Novembre 2008

 
Novembre 2008 - Pourquoi travailles-tu ?
 
 
Sans intimidation scolaire, ni notes en bas de page, lire Platon comme on se plongerait dans "les Frères Karamazov" ou "Moby Dick". Dès les premières pages, s'immerger dans une discussion séductrice entre Socrate, le va-nu-pieds fascinant, et Alcibiade, l'enfant chéri de la démocratie athénienne. Tandis qu'une réflexion serrée sur ce qui fait la valeur d'un homme s'enclenche en sourdine, le suspense est réel, le charme littéraire total. "Lire Platon sans avoir l'impression de travailler", tel est le pari lancé par Luc Brisson, maître d'œuvre de cette superbe édition des "œuvres complètes" de Platon.
Hormis les seize dialogues dits "douteux ou apocryphes" ici ajoutés, la traduction proposée est celle entamée il y a vingt ans déjà chez Garnier-Flammarion par quelques-uns des meilleurs spécialistes français de Platon. Achevée l'an dernier avec "les Lois" et "Ménexène", l'entreprise est donc aujourd'hui disponible en intégralité pour un public que Brisson espère moins averti. "Maintenant que les grands systèmes idéologiques se sont effondrés, explique le grand helléniste, les questions faussement frustes que pose Socrate retrouvent un intérêt immédiat pour tous. Pourquoi travailles-tu ? Pourquoi se lancer dans une carrière politique ? A-t-on le droit de dire n'importe quoi quand on parle ?" Longtemps envisagé en théoricien suspect des arrière-mondes, contempteur du corps et précurseur du christianisme, Platon connaît il est vrai un spectaculaire regain d'intérêt chez les penseurs contemporains. Un nietzschéisme mal compris y avait jusque-là fait obstacle.
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Platon incarne à mes yeux la dissidence, le courage de penser à côté de ce qui se croit et de ce qui se dit. Que la voix de Platon ait traversé les siècles est un réconfort. Monique Canto-Sperber, philosophe --- Pourquoi travailles-tu ? Pourquoi se lancer dans une carrière politique ? A-t-on le droit de dire n'importe quoi quand on parle ? Socrate
 

 
Novembre 2008 - Sonia Rykiel ~ 40e anniversaire de sa maison
 
 

Je suis une imposture de la mode. Je n’ai jamais étudié la couture… Dix ans après mes débuts, je me suis dit : ils vont se rendre compte que je ne suis pas une professionnelle... et puis rien du tout, j'ai continué. Sonia Rykiel
 
Sonia Rykiel entre au musée et cela ne lui déplaît pas. Elle apprécie même cette incursion dans la postérité, ce moment où le Musée des Arts décoratifs lui consacre sa première grande exposition, Exhibition, à Paris, dans le cadre du 40e anniversaire de la maison. Le dernier rendez-vous de cet anniversaire que Sonia et sa fille Nathalie, PDG de la maison, auront célébré tout au long de l`année 2008... étirant ainsi une communication astucieuse de la marque. Après un défilé-anniversaire mémorable, des livres publiés pour l'occasion, des documentaires et même des décorations (Sonia Rykiel a été faite chevalier de la Légion d'Honneur le 14 juillet 2008), la voilà qui s'installe au patrimoine culturel national, à deux pas du Louvre. Une consécration qu'elle reçoit comme un honneur, mais dont elle dégonfle l'importance. Par coquetterie. "Je suis une imposture de la mode, dit-elle. Je n`ai jamais étudié la couture, je ne sais pas tricoter et malgré ça, je suis devenue la reine du tricot, si ça ce n'est pas une imposture." Cabotine encore. "Dix ans après mes débuts, je me suis dit : ils vont se rendre compte que je ne suis pas une professionnelle... et puis rien du tout, j'ai continué." Sonia Rykiel qui aime bien reconstruire et même arranger l'histoire de sa vie, laisse entendre que tout ça est arrivé... par hasard. C'est sa fantaisie. Un gigantesque concours de circonstances aurait fait aurait fait d'elle cette créatrice étonnante, celle qui à la fin des années 1960 a dynamité le vrai chic parisien, bouleversant les codes vestimentaires traditionnels, et dont la silhouette et le style se reconnaissent à vue d'oeil. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - La belle italienne
 
 
Vincent Cassel se promène torse nu dans un appartement parisien. Il est Mesrine. Ludivine Sagnier est étendue sur le lit, en culotte. Elle est Sylvia Jeanjacquot. Ils jouent à Mesrine et Jeanjacquot qui se disputent, pendant la cavale de l'ennemi public numéro un, juste avant sa mort. Vincent Cassel se fâche. Ludivine Sagnier dit : "Tu vas rester tout seul, Mesrine, c'est ça que tu veux ?" Ce jour-là, Sylvia Jeanjacquot, la vraie, a été invitée sur le tournage du film en deux volets de Jean-François Richet. Elle regarde la scène et pense que Cassel devrait aller mettre un pyjama, tout de suite. "Un pyjama bordeaux en jersey", comme celui qu'elle avait offert à Jacques. Il le boutonnait toujours jusqu'en haut du col. Sylvia Jeanjacquot avise quelqu'un sur le plateau : "Il était très pudique." L'autre répond : "Vincent le sent comme ça." Alors, elle : "Eh bien, Vincent le sent très mal." Elle vient d'avoir 57 ans, blonde, quelque chose entre Catherine Deneuve et une tireuse de tarot. En 1979, on l'avait surnommée "la belle Italienne", 26 ans, brune. Elle se souvient de leur vie - comment dire ? - "si pépère". "Jacques avait 15 ans de plus que moi, très vieille France. J'étais tout le temps en pantalon, il m'a dit : "Tu dois te mettre en fille, avec des robes, pas de minijupe." Ils se planquaient dans des studios minables, ils commandaient à La Redoute pour sortir le moins possible. "La plupart des soirées, on était devant la télé." Il lui avait donné un livre de cuisine : "Mon bébé, tu vas apprendre à me préparer à manger, ça va t'occuper." Quand elle voulait l'emmerder, elle lisait un "SAS" : ça le rendait jaloux. Elle a toujours aimé lire. Lire la suite…
 

Sylvia Jeanjacquot, 26 ans. 18 mois de clandestinité avec Jacques Mesrine. Elle ne reconnaît pas sa vie au cinéma ! "Jacques était vieille France"
 

 
Novembre 2008 - L'autre Simone Weil
 
 


