2e trimestre 2007

 
Juin 2007 - Ecologie et bisons
 
 
L'écrivain Dan O'Brien a réussi le pari fou de réintroduire dans les Black Hills les bisons décimés il y a plus d'un siècle.

Lorsque Dan O'Brien a annoncé à ses amis qu'il allait revendre le troupeau de vaches qui le faisait (mal) vivre depuis des années pour se lancer dans l'élevage de bisons, disparus des Black Hills depuis que les Blancs les avaient massacrés à la fin du XIXe siècle, tout le monde a souri. C'était il y a plus de quinze ans. Aujourd'hui, les bisons du Cœur-Brisé sont devenus un symbole : celui de la rénovation d'un écosystème que la folie des hommes avait détruit. Un symbole littéraire, également : l'écrivain-rancher, endetté depuis des années, a cédé le ranch du Cœur-Brisé à d'autres éleveurs, formé de jeunes équipes qui adoptent ses méthodes et sa vision de la nature ; il partage désormais son existence entre l'élevage des bisons et l'écriture de ses livres. Avec sa femme, Jill, il a fondé The Wild Idea Buffalo Company2 et milite pour un élevage de l'animal dans le respect de l'éthique écologique.

http://www.lire.fr/enquete.asp/idC=51339/idR=200
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Au coeur du Dakota sud, un espoir pour les Badlands, chanté par Bruce Springsteen...
Histoire : 60 millions de bisons en 1850 - 1091 de ces herbivores en 1889. En 2007, l'espèce compte 400 milles têtes.
L'écrivain et cow boy Dan O'Brien a régénéré l'ecosystème. Sur ses terres, à nouveau des bisons (ranch de la Cheyenne River).
 

 
Juin 2007 - REVIREMENT - The Independent fait son mea culpa
 
 
En 1997, le quotidien britannique avait lancé une retentissante campagne en faveur de la dépénalisation du cannabis. Dix ans plus tard, il présente des excuses à ses lecteurs. Pourquoi ce revirement ? Parce que le produit consommé aujourd’hui est nettement plus puissant qu’il y a des décennies. Et que des études récentes ont mis à l’évidence les risques que pouvait compter cette substance pour la santé mentale.


Courrier International du 21 juin 2007
http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=75133
 

 
Juin 2007 - Le Darfour ravagé depuis février 2003...
 
 
 
 
 
J'entends dans le lointain des cris prolongés de la douleur la plus poignante. Lautréamont, Les Chants de Maldoror.
 
Au Darfour comme ailleurs, des êtres meurent pour
des énergies qui finiront par dispaître !    AD
 
 

Au Darfour, tous les jours, de jeunes enfants regardent machinalement de quel côté viendra la mort. Ils sont au point médian d’une fausse fatalité : le besoin de se nourrir, la manne venant de l’aide humanitaire, et en face, des hommes assis sur des caisses de munitions attendant de rituelliques ordres pour tuer sans discernement hommes, femmes et enfants. Maintenant, sans la moindre prudence, le mot qui fait mal est souvent prononcé : génocide ! Il est vrai aussi que les enjeux sont très clairs pour ceux auxquels ils restent quelques onces de lucidité ; sur terre, des lieux en état d’abandon échappent à ce qui faisait la fierté du siècle des Lumières : la raison ! À force de nous expliquer que nous sommes tous frères, notre conscience s’est assoupie. Une question me vient à l’esprit : l’or noir tuera-t-il encore longtemps ? Souhaitons que le pire ne soit pas à venir. Le Darfour, pour l’instant, ce sont des vies entre les mains d’apprentis sorcier…         AD

 

 
Juin 2007 - Vers un traité européen simplifié ?
 
