secrète communiste fut Jiri Bartos, alias Viktor. Son rôle consistait à séduire les employées de l’ambassade britannique et, une fois au lit, à accéder aux dossiers secrets". Les prudes agents de la police secrète désignaient pudiquement Viktor par l’expression "agent de société". Il n’y avait pourtant aucun doute sur le contenu réel de son travail. (…) Bartos se retrouve dans la ligne de mire de la police secrète à cause de sa relation suivie avec une intime du secrétaire de l’ambassade britannique à Prague. De suspect, il est promu au rang de collaborateur jusqu’au 15 février 1968, où son dossier est archivé. Bartos était la recrue idéale : il parlait couramment anglais, savait se comporter en homme du monde et connaissait les bonnes manières. Une note de l’époque souligne ses atouts : "Originaire d’une famille de fonctionnaires, il fréquente des personnes ayant un penchant pour la culture occidentale (il va souvent dans les bars à vin". Pour Petr Hruby, "ce n’était pas un ouvrier et il ne montrait aucun intérêt pour la culture soviétique. Donc, il pouvait convenir". La plupart des femmes à qui Viktor accordait ses faveurs ne tarissaient pas d’éloges sur lui.
 
 
"Une employée du service de presse de l’agence de voyages ouest-allemande Neckermann a même souhaité l’inviter en Allemagne de l’Ouest pendant deux mois. La STB, craignant que Bartos reste à l’étranger, ne l’a pas autorisé à partir", écrit Hruby. La STB était prévenue d’une probable tentative de fuite de Bartos à l’Ouest par une de ses nombreuses amantes délaissées. Finalement, Bartos prit le chemin de l’émigration après 1968, pour ne jamais réapparaître.

Courrier International pour MatinPlus
 

 
Mars 2007 - Au Salon du livre, on vient surtout voir les auteurs...
 
 

– Profitez de chaque week-end... lisez un bon livre
– Vous savez, moi... lire ! AD
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Demain, porte de Versailles à Paris, la plus grande librairie de France ouvre ses portes pour cinq jours. Le 27e Salon du livre, qui célèbre l’Inde cette année, accueillera près de 1200 éditeurs et 2000auteurs, français et étrangers, qui assureront plus de 3000 séances de dédicaces pour les 180000 visiteurs attendus. Ces chiffres donnent un peu le vertige, concernant un secteur, celui de l’édition, plutôt inquiet d’une conjoncture économique déprimée et de l’assaut mené par les nouvelles technologies et Internet, Google sera d’ailleurs parmi les exposants. Outre la montée en puissance des libraires en ligne, comme Amazon ou Fnac.com, et le détournement du jeune (et moins jeune) public vers d’autres divertissements que le livre (consoles de jeux, DVD, iPod…), les éditeurs ont dû faire face, en 2006, à… la Coupe du monde de football, qui a eu un impact négatif sur la fréquentation des librairies. En 2007, c’est la campagne électorale qui inquiète les professionnels, même si elle a donné l’occasion à certains d’entre eux de faire quelques jolis coups d’édition. (…) Selon TNS Sofres, si plus d’un Français sur deux a acheté au moins un livre en 2006, ils ont consacré en moyenne 91 euros aux livres, contre 94 euros en 2005. Le nombre de gros acheteurs baisse, et ce sont les livres de poche qui se vendent le mieux, dont le prix est en moyenne deux fois et demi inférieur. Au sein d’une production éditoriale pléthorique (58000nouveautés en 2006 !), la littérature générale (fictions et documents) montre les signes de faiblesse les plus patents.
 
 
Le monde de l’édition, selon une célèbre phrase prononcée naguère par Jérôme Lindon, le directeur des Editions de Minuit disparu en 2001, est «le seul secteur économique qui répond à une crise de la demande par une augmentation de l’offre».

Le Monde pour MatinPlus
 

 
1er mars 2007 - Année Polaire Internationale
 
 
 
 
 
Le poumon de la terre est malade
—Tu manques pas d'air ?
— Si !                           AD
 
Fête du serpent antilope pour faire tomber la pluie - enfant sorcier 1921
 

 
Février 2007 - Les Estampes Japonaises de Claude Monet à Marmottan
 
 