Consumée à 34 ans par le surmenage et les jeûnes qu'elle s'infligeait. Morte à Londres en 1943. Mystique avide de martyre…
Syndicaliste, elle s'embarque sur le bateau de marins pêcheurs du Cotentin pour partager leur vie…
 
Faisons comme si nous ne savions pas la fin de l'histoire, la mort à Londres, en 1943, de cette sainte qui ne sera sans doute jamais dans le calendrier : Simone Weil, consumée à 34 ans par le surmenage et les jeûnes qu'elle s'infligeait de son chef pour partager les privations des Français. Les photos restantes montrent une grande sœur d'Anne Frank. Belle, cette binoclarde mal peignée, vêtue comme l'as de pique? Oui, "mais personne ne le lui a dit". A en croire Laure Adler, c'est pour complaire à ses parents, qui l'appelaient "notre fils numéro deux", qu'elle a mis sa féminité dans sa poche. Gustave Thibon décrit une "dureté de fruit vert". Tout comme le supérieur du grand séminaire de Carcassonne, qui lui trouve "quelque chose de rude, de raide, d'intransigeant". Le père Bruckberger évoque son "agressivité constante et batailleuse". Jean Ballard, directeur des "Cahiers du Sud", parle d'interventions brutales, incisives, inquiétantes, et Joë Bousquet, qui l'adore, d'une "intelligence qui brûle". Laure Adler rappelle avec pertinence qu'elle n'a pas toujours été une mystique avide de martyre, qu'elle fut une jeune fille mordue de musique, de théâtre, de poésie : "On a fait de Simone Weil une icône de la pensée dans un être asexué", mais "elle aimait se mettre au soleil, se baigner, aller dans les boîtes de nuit, danser". Cette intellectuelle veut toujours comprendre de l'intérieur. Syndicaliste, elle s'embarque sur le bateau de marins pêcheurs du Cotentin pour partager leur vie avant de rejoindre son premier poste d'agrégée. En 1934, elle entre comme ouvrière sur presse à l'usine Alsthom. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - Le travail, c'est la santé !
 
 
La gauche aurait mieux fait de lire attentivement l'amendement Jacquat avant de crier au loup…

Dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, en catimini, Denis Jacquat, rapporteur UMP du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, a fait adopter par les députés un amendement selon lequel les salariés peuvent "prolonger leur activité au-delà de 65 ans, sous réserve d'en avoir préalablement manifesté l'intention auprès de leur employeur, et dans la limite de cinq années". Cela ne change rien au système aujourd'hui en vigueur : tout employé qui a cotisé pendant quarante et un ans (d'ici à 2012) peut prendre sa retraite. Il peut partir avant, mais sa pension sera moins importante, ou plus tard, et celle-ci sera plus copieuse. Avec cet amendement, tout employeur qui entend se séparer d'un collaborateur avant 70 ans devra le licencier, et donc lui verser des indemnités. La socialiste Marisol Touraine a accusé le gouvernement d'utiliser "tous les moyens pour reculer l'âge des départs en retraite et amener les salariés à travailler le plus longtemps possible". "L'âge de la retraite est insidieusement repoussé à 70 ans", a dénoncé Martine Billard pour les Verts. Côté patronat, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a salué "un premier pas historique"... alors que la plupart des grands patrons membres de son bureau y étaient hostiles.
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La retraite à 70 ans ? 80, 90...
La vieillesse est un état de repos quant aux sens. Lorsque la violence des passions s’est relâchée, et que leur feu s’est amorti, on se voit délivré d’une foule de tyrans forcenés. Platon - La République – IVe siècle avant J.-C.
 

 
Novembre 2008 - Une fortune au dessus-de tout soupçon
 
 

Chacun de nous est coupable devant tous et pour tous, et moi plus que les autres. Fiodor Dostoïevski – Les frères Karamazov

Güther Quandt (1881-1954) --- La dynastie a bâti une part de sa fortune en collaborant avc les nazis ! Aujourd’hui, les Quandt, ce sont les automobiles BMW et les piles Varta…
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Sur Arte en novembre
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C’est l’une des familles les plus riches d’Allemagne (20 milliards d’euros), et assurément la plus discrète : les Quandt vivent à l’abri, terrés dans leurs villas fortifiées. Ils ne possèdent pas de yacht ni d’autre attribut voyant, ne se mêlent pas à la jet-set, n’accordent pas d’interviews, et leurs photos n’apparaissent pas dans les revues people. Mais cela ne les a jamais empêchés de prendre les décisions les plus judicieuses pour l’accroissement de leur patrimoine – avec une étonnante aptitude à toujours tirer le meilleur parti des circonstances, fussent-elles tragiques. La guerre de 1870 avait permis à Emil Quandt, fournisseur d’uniformes, de devenir un industriel du textile. Celle de 14-18 allait représenter un véritable jackpot pour son fils Günther. Qui sut diversifier, bien au-delà du textile, les activités de ce qui était déjà un empire. D’autant que bientôt l’Allemagne allait souffrir d’une hyperinflation – permettant à un investisseur aussi avisé que Günther de rafler à bas prix d’innombrables entreprises. L’antisémitisme fait des ravages ? Il achète à tour de bras – et toujours à bas prix – les biens des familles juives en fuite. Le nazisme ? Il s’inscrit au parti et, incroyable coup du destin, voici que son ex femme, Magda, se remarie avec Goebbels ! Lequel Goebbels ne refusera jamais aucune faveur à Günther, et surtout à son fils, Harald, qu’il adopte. Grâce aux formidables commandes de l’armée allemande, la roue de la fortune Quandt va donc continuer à tourner dans le bon sens.
 