 

Les vaches comme les hommes font ce qu'elles peuvent...       AD
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Scolarisé sous Mendès France, dans les années cinquante, je me souviens qu’à la communale, vers 16 heures, c’était lait chaud obligatoire. L’argument : la malnutrition chez les enfants, en ces années d’après guerre, mais la raison principale c’était la lutte contre l’alcoolisme. En habituant la population dès son plus jeune âge à boire du lait, on espérait éduquer ces adultes en devenir… Ce n’est que plus tard que vinrent les quotas laitiers et les constructions d’immeubles à la place des pâturages. Les petits propriétaires vendaient leur lopin pas assez rentable et le prix de la laitue triplait à cause de celui de la tonne de fumier ! Avec le marché commun, ce fut l’arrivée en masse des tomates d’Espagne, beaucoup moins chères que les françaises et là encore, même scénario, les petits producteurs disparurent peu à peu. Le début du XXe siècle fut l’époque du « péril jaune », nous devions nous préparer à arrêter les envahisseurs aux Alpes. Aujourd’hui, ils nous envoient simplement des chemises dix fois moins chères que les nôtres. Les porteurs de message n’avaient oublié qu’un petit détail, seules les troupes d’Hannibal franchirent les Alpes, éléphants en tête. Actuellement, chaque jour, des entreprises licencient leur personnel pour délocaliser dans des pays de l’Union ou plus loin. Les charges y sont insignifiantes et les salaires divisés par dix.
 
 
Lorsque les politiques de tout poil s'étonnent, on ne peut manquer de penser : Oyez braves gens ! Ne vous souvenez-vous pas d’un 14 juillet où le pain manquait et qu’une inconséquente a, paraît-il, dit : « Qu’ils mangent de la brioche ! » Dans la nuit, 30 000 piques furent forgées ! De François Villon et d’Abelard à la Commune de Paris, rien au fond n’a changé. Les Français acceptent beaucoup de choses jusqu’au jour où ils gardent les yeux bien ouverts. Mettons les pendules à l’heure : les Français n’ont pas dit NON à l’Europe. Ils veulent simplement du travail dans la ville où leurs enfants sont scolarisés. Est-ce trop demander ?
 

 
18 - 24 juin 2007 - Festival mondial de la terre
 
 
 
 
 
Qu’est-ce que la vie ?
C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit,
c’est le souffle du bison en hiver.
Crowfoot
 
Les terres sur lesquelles nous sommes sont des terres sacrées.
Elles sont la poussière et le sang de nos ancêtres.
Plenty-coup
 
 

Les Indiens prétendent que nous avons volé la terre sur laquelle nous vivons. Nous n’avons peut-être pas su écouter correctement Wakan-Tanka et l’oiseau tonnerre. Ils se mettaient, à l’aube, le dos contre le tronc d’un séquoia pour se remagnétiser, leur mysticisme est à l’origine de toute introspection, de tout départ de l’oméga. « Qu’est-ce que la vie ? C’est l’éclat d’une luciole dans la nuit, c’est le souffle du bison en hiver. » dit un jour le chef Crowfoot. L’homme peut, par la parole, avoir le don de faire descendre le ciel sur la terre ; aller vers les étoiles, c’est aussi en revenir. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », à force de ne pas écouter sa voix intérieure, on devient sourd. Devant les monolithes de grès de Monument Valley, aux confins de l’Utah et de l’Arizona, en pays Navajo, on ne peut s’empêcher d’évoquer cette réflexion de Plenty-Coup : « Les terres sur lesquelles nous sommes sont des terres sacrées. » Ne pas froisser la nature, aller dans son sens, consommer uniquement ce dont nous avons besoin, le respect de ce qui nous entoure nous inclut dans le cercle. Le contraire nous détruit lentement. Comprenne qui pourra mais surtout qui l’appliquera à sa propre existence !
 

 
Mai 2007 - La Grande Dame...
 
 
Deux ans après leur fermeture d’urgence pour raisons de sécurité, les bâtiments du grand magasin de la rue de Rivoli attendent toujours d’être fixés sur leur sort par leur propriétaire, LVMH.