La chair des femmes se nourrit des caresses comme l'abeille... des fleurs ! Anatole France - Le lys rouge
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Alors qu’allait rayonner le Japonisme en France, Claude Monet commençait, en 1871, à acquérir quelques gravures Ukiyo-e. Au fil du temps il réalisa une collection d’estampes japonaises de plus de 200 pièces. Une foule d’amateurs fut prise par cet engouement qui dura un demi-siècle : les japonisants, intellectuels divers, écrivains, historiens, peintres et graveurs, industriels. Malgré quelques railleurs reniant la mode des japoniaiseries , certains allaient devenir de véritables connaisseurs, passionnés par cet art populaire. Monet, quant à lui, découvrit, selon l’histoire, ses premières gravures dans la petite boutique d’un épicier, en Hollande. Puis, il sut choisir avec dilection des œuvres d’une grande qualité technique et esthétique. Nombreuses sont signées par les plus grands artistes, Utamaro, Le Watteau de là-bas, Hokusai, le rénovateur moderniste du vieil art japonais, ou encore Hiroshige, célèbre pour ses séries de paysage, des vues nocturnes d’Edo aux montagnes enneigées sur la route de Kiso, ou encore, aux vues du célèbre Mont Fuji qu’il aurait tant aimé voir. Toutes font preuve de l’intérêt profond qu’il porta à ces images du « Temps qui passe » et du plaisir qu’il prenait à les contempler accrochées aux cimaises de plusieurs pièces de sa maison de Giverny, et, qu’elles ne devaient jamais quitter. Chacun se souvient des murs jaunes de la salle à manger recouverts d’estampes.
 
 
En 1966, son fils, Michel Monet, légua au musée Marmottan l’ensemble des peintures de son père conservées jusque-là à Giverny et celles que lui avaient offertes ses amis, Renoir, Caillebotte, Sisley… Les estampes devaient rester exposées dans la maison. Exceptionnel, est ce voyage à Paris pour les présenter et les rapprocher des œuvres qu’elles voisinèrent durant tant d’années à Giverny.

Peut-être pourrons-nous y voir différemment l’importance de cette collection, sentir mieux la profonde attraction qui portait Monet vers cette culture japonaise et son influence sur les goûts, comme la construction du ravissant pont japonais qui enjambe l'étang, et sur l’Oeuvre de Monet ?

http://www.marmottan.com/francais/expositions/estampes_japonaises/index.asp
 

 
Février 2007 - Rien n'est jamais définitif !
 
 
Après avoir lancé deux maisons de disques, une compagnie aérienne, une marque de soda et un opérateur de téléphone mobile, le milliardaire britannique Richard Branson s'attaque à un nouveau type de "marché" : la défense de l'environnement. Le fondateur de l'empire Virgin a promis d'offrir 25 millions de dollars, soit 19 millions d'euros, pour récompenser les initiatives significatives pour réduire les émissions de gaz a effet de serre, responsables du réchauffement climatique. "Est-il possible que quelqu'un dans le monde soit capable de trouver une façon de supprimer les quantités mortelles de CO2 de l'atmosphère?", s'est interrogé Sir Richard, lors de l'annonce de le création de ce prix d'un nouveau genre, vendredi à Londres. "Comment pouvons-nous motiver tous les jeunes esprits créatifs, tous les inventeurs et tous les scientifiques, pour qu'ils s'investissent ?", a-t-il demandé, soulignant que "la terre ne pouvait pas attendre 60 ans". Cette initiative a reçu le soutien d'Al Gore, l'ancien vice-président américain, dont le documentaire, Une vérité qui dérange, traite du changement climatique et notamment du réchauffement planétaire. L'objectif fixé aux chercheurs pour ce prix est de parvenir à réduire les gaz à effet de serre d'au moins un milliard de tonnes de carbone par an, mais Richard Branson incite les chercheurs à dépasser ce seuil. Pour décerner ce prix, un jury d'experts se réunira chaque année et évaluera les projets soumis au cours des douze derniers mois.

http://tf1.lci.fr/infos/sciences/environnement/
 

Rien n'est jamais définitif ! À 57 ans, Richard Branson milite pour l'environnement. Il est le patron de la compagnie Virgin Atlantic.
"Il faut voler en polluant le moins possible" RB

 

 
Février 2007 - Nouvelles d'ailleurs...
 
 
  Natuashish, Canada.