 
Günther est promu au rang de conseiller économique du Führer, et sa principale usine d’armement est pourvue de son propre camp de concentration, rempli d’esclaves étrangers astreints au travail forcé. L’Allemagne hitlérienne s’effondre ? Les Quandt réussissent à se faire passer pour des victimes, ruinées par le nazisme, et obtiennent une sorte de certificat d’innocence – grâce auquel ils échappent au procès de Nuremberg. Aujourd’hui, les Quandt continuent de prospérer, avec notamment deux fleurons industriels: les automobiles BMW et les piles Varta… Compte tenu du silence obstiné des intéressés, il a fallu à Eric Friedler pas moins de cinq ans d’enquête pour percer les secrets de cette fortune bien mal acquise. Lors de sa diffusion l’an dernier en Allemagne, ce documentaire accablant a secoué le pays. Au point que les Quandt ont fini par se déclarer prêts à ouvrir leurs archives, et à "faire toute la lumière". Alors on attend… (Source)
 

 
Novembre 2008 - Brocoli anticancer
 
 
Les vertus anticancéreuses du brocoli, surtout cru, et d'autres crucifères comme le chou paraissent agir sur les fumeurs et ex-fumeurs pour réduire le risque de cancer du poumon, selon une étude publiée mardi 18 novembre. Parmi des fumeurs et anciens fumeurs objets de cette recherche, les effets protecteurs des crucifères se sont traduits par une diminution du risque allant de 20 à 55% selon la variété de légumes consommée, la durée et le nombre de cigarettes fumées quotidiennement, indique le Dr Li Tang, du Roswell Park Cancer Institute. Il est le principal auteur de cette recherche présentée dans le cadre de la septième conférence annuelle de l'American Association for Cancer Research qui se tient cette semaine à Washington. "Le brocoli n'est pas un médicament mais est un facteur positif pour les fumeurs incapables de cesser de fumer ou ne faisant rien pour minimiser le risque", ajoute-t-il dans un communiqué. "Les personnes arrêtant de fumer bénéficient encore plus de la consommation de crucifères", relève le médecin qui a mené la première étude étendue sur les effets protecteurs de ces légumes. Parmi les fumeurs, seule la consommation de crucifères crus a été liée à une réduction du risque de cancer du poumon. Ces chercheurs n'ont pas trouvé de résultats montrant que la consommation de légumes en général et de fruits réduisait nettement le risque de cancer du poumon.
 

Grâce à l’isothiocyanate (molécule présente dans les variétés de choux) --- Laboratoires du professeur Yuesheng Zhang (Roswell Park Cancer Institute de New York)
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Le brocoli a surtout réduit les risques de carcinome à petites cellules et de tumeur squameuse, les deux sous-types de cancer du poumon agressif touchant très souvent de gros fumeurs. "Les résultats de cette étude ne sont pas suffisamment probants pour que des recommandations de santé publiques puissent être faites", relève cependant le Dr Li. (Source)
 

 
Novembre 2008 - Crise chez les yokozuna
 
 

Dopage, combats truqués et meurtre... crise chez les "yokozuna".
Les règles du sumo sont succinctes : il faut faire mordre la poussière à son adversaire ou l'éjecter du cercle sacré.
 
Cette fois-ci, les trois sumotoris ne foulent pas l'arène de sable fin. Ils ne sont pas nus, ceints du mawashi - ceinture traditionnelle -, mais engoncés dans des costumes tristounets. Le combat qu'ils vont mener a lieu dans la salle d'un tribunal de Nagoya. Ils répondent de l'assassinat d'un de leurs collègues lutteurs à coups de barre de fer. Les faits remontent à l'année passée. Le 25 juin dans la soirée, Junichi Yamamoto, propriétaire d'une écurie (heya), s'emporte contre Takashi Saito (17 ans), un de ses poulains. Le patron accuse le débutant d'indiscipline. Yama moto est une nature réservée, sauf lorsqu'il est ivre. Ce soir-là il a bu. Emporté par la fureur, il fracasse une bouteille de bière sur la tête de son souffre-douleur. Le lendemain à l'aube, Saito tente de s'enfuir. Il est rattrapé dans la rue et ramené de force. Commence un tabassage qui tourne à la séance de torture. Ses bourreaux, qui comparaissent aujourd'hui à Nagoya, écrasent des cigarettes sur son torse avant de l'achever.
Journaliste sportif pour un grand quotidien pendant près de quarante ans, Kiyoshi Nakazawa est consterné. Jamais au cours de sa longue carrière ce spécialiste reconnu du sumo, ce "sport des dieux" pratiqué par 700 professionnels, n'a été témoin d'autant de scandales. Depuis un an, cette lutte ancestrale et fascinante occupe les pages judiciaires des journaux : affaire de dopage, arrestation de sumotoris pour détention de marijuana. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - Sur les traces des paresseux géants
 
 
Documentaire sur Arte en novembre
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Un paresseux de la taille d'un éléphant. Trois scientifiques sont partis à la recherche de cet animal, disparu il y a plusieurs milliers d'années. Un an auparavant, au nord-est du Brésil, dans une grotte submergée dont il faisait le relevé, un plongeur était tombé sur un os : celui d'un paresseux terrestre géant, lointain cousin du fourmilier et ancêtre des paresseux arboricoles actuels. Il y a environ trente millions d'années que l'étrange animal est apparu en Amérique du Sud. A l'époque, il existait plusieurs espèces de paresseux terrestres, dont les plus grands atteignaient 4 mètres de long et 1,50 mètre de haut. Une expédition a donc été lancée pour mieux connaître ces géants. L'opération est atypique car ce sont des plongeurs - et non les paléontologues - qui procèdent aux fouilles. Ce qui n'empêche pas le Canadien Gerry De Luliis, le Brésilien Castro Cartelle et le Français François Pujos de tenter de percer les secrets des ossements, à demi enfouis sous les sédiments. Peu à peu, les os fragiles et très bien conservés s'accumulent. Et puis un squelette entier est trouvé, intact. Dès lors, de questions en surprises, les trois universitaires vont en apprendre davantage sur ces paresseux, contemporains des tigres à dents de sabre, des tatous géants et... des premiers Américains.
(Source)
 

Le paresseux terrestre géant est un lointain cousin du fourmilier.
Des paresseux de la taille d'un éléphant. "Nord-est du Brésil" Il y a trente millions d'années. Taille 4 mètres de long - 1,50 mètre de haut.
 

 
Novembre 2008 - Un clown triste...
 