On ne trouve plus grand-chose à La Samaritaine. Le grand magasin de la rue de Rivoli, dans le 1er arrondissement de Paris, fut fermé quasiment du jour au lendemain, il y a près de deux ans, pour des raisons de sécurité. Il est désormais vide. (…) 29 salariés continuent de s’y rendre chaque jour. Sans compter les pompiers, femmes de ménage, surveillants… Au total, une cinquantaine de personnes veillent sur le sommeil de la "Grande Dame". Dans le bâtiment 2, le magasin principal côté Seine, inscrit à l’inventaire des Monuments historiques, tout est étonnamment propre. Une centaine de mannequins sont impeccablement lustrés et rangés dans un coin du deuxième niveau. En face, des chaises de caissière à l’infini. A côté, les paniers de courses s’amoncellent. Plus haut, des dizaines de ventilateurs, à perte de vue. L’immense sol en pierre rouge du rez-de-chaussée luit, le parquet (à tous les étages) brille. Les bureaux administratifs conservent téléphones, ordinateurs et cahiers. Une odeur d’eau de Javel se dégage des toilettes. Tout est en ordre, comme prêt à une reprise… qui n’interviendra pourtant pas avant, au mieux, quatre ans. Dans le bâtiment 4, celui qui longe la rue de Rivoli, rien n’est entretenu. Peu de lumière, de la sciure sur les parquets pour absorber les fuites d’eau.


Hélas ! on voit que de tout temps
Les petits ont pâti des sottises des grands
Jean de La Fontaine - Les deux taureaux et une grenouille
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  Les peintures aux murs se décollent. Rien n’est nettoyé. (…) Ce qui fait craindre aux syndicats que ce bâtiment – qui n’est pas classé, lui – ne soit rasé. Dans les niveaux supérieurs, la chaleur grimpe à cause des grandes baies vitrées. Sous quelques fenêtres, dans des cartons, des bombes à colle étiquetées «extrêmement inflammable» chauffent sous un soleil ardent. Étrange lorsqu’on sait que La Samaritaine a fermé parce que, selon le propriétaire des lieux, LVMH, "en cas d’incendie, le bâtiment brûlerait en moins de quinze minutes". (…) Quoi qu’il en soit, le groupe assure que La "Samar" restera un magasin et rouvrira ses portes comme prévu en 2011.

Le Monde pour MatinPlus
 

 
Mai 68 / mai 2007 - Bientôt 40 ans... déjà !
 
 

              — Vous lisez ?
              — Non, non, c'est vulgaire.                          AD
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Nous avions encore, à cette époque, l’illusion que les mentalités pouvaient changer. Nous y croyions à cette phrase de Marcus placardée sur les murs des universités : « Le pouvoir est à l'imagination ! » Vaste programme…
J’ai eu le privilège de faire mes études dans les quartiers de Saint-Germain et de Montparnasse. Ma journée de parisien d’adoption commençait par un café sur le zinc d’un bistrot, souvent le Café de l’Est, en face de la gare du même nom. J’aimais aussi le Procope, lieu chargé d’histoire près du carrefour de l’Odéon, le premier café parisien. Il devait son nom à son propriétaire, Francesco Procopio Dei Coltelli. Nous étions en 1686. Les premiers à fréquenter l’endroit furent les comédiens, l’ancienne Comédie Française était en face. Voltaire et Rousseau en firent leur lieu de travail, et Diderot et d’Alembert y rédigèrent en partie l’Encyclopédie. Pendant la révolution, il devint le quartier général de Danton, de Marat et de Robespierre. Il est dit que Bonaparte y laissa un jour son chapeau en gage, puis Baudelaire, Rimbaud et bien d’autres y burent l’absinthe. Le monde des arts, des lettres et de la politique se devait de fréquenter le Procope. Le premier café littéraire du monde était né ! Dans les années 60, le chocolat était servi à volonté dans des chocolatières en argent, avec du sucre roux concassé, dans un décor très révolutionnaire, les murs tendus de tissu tricolore étaient ornés de portraits des célébrités de 1789. Le ton est maintenant plus classique.
 
 
Les Deux Magots (dont le prix littéraire fut créé en 1933) et le Flore (le leur seulement créé en 1994), autres cafés mythiques de Saint-Germain, furent fréquentés par les mêmes. Sur le trottoir d’en face, la brasserie Lipp sert de QG aux politiques et aux journalistes. À Montparnasse, les habitués de la Coupole, du Dôme, de la Rotonde et du Sélect se recrutaient plutôt chez les peintres bien que quantité d’écrivains et de comédiens s’y soient également retrouvés . À cette époque, j’aimais passer dans le jardin Marco Polo, une belle allée qui prolonge le jardin du Luxembourg. Puis un jour, le général de Gaulle prit ses « quartiers d’hiver » en Allemagne et peu de temps après, des camions bâchés frappés de la croix de Lorraine qui devaient avoir le privilège de nous remettre au pas descendirent les Champs Elysées. Le rêve s’achevait…
Maintenant je vais moins à Paris mais j'ai toujours gardé en bouche le souvenir tenace de ces cafés où je me plaisais à lire Le Manteau de Gogol.
 