C’est un reportage de 1993 qui fait découvrir aux Canadiens les enfants de Davis Inlet s’intoxiquant à l’essence. Mais les problèmes des Innus Mushuau du Labrador commencent en fait dès 1967 alors qu’ils sont « installés » à Davis Inlet par le gouvernement canadien. Plus les années passent, plus les habitants réclament un retour à la terre ferme. Le déplacement des Innus commence en décembre 2002, mais toutes les maisons ne sont pas prêtes à Natuashish. L’évacuation totale de Davis Inlet se termine en août 2003.

http://archives.radio-canada.ca/IDD-0-13-1488/desastres_tragedies/davis_inlet/
 
 
Nous les avons initiés à la peste, la variole, la tuberculose. Maintenant, ils se passent très bien de nous. Ils sniffent de l'essence ! À quand le calumet à l'essence ? AD
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Nous sommes tous des ratés puisque ça finit par la mort !
Georges Simenon
 

 
22 janvier 2007 - Décès de l'abbé Pierre
 

 
Le pire de tous les états de l'âme est l'indifférence.
Lamennais   (Il rompit avec Rome en 1834)
 
Henri Grouès dit l'abbé Pierre fonde en 1949 l'association Emmaüs
 
     
 
J'avais souhaité rendre un hommage à l’abbé Pierre, mort le 22 janvier, personnage charismatique d’une certaine idée de Dieu au service des hommes. Ses coups de gueule resteront célèbres. Pour la génération de mes parents, il fut l’homme de l’hiver 1954 qui rua dans les brancards des hommes politiques de l’époque. L’abbé Pierre était pour tous ces gens un message d’espoir avec ces constructions modestes restées archivées sous le vocable évocateur de « citées d’urgence de l’abbé Pierre ». Certes, je n’ai pas la naïveté de croire qu’un jour il n’y aura plus de pauvres. L’écart se creuse de plus en plus sous le regard indifférent des nantis qui, paradoxalement, ont peur de manquer. En ce moment, sur les bords du canal Saint Martin à Paris, la misère s’étale comme une flaque difficile à maquiller et cela, non en 1317, mais en 2007.Comme pour les écologistes, les politiques vont récupérer l’abbé Pierre comme étant de leurs amis... Comme Machiavel, je serais tenté de dire : « Mieux vaut avoir de bons ennemis, on sait d’où viennent les coups ! »
Alors, au revoir l’abbé, que le vent d’autan ou d’ailleurs vous soit favorable ! Dieu reconnaît toujours les siens alors, venant du laïc que je suis, l’abbé Pierre prendra cela pour un compliment. Des chiffonniers du Caire avec leurs petites sœurs des pauvres en passant par toute cette collégiale d’anonymes, que de belles âmes dans un monde qui en a plus que besoin !
 

 
Janvier 2007 - Crise du logement
 
 

Pas de toit... pas de travail.
Souhait : Pour 2007, un toit pour tout le monde.    AD

On risque autant à croire trop qu'à croire trop peu !     Diderot
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Voici, en quelques chiffres, l'étendue de la crise du logement en France.

Le prix de l'immobilier : selon la FNAIM, depuis 2000, les prix des logements anciens ont augmenté de 85%. Selon l'indice Notaires de France-Insee, ces prix ont augmenté de 12% pour les appartements et de 10% pour les maisons, entre octobre 2005 et octobre 2006. Le prix moyen du m2 d'un appartement à Paris est de 5.675 euros.

Les logements vides : des associations comme Droit au Logement dénoncent l'existence de centaines de milliers de logements vides (100.000 à Paris) et de centaines de milliers de m2 de bureaux également vides.

Les SDF et les mal-logés : l'Insee estime que 86.000 personnes sont sans domicile fixe en France. Les associations portent ce chiffre à 100.000 personnes. Parmi elles, près de 15.000 vivent en permanence à la rue, selon l'Insee. Selon la Fondation Abbé Pierre, 3 millions de personnes sont mal logés en France, dont 86.000 sans domicile et 200.000 hébergées durablement en hôtel, en habitat de fortune ou par des parents ou amis, un demi-million vivant en habitat temporaire ou précaire, et 2 millions dans des logements dépourvus de confort sanitaire de base.

Le logement social : la Fondation Abbé Pierre estime qu'il manque 800 000 logements sociaux.
 
 
Jean-Louis Borloo, ministre du Logement et de la Cohésion sociale, affirme qu'il y a eu 430.000 mises en chantier en 2006, des résultats qui, selon lui, "concrétisent un doublement de l'offre nouvelle de logements économiquement accessibles par rapport à l'année 2000, avec 105.000 logements sociaux dans le parc public et 38.500 logements à loyers maîtrisés dans le parc privé". Les associations dénoncent la non application de la loi SRU (Solidarité et Renouvellement urbain) imposant 20% de logements sociaux dans les communes de plus de 3.500 habitants. Les associations font valoir que les communes les plus riches telles que Neuilly (Hauts-de-Seine) préfèrent payer les amendes au lieu d'acquitter cette obligation.

http://tempsreel.nouvelobs.com/speciales/societe/sdf/
 
 
 
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