 
 
Ce jour-là, le clown n'a fait rire personne. Le 16 novembre 1993, à Ouzouer-des-Champs (Loiret), Achille Zavatta s'est suicidé avec un fusil de chasse. Il était sous dialyse et ne supportait pas d'être diminué, moins encore d'inspirer de la pitié, lui qui, toute sa vie, avec son nez rouge et ses fleurs arrosantes, avait trouvé son bonheur itinérant dans la joie qu'il donnait aux enfants et, aux adultes, dans le regret d'avoir vieilli trop vite. Treizième enfant du voyage, Achille Zavatta était né à La Goulette, en Tunisie, où son père haltérophile dirigeait un petit cirque qui se déplaçait dans toute l'Afrique du Nord en chemin de fer. Il y fit ses débuts à 4 ans dans un exercice de voltige à cheval, fut initié au trapèze et au domptage. C'est par accident qu'il découvrit sa vocation. Remplaçant au pied levé un clown à Limoges, en 1936, il devint le partenaire de Despard-Pleige. Son entrée au cirque d'hiver Bouglione fut sa consécration. La télévision et le cinéma (notamment "la Jument verte", d'Autant-Lara) ajoutèrent ensuite à sa légende. Lire la suite…
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  Il a joué au cinéma dans «la Malédiction de Belphégor» de Georges Combret. Né en 1915, Achille Zavatta a créé son propre cirque en 1978. On réédite, quinze ans après sa mort, les mémoires d’Achille Zavatta. Le 16 novembre 1993, à Ouzouer-des-Champs, Achille Zavatta s'est suicidé avec un fusil de chasse.  

 
Novembre 2008 - Jim Rogers, un méchant spéculateur
 
 
Son terrain de jeu, c'est le pétrole, le soja, le maïs... Et tant pis si cela se retourne contre les populations. Jim Rogers est un financier sans états d'âme
"Si vous voulez gagner beaucoup d'argent pour vous payer un tour du monde comme moi, suivez mes conseils !" Trois cannettes de Coca sur son pupitre, un micro-cravate caché sous son nœud papillon rose, les bretelles en étendard, Jim Rogers arpente la salle comme un télévangéliste. l investisseur américain multimillionnaire a bien rodé son discours, il est parti en road-show en Europe début septembre. Ce jeudi 16 octobre, il fait étape à Paris. Ambiance surréaliste dans les locaux de Thomson-Reuters, l'agence financière. Aujourd'hui, la Bourse a encore plongé. Dans l'assistance, une cinquantaine de gestionnaires de portefeuilles, traders et investisseurs de tout poil angoissés par le krach sont venus boire les paroles rassurantes du gourou. Car Jim Rogers n'est pas venu aujourd'hui parler de crise, mais de boom. Jim est venu prédire l'explosion à long terme des cours des matières premières : pétrole, or, mais aussi blé, maïs, soja... L'envolée du printemps dernier, qui a provoqué les émeutes de la faim, et la correction de cet été ? "Pfft, ce n'est qu'un avant-goût de ce que nous allons vivre dans la décennie. Vous n'avez encore rien vu..." Lire la suite…
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La plupart des grandes fortunes se sont construites après la crise de 1929 ! Jim Rogers --- Ses jouets : "le pétrole, le soja, le maïs, etc." et même si les pauvres crèvent de faim, ce n’est pas grave ! News : la faim a de nouveau progressé dans le monde. 923 millions de personnes souffrent de malnutrition. 75 millions de plus que l'an dernier.
Chaque homme a trois caractères : celui qu'il a, celui qu'il montre et celui qu'il croit avoir. Alphonse Karr (1808-1890)
 

 
Novembre 2008 - La grande dérive
 
 

Le nazisme a haï les livres au point de les brûler. Bernard Faÿ nommé administrateur de la Bibliothèque nationale en 1940. Sous sa coupe, la BN devient un instrument de collaboration. "J'ai été nommé parce que j'ai la confiance du Maréchal et la confiance des Allemands." B.F.
 
Le nazisme a haï les livres au point de les brûler. Avec cette idéologie, les bibliothèques ont connu l'enfer, le vrai, pas celui des livres érotiques, et certains bibliothécaires se sont pris pour des Méphistophélès, de mauvais génies se croyant capables de transformer toute la mémoire du monde. Martine Poulain est allée fouiller ces dossiers discrets, à l'image de la poussière qui recouvre les ouvrages oubliés sur des étagères. Son travail est inédit, novateur, passionnant. Il montre que l'ambiance feutrée des salles de lecture cachait bien des compromissions, bien des révoltes aussi quelquefois, mais toujours dans la retenue. La corporation des bibliothécaires ne s'est pas distinguée de l'ensemble des autres fonctionnaires français: l'opposition à Vichy fut rare. Et comme l'ensemble des autres fonctionnaires français, les bibliothécaires eurent leur grand collaborateur en la personne de Bernard Faÿ (1893-1978), nommé en 1940 administrateur de la Bibliothèque nationale en remplacement de l'historien Julien Cain (1887-1974), juif et déporté à Buchenwald. Les services de Ribbentrop définissent Faÿ comme "patriote, réactionnaire, catholique pratiquant et suspect en général". Lui se présente ainsi aux conservateurs de la BN : "J'ai été nommé parce que j'ai la confiance du Maréchal et la confiance des Allemands." Curieux personnage que ce Bernard Faÿ. Un intellectuel que la religion et l'ambition ont fait basculer dans les années 1930 dans l'obsession antimaçonnique. Lire la suite...
 

 
Novembre 2008 - Mickey a 80 ans !
 
 
Le 18 novembre 1928 est souvent cité comme date de la première apparition publique de Mickey Mouse avec la projection du court métrage sonore "Steamboat Willie". En fait, Mickey a déboulé sur les écrans six mois plus tôt dans "Plane Crazy" (Fou d'aviation). Dévoilé en mai 1928, ce dessin animé muet s'inspire de l'exploit de l'aviateur Charles Lindbergh qui a réussi la traversée de l'Atlantique une année plus tôt. Le public boude ce film, comme le suivant "The Gallopin' Gaucho" (Le gaucho galopant). Le troisième épisode est présenté en juillet : dans "Steamboat Willie" Mickey joue un moussaillon. Mais pour différencier ce film des productions concurrentes, Walt Disney décide d'y ajouter du son. Il le ressort le 18 novembre. Le succès est immédiat et mondial. Disney sonorise alors les deux premiers films qui reviennent sur les écrans quelques semaines plus tard.
Walt Disney a 26 ans lorsqu'il conçoit Mickey Mouse. Il se trouve dans un train entre New York et Los Angeles avec son épouse Lilian lorsqu'il esquisse son nouveau personnage. "L'idée de ce petit rongeur me trottait dans la tête, parce qu'après tout une souris est un personnage sympathique malgré la frayeur qu'elle inspire à tout le monde, y compris à moi", a raconté l'empereur du dessin animé.
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Novembre 2008 - Toxiques affaires
 
 


Des chercheurs américains ont répertorié les traces de 250 produits dans le sang du cordon ombilical ! Ces molécules vont se cumuler avec d'autres tout au long de la vie.
 
Pesticides : les bébés contaminés ?

Trois questions à Charles Sultan : le professeur pointe les dangers des produits phytosanitaires sur l'organisme dès le plus jeune âge
Le Nouvel Observateur : Haro sur les pesticides, herbicides et fongicides ! Le 5 novembre, c'est un film documentaire de Jean-Paul Jaud, «Nos enfants nous accuseront», qui sort en salles. Et le 25 novembre, Arte diffusera "Mâles en péril" sur la baisse de la fertilité masculine dans le monde. La progression de 1% par an des cancers chez les plus petits, vous confirmez ?
Charles Sultan : Les études épidémiologiques le soulignent. C'est malheureusement dès la vie intra-utérine que le bébé d'aujourd'hui est exposé aux quelque cent mille substances chimiques présentes dans notre environnement. Des chercheurs américains ont répertorié les traces de 250 produits dans le sang du cordon ombilical ! Je n'hésite pas à le dire : le nouveau-né arrive au monde déjà contaminé, y compris par les pesticides que l'on trouve dans l'air intérieur. Or ces molécules restent stockées dans les tissus graisseux de l'organisme. Elles vont se cumuler avec d'autres substances tout au long de la vie.
N. O. : Et c'est cette interaction qui vous semble peu ou pas prise en compte par les réglementations... Lire la suite...
 
 

Toxiques affaires. De quoi se convertir au bio !
"Nos enfants nous accuseront" de Jean-Paul Jaud
Sortie en salle le 5 novembre 2008
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Pesticides : qui sont les vrais rats ? Dans les populations d'agriculteurs, les tumeurs du cerveau sont trois fois supérieures à la normale. On a découvert récemment qu'un pesticide utilisé dans les peintures pour protéger les coques de bateau était générateur d'obésité.
 

 
Novembre 2008 - Denise Glaser, c’était Discorama !
 
 
Tous les dimanches à 12 h 30, entre "le Jour du Seigneur" et "la Séquence du spectateur", le générique de Discorama s'annonce avec le thème de "J'ai du bon tabac"... Sur le plateau du Studio 4 de la rue Cognacq-Jay, Denise Glaser fait des merveilles. "Pardonnez-moi cette expression bourgeoise : elle savait recevoir", dit Guy Bedos. Son style : laisser s'installer le silence ("Quand on veut que quelqu'un parle, le mieux est encore de se taire", considérait-elle), et bannir l'interview au profit de la conversation, se mettant elle-même en scène par le "je", posant des questions ouvertes - "Qui êtes-vous ?", "Pourquoi chantez-vous ?" De Discorama, 300 heures de programmes, l'un des fleurons de l'INA, on retiendra les larmes de Léo Ferré : "Ne me faites pas parler de Madeleine, je serais tout de suite ému." Les aveux cyniques de Gainsbourg, passé de la chanson réaliste au yé-yé : J'ai retourné ma veste lorsque je me suis aperçu que la doublure était en vison." Le dégoût surréaliste de Dali pour Cézanne, "celui qui a plongé l'art moderne dans la merde sublime qui est en train de nous engloutir tous". Tant d'artistes sont passés dans ce que Denise Glaser appelait son "confessionnal". De 1959 à 1975, Discorama fait de la productrice l'une des personnalités les plus influentes du monde du disque tant l'impact de son émission est fort. "Au début des années 1960, elle jouissait d'un prestige considérable et passer dans son émission représentait quelque chose de très important", confirme Françoise Hardy. Le cas Moustaki, venu en 1969 présenter "le Métèque", est éloquent : "La veille, mon disque ne se vendait pas; le lendemain, il s'en écoulait 5 000 par jour. Les usines de pressage de disques n'ont travaillé que pour moi pendant une semaine."
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"Pardonnez-moi cette expression bourgeoise : elle savait recevoir." Guy Bedos --- Denise Glaser sombrera dans une pauvreté matérielle et affective. Déçue par le silence des artistes qu'elle a si longtemps soutenus, à la fin de sa vie elle confiait à Dominique Desanti : "Maintenant qu'ils sont célèbres, il ont oublié..."

Ne jette pas la pierre dans la source où tu t’es désaltéré ! Le Talmud
 

 
Novembre 2008 - Un anti curé festif...
 
 

Prévert : « anti-curé festif ! » Siné --- On lui doit les plus beaux scénarios du cinéma français : Quai des Brumes, Les Visiteurs du soir, etc. --- «Un ouvrier, c'est comme un vieux pneu, quand il crève, on l'entend même pas crever» --- Ce que Prévert détestait dans la religion, c'est qu'au nom de la foi, on essaie de soumettre les gens.
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Ce qui frappe, ce sont ses yeux. Dans le regard de Prévert, il y a tout l'amour mais aussi tout le désespoir du monde. Jacques Prévert est un pierrot lunaire, la clope en plus. La parole du poète s'organise autour de ce mégot qui jamais ne quitte sa bouche. Ouvrant le film de Camille Clavel, les images d'archives sont particulièrement émouvantes. Prévert se promène dans les rues du Paris qu'il aimait tant, échappé de la froide notice d'un dictionnaire, libéré du carcan guindé de «la Pléiade». Et quand l'image s'efface, les témoignages poursuivent cette mise en relief. Lui-même grand pourfendeur de la calotte, Siné raconte le Prévert "anti-curé festif", celui qui, lorsque sa fille ne l'écoutait pas, la menaçait d'un : "Si tu n'es pas sage, tu iras au ciel." Pour l'éditeur Jean-Paul Liégeois, "ce que Prévert détestait dans la religion, c'est qu'au nom de la foi, on essaie de soumettre les gens". Camille Clavel part du postulat que Prévert est prisonnier des salles de classe, enfermé dans le rôle du poète pour enfants. Son film s'attache à libérer l'homme de tous les combats pour la liberté, admirablement défi ni par Dan Frank comme un "anartiste". Frank raconte le Paris des Années folles, Montparnasse et les premières réunions des surréalistes. Déjà Prévert refusait la soumission à toute forme d'autoritarisme, fuyant le despotisme de Breton. Malicieusement, Frank rappelle qu'à l'époque, un Picasso n'avait pas de papiers : "Aujourd'hui, c'est inimaginable et c'est ce qui perd Paris." Du succès fulgurant de "Paroles" aux plus beaux scénarios du cinéma français - "le Quai des Brumes", "les Visiteurs du soir" -, l'œuvre de Prévert se reconstitue au gré des témoignages.
 
 
On redécouvre la force intacte des textes écrits pour le groupe Octobre lors des grèves chez Citroën : "Un ouvrier, c'est comme un vieux pneu, quand il crève, on l'entend même pas crever" et "Ceux qu'on a trop longtemps traités comme des caniches gardent encore une mâchoire de loup". Comparant l'auteur de "Barbara" à Victor Hugo, Bertrand Tavernier donne la définition parfaite du talent de Prévert : "Il a su transformer quelques mots en quelque chose qui fait partie de votre vie. Quand vous l'entendez, vous ne l'oubliez plus, c'est en vous." Le film atteint son but, nous laissant avec cette question : Pourquoi n'avoir pas relu Prévert plus tôt ? (Source)
 

 
Novembre 2008 - Le Palace : du sang sur les paillettes
 
 
Alors qu'elle rouvre ses portes, la célèbre salle reste hantée par un meurtre perpétré il y a 75 ans : l'assassinat de son directeur Oscar Dufrenne. Un crime jamais élucidé.
Les habitués du Palace aiment le rocambolesque mais ils ne s'attendaient certainement pas à celui-là. Ce 25 septembre 1933 vers minuit trente, le comptable du music-hall cinéma du 8 rue du Faubourg-Montmartre (9e) toque à la porte du directeur de l'établissement. Pas de réponse. Il entre et aperçoit sur le sol un corps, caché sous une carpette. On appelle la police en urgence. Pas de doute sur l'identité de la victime : il s'agit d'Oscar Dufrenne, 58 ans, assassiné dans son propre bureau vers 22 h 30. Blessé au crâne par dix-sept coups de queue de billard, le directeur est mort étouffé sous la carpette. Absorbé par le film qui était projeté ce soir-là, le public n'a vu ni entendu quoi que ce soit qui puisse aider les enquêteurs. Le lendemain, le tollé est énorme. Dufrenne, ce n'est pas n'importe qui dans le Paris d'alors. Ce prince de la nuit vibrionne aussi d'activités le jour : conseiller municipal radical-socialiste du 10e, conseiller général du département de la Seine, président du Syndicat des directeurs de spectacles, arbitre au tribunal de commerce, mécène de diverses œuvres de bienfaisance... Une sacrée réussite pour cet imprésario né à Lille dans un milieu modeste et qui, depuis 1914, avait su redonner de l'éclat à plusieurs grands établissements de la capitale : le Concert Mayol, le Casino de Paris, l'Empire et bien sûr le Palace. C'est lui qui a fait redécorer la salle du Palace en rose-rouge et l'a éclairée somptueusement. La soirée inaugurale a d'ailleurs frisé l'émeute et depuis, le succès ne s'est plus démenti. Lire la suite…
 

Le Palace, et ses stars : Maurice Chevalier, Carlos Gardel, la Môme Moineau... Il y a 75 ans, Oscar Dufrenne assassiné. L’assassinat, crime jamais élucidé. --- Le 25 septembre 1933 vers minuit trente, le comptable du music-hall 8 rue du Faubourg-Montmartre toque à la porte… du directeur… Oscar Dufrenne, 58 ans, assassiné, blessé au crâne par 17 coups de queue de billard. Le marin Paul Laborie a-t-il tué Oscar Dufrenne ?
 

 
Novembre 2008 - En route pour de nouvelles aventures...
 
 
Nous devançons les races européennes parce que nous sommes plus libres qu’elles de choisir les formes de civilisations qui ne nous appartiennent pas. Henry James – lettres 1897

C'est plutôt lugubre de vivre à l'ère américaine, à moins qu'on ne soit américain, évidemment ! John Osborne - La Paix du dimanche

L'homme supérieur est celui qui reste toujours fidèle à l'espérance ; ne point persévérer est d'un lâche. Euripide - Héraclès
 
Charismatique, intelligent, discipliné, le nouveau président, un Noir pour la première fois, témoigne du changement profond de la société américaine. Mais élu en pleine crise financière et sociétale, sa tâche est immense. N'oublions pas trop vite. Avant d'imaginer ce qui va arriver, comprenons ce qui s'est passé. Les feux de la fête sont à peine éteints que déjà les questions fusent. Sera-t-il à la hauteur ? Aura-t-il l'expérience, la compétence ? À quand la déception de toutes ces foules transies ? Quand donc le Messie redeviendra-t-il un politicien faillible, un homme imparfait ? Les sourires ironiques s'esquissent chez les uns, les sourcils se froncent chez d'autres. Les cyniques attendent d'avoir rai son, les idéalistes craignent d'avoir tort. Obama lui-même l'a souvent répété : "Je suis un écran vierge sur lequel des gens de tous horizons politiques projettent leur propres vues." Un test de Rorschach de la politique. Prenez les foules énormes qu'il a rassemblées tout au long de sa campagne, un phénomène rare au royaume de la réussite individuelle. Pour les uns, ces masses portent un enthousiasme qui l'accompagnera à la Maison-Blanche, qui l'aidera à remettre le pays sur les rails. Pour d'autres, elles ont au contraire quelque chose d'inquiétant, d'irrationnel. "Ces vastes foules m'ont rappelé la politique du charisme qui a démoli les sociétés arabes et musulmanes, écrit l'intellectuel d'origine libanaise Fouad Ajami, dans le Wall Street Journal. Le matin suivant l'élection, la déception commencera à s'installer parmi la foule des partisans d'Obama"... Une illusion, Obama ? Un accident ? Tout événement de cette ampleur comporte une part de hasard. Sans le soutien de Hillary Clinton à l'invasion irakienne en 2003, Obama n'aurait jamais pu la déloger, disent les uns. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - L'enfant terrible du baroque
 
 
Depuis qu'il n'a plus sa crinière folle, Ton Koopman a moins l'air d'un professeur Nimbus. Mais il est resté le même bourreau de travail : improvisateur brillant, claveciniste, organiste, il fait de la musique de chambre, enseigne le clavecin à La Haye, la musicologie à Leyden, édite des partitions, dirige son orchestre et son chœur, l'Amsterdam Baroque, mais aussi des formations modernes, à Chicago, Amsterdam, Paris, Boston, Berlin... Et pourtant il vit dans une petite ville pas stressée du tout, non loin d'Amsterdam, un quartier de grandes maisons cossues posées sur de vastes jardins, et séparées par des rues tranquilles où roulent plus de vélos que de voitures. Deux clavecins sont là, l'humidificateur ronronne. Tout paraît calme, à jamais. Poussé dehors avec sa famille par l'abondance de livres, il a dû quitter les vieux canaux d'Amsterdam, où son maître Gustav Leonhardt vit toujours. Tout autour de lui, et sur une assez grande hauteur, la bibliothèque. Ton Koopman est un bibliophile impénitent. Il achète plus qu'il ne vend, malgré son nom (koopman veut dire marchand) :"On me téléphone du monde entier, on me propose des livres. Plus cher que la normale. Je résiste parfois : les prix montent... J'ai acheté le premier livre de Couperin, puis deux fois plus cher le deuxième et le troisième, et quatre fois plus le quatrième. Je n'achète pas de livres pour investir - mes enfants le verront peut-être sous cet angle -, mais parce que je les aime, que je les lis, et que j'en ai besoin. J'ai beaucoup de partitions, de traités anciens et de littérature des XVIIe et XVIIIe siècles." Lire la suite...
 

Claveciniste, chef d'orchestre, enfant terrible du baroque ! Ton Koopman est aussi bibliophile. Il achète plus qu'il ne vend (koopman veut dire marchand !).
 

 
Novembre 2008 - Le naufrage du Szent István
 
 
Sur Arte en novembre
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Le 10 juin 1918, le cuirassé Szent István de la flotte austro-hongroise est coulé par un torpilleur italien.
 
Durant le printemps et l'été 1918, les forces austro-hongroises engagées dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Allemagne subissent défaite sur défaite. L'empereur Charles Ier, qui a succédé à François-Joseph, mort en 1916, attend beaucoup de l'offensive adriatique de ses grands navires de guerre au nombre desquels se trouve le SMS Szent István. Le cuirassé, lancé en janvier 1914, est resté plus de trois ans en rade du port de Pula. Le 9 juin 1918, il appareille enfin avec le Tegetthoff en vue d'attaquer le barrage du détroit d'Otrante. Mais le lendemain matin, à 3h15, il est touché par deux torpilles italiennes. Le naufrage de ce gigantesque bâtiment est la conséquence d'un enchaînement dramatique d'incidents. Pour rattraper le retard, le SMS Szent István force sa vitesse, rejetant bientôt une épaisse fumée qui trahit sa position et le fait repérer par un torpilleur italien. Le tireur Luiggi Rizzo à l'origine de cette action d'éclat est fêté depuis en héros. Sur le navire en détresse, un autre homme, l'Autrichien Franz Dueller, se comporte lui aussi de manière héroïque. Avec les hommes sous ses ordres dans la chaufferie arrière, il parvient à maintenir le navire à flot pendant près de trois heures, permettant ainsi le sauvetage de la plus grande partie de l'équipage, filmé depuis le Tegetthoff resté à ses côtés. Parallèlement à ces images d'archives et à divers documents originaux, dont le rapport de Dueller conservé à la bibliothèque de la marine de Pula, des scènes reconstituées retracent cet ultime engagement avant la fin de la guerre et l'éclatement de l'Empire austro-hongrois. (Source)
 

 
Novembre 2008 - Esquisses algériennes
 
 
Où l'on découvre un Pierre Bourdieu certes anticolonialiste, mais pour qui la rupture avec la France ne s'imposait pas forcément. C'était, il est vrai, avant la guerre...
Si vous pensez qu'on ne comprend rien à la France contemporaine sans étudier la guerre d'Algérie ; si vous considérez, sans pour autant souscrire à sa philosophie, que Pierre Bourdieu a joué un rôle important dans l'histoire des idées, il faut lire ces inédits de l'impétueux sociologue publiés sous le titre "Esquisses algériennes". Ils datent de l'époque où, très jeune et avant la guerre, il avait été mobilisé en Algérie. Ce sont ses premiers travaux, juste après avoir soutenu sa thèse. Il n'a pas perdu son temps. Deux ans de séjour et il écrivait, dans la collection "Que sais-je ?", "Sociologie de l'Algérie". Il ne doutait pas de lui ? Il n'avait pas tort. Il était, dans l'ardeur de la jeunesse, passionné par le pays qu'il découvrait et dont les enseignements allaient orienter et façonner son parcours. Mais revenons à l'époque où Pierre Bourdieu voit arriver la guerre. Il n'en a pas connu les scènes insupportables qu'à ma grande surprise un auteur nommé Jérôme Monod décrit dans les lettres à sa mère sous le titre "le Déchirement" (Fayard). Comme le rappelle Tassadit Yacine dans sa remarquable introduction des "Esquisses algériennes", l'univers de Bourdieu va être la Kabylie, et au-delà de son étude de terrain il vivra la guerre d'Algérie "comme moment historique et comme expérience individuelle".
 

La jeunesse kabyle de Bourdieu
Pierre Bourdieu (1930-2002) sociologue et professeur au Collège de France, anticolonialiste…
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Revenons, donc, à l'époque où, pour une certaine classe d'âge, Jacques Chirac, Michel Rocard, Pierre Joxe et plus tard Jacques Derrida se trouvaient mobilisés, alors que des personnalités politiques comme Alain Savary, Gaston Defferre, Robert Verdier, du côté français, engageaient des tentatives de conciliation avec Ferhat Abbas et même Messali Hadj. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - L'échange
 
 

"L'échange", dernier film de Clint Eastwood, encensé par la critique de la croisette. --- "J’ai revu l’inspecteur Harry, ma femme ne l’avait jamais vu et ses collègues se moquaient d’elle ! Elle a aimé… je crois ! En tout cas, elle n’a pas demandé le divorce !" Clint Eastwood
 
L’échange
Sortie en salle le 12 novembre 2008
Voir la bande annonce
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Pour un retour après cinq ans d'absence, on peut dire qu'il est réussi. L'Américain Clint Eastwood a emballé mardi 20 mai le Festival de Cannes avec "L'échange", une fresque sur l'Amérique des années 20 où Angelina Jolie interprète la mère d'un enfant kidnappé et se bat face aux institutions. Le matin, la presse a chaleureusement applaudi ce film long de près de deux heures vingt, durant lesquelles Angelina Jolie, mère-courage, joue son meilleur rôle. Produit et réalisé par Clint Eastwood lui-même, par ailleurs auteur de la bande-originale du film, "L'échange" s'inspire d'un fait divers sur lequel l'acteur-réalisateur de 78 ans, quatre fois oscarisé, s'est documenté. Christine Collins (Angelina Jolie), standardiste et mère célibataire, subit un jour de 1928 la disparition de son fils âgé de neuf ans, Walter, à Los Angeles. Cinq mois plus tard, la police lui ramène un garçon qui prétend se nommer Walter Collins mais n'est pas le sien. Christine tente alors de faire éclater la vérité, mais la jeune femme se retrouve face à une police corrompue, habituée aux méthodes musclées. Les enquêteurs décide de boucler l'affaire et enferme la mère en hôpital psychiatrique. Lire la suite...

 
11 novembre 2008 - L'horreur des tranchées...
 
 

1918 – 2008 90 années déjà
"On peut commencer la guerre quand on veut, mais on ne la finit pas de même." Nicolas Machiavel --- "La misère, le désespoir de la paix, la monstrueuse stupidité de toutes ces choses, ces malheureux sont comme nous, les boches ! Ils sont comme nous et le malheur est pareil pour tous." Etienne Tanty, 24 ans en 1914
 

28 juin 1914, l’attentat de Sarajevo.
Un serbe de 19 ans tire à bout portant sur l’archiduc François-Ferdinand et son épouse.
"Nous avons tous oublié pourquoi la guerre a commencé. Même ceux qui l’ont déclenchée en ont oublié la raison." Hassa El-Cheikh

 
 

L’affrontement 19 mai 1915
"La guerre est une forêt d’explosions avec de rares sentiers invisibles pour passer à travers : les trouve qui peut…" Guiseppe Marotta – Les écoliers du soleil --- "Pourvu que le poilu ait son tabac, son pinard et une permission de temps en temps." Jean Mando, soldat au 226e régiment d’infanterie --- "Les cartouches manquent, nous prenons le fusil des Allemands, des prisonniers et des morts !" --- "Les bras, les jambes, tout volait en l’air et les cris affreux…" Jules Gillet, fils d’un agriculteur vosgien. Il sera épicier après la guerre.
 

6 septembre 1916
"Ma chère mère, je t’envoie quelques lignes des tranchées… de la boue jusqu’à la ceinture…" Gaston Biron, 31 ans en 1916 --- "On appelle la guerre un art. C’en est un dans la même mesure que la schizophrénie ou la peste !" Oleksander Dovjenko – Journal 1945 --- "Quel déroulement majestueux, épique dans l’horreur de ces crachements de flammes de nos gueules d’acier forçant les leurs à se taire, leur rentrant leur haine dans la panse accroupie !" Maurice Drans, 23 ans en 1914. il mènera une vie instable et bohème après l’Armistice.
 
 
24 octobre 1917
Le désastre de Caporetto. L’armée italienne subit les assauts des Austro-hongrois et des Allemands. "Il est sans foi ni loi, il est sans feu ni lieu, celui que réjouit la glaciale horreur de la guerre intestine." Homère - Iliade
 

Verdun – L’apocalypse
Dix mois de combat de février à décembre 1916.
220 000 morts, 496 000 blessés.

 
 
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C’est une guerre dont nul n’avait imaginé l’ampleur incomparable, la longueur, l’étendue. Des souffrances indicibles, des grandeurs héroïques et des morts par millions. Des hectares de terres labourées par les bombardements ; des villages dont il ne reste que le nom. Des listes interminables gravées sur la pierre usée des monuments aux morts qui s’élèvent dans la moindre commune. La Grande Guerre devait être la dernière : parce que ceux qui l’ont faite n’imaginaient pas que la folie des hommes puisse aller jusqu’à renouveler un tel massacre, recommencer de telles destructions. Elle a modelé l’histoire de notre siècle en suscitant l’avènement du communisme soviétique et la montée de la barbarie hitlérienne. Elle a provoqué l’éclatement des empires, l’abaissement de l’Europe, l’irruption des Etats-Unis sur la scène internationale.
Source : Le figaro hors série, la Grande Guerre - Écouter également l’émission sur Canal Académie
 

 
Novembre 2008 - Comme des papates !
 
 

Pêle-mêle, des biographies du président de la République, des chroniques des jeux Olympiques de Pékin, etc. Chaque année, en France, des machines broient 100 millions de livres dans des usines sous haute surveillance…
Écrivain est le seul métier avec celui de gouverner qu'on ose faire sans l'avoir appris. Alphonse Karr
 
Septembre, saison des feuilles imprimées. 700 romans paraissent. Parmi eux, un a la chance de retenir l'attention des médias. L'auteur est déjà connu. L'éditeur mise sur lui, n'hésite pas à se lancer dans de gros tirages, mobilise les chroniqueurs amis. Les piles s'entassent dans les Fnac. C'est un récit puissamment original, c'est une autobiographie bouleversante. L'auteur le signe dans des Salons du Livre, entouré de la déférence des lecteurs et des attachés de presse. Mi-octobre, six semaines plus tard, loin de Saint-Germain-des-Prés. Les prix littéraires ne sont pas encore décernés. Un poids lourd descend une rue de Vigneux, entre Ville neuve-Saint-Georges et Orly. Arrivé aux lisières des cités que l'on appelle "sensibles", il franchit les portes d'une entreprise spécialisée dans le recyclage de matériaux. Le camion décharge une benne remplie de 10 tonnes de livres. 10 tonnes de livres roulent sur le béton comme 10 tonnes de pommes de terre. N'importe quels livres, en vrac. Pêle-mêle, des biographies du président de la République encore chaudes, des chroniques des jeux Olympiques de Pékin, des cahiers de devoirs de vacances, des romans de présentateurs de télévision écrits par des mercenaires, des livres pour enfants, des fiches cuisine, des encyclopédies. Dans le tas, 10 000 exemplaires de la bouleversante autobiographie. 10 000 fois l'objet unique, le précieux reliquaire des aveux intimes et des pensées délicates. Un bulldozer pousse les 10 tonnes de mots sur un tapis roulant. Le tapis roulant les monte vers le cylindre de la broyeuse, qui les avale. Ils disparaissent. On entend le bruit des roues dentées qui les déchirent. Fini les simagrées. Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - Le siècle des socialistes
 
 
Il y a toujours des moments de grâce quand on ressort les albums de famille. Ce "Siècle des socialistes" rediffusé par La Chaîne Parlementaire en procure quelques-uns. Ce sont ces poulbots qui dansent devant une caméra, il y a près de cent ans, ravis d'être filmés, et l'un d'eux soudain lève le poing, bras cassé ?- le geste du prolétariat qui se lève, dans une France où la troupe tire encore à vue sur les grévistes. C'est la silhouette de Léon