 
Avril / mai 2007 - Election présidentielle
 
 
 
 
 
Pour enchaîner les peuples, on commence par les endormir !
Jean Paul Marat
 
Aucun homme n'a reçu de la nature le droit de commander les autres !
Diderot
 
         
 
En politique, la différence vient du fait que nous confondons souvent entendre et écouter. AD
 

 
Avril 2007 - « Jean de la Fontaine, le défi »
 
     
  Je me sers d'animaux pour instruire les hommes...
Jean de la Fontaine
 

Rien n'est si dangeureux qu'un ignorant ami ;
mieux vaudrait un sage ennemi.
Jean de la Fontaine

 
     
  Une fable politique - par le réalisateur, Daniel Vigne.
L’histoire que nous racontons est celle d’un homme libre. À l’heure de la pensée unique et de la mondialisation, alors qu’on peut appréhender le monde d’un bout à l’autre de la planète, je trouve important de raconter le parcours d’un poète du XVIIème qui reste indépendant et fidèle, non seulement à un homme mais à ses idées. Fouquet affirmait que l’art devait toujours se placer au-dessus de tout - et donc du Roi. C’est à ça que La Fontaine continue à croire, contre vents et marées. Tandis que les autres écrivains, après l’arrestation de Fouquet, vont manger dans la main du Roi, lui garde ses convictions et vit dans la misère. Le cœur de cet affrontement devient alors politique et exemplaire jusqu’à aujourd’hui.

Dossier de presse : http://www.jeandelafontaine-lefilm.com/dossierdepresse.pdf - Sortie nationale : 18 avril 2007

 

 
Avril 2007 - Parlons un peu des Amérindiens...
 
 

Pontiac : le dernier allié des français ! Chef de guerre Outaouais de Détroit. Quelques jours avant sa mort (avril 1769) il portait encore l'uniforme que lui avait offert le défunt marquis de Montcalm.
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Kondiaronk : Chef tionontate (huron)
Grand politicien indien de la fin du XVIIe siècle. Grand artisan de la grande paix de Montréal (juillet 1701).
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Le Codex Canadiensis de 1664-1665 est l’ouvrage capital du monde des Amérindiens, exhumé de la bibliothèque nationale de Paris en 1920. C’est un album de 180 dessins très précis sur la vie de ces peuples. Il est très important de constater le peu d’intérêt qu’ils portaient à l’homme blanc. Le codex retrace avec minutie la vie des plantes, la faune, l’homme rouge en général dans sa vie de tous les jours, bref tout ce qui faisait la richesse de leur vie. Ni daté, ni signé, il fut longtemps attribué à Bécart de Granville. Aujourd’hui, grâce aux expertises graphologiques modernes, on sait avec exactitude que c’est l’œuvre du père jésuite Louis Nicolas, missionnaire en nouvelle France auprès des 15 grandes nations amérindiennes de l’époque. L’album fut par la suite cédé aux Américains qui le conservent au Thomas Gilcrease Institution of American History and Art à Tulsa (Oklahoma). Personnellement, j’accrédite la véracité des faits selon laquelle c’est bien le père Louis Nicolas l’auteur car les Jésuites à l’époque faisaient la pluie et le beau temps en ce qui concernait les Amérindiens et c’est eux qui étaient chargés du recensement auprès du roi de France. On sait très peu de choses sur la descendance des métis qu’ils méprisaient au point de ne pas les recenser. Il y eut cependant quelques exceptions comme Pontiac, probablement parce qu’il était l’ami du marquis de Montcalm… Il y a tellement de choses à écrire sur mes amis les Amérindiens que, pour ce soir, je vais m’arrêter ! Je suis peut-être un romantique mais je ne suis pas dupe, certains étaient féroces comme les Iroquois… de sacrés coupeurs de têtes !
 
 
 
O
   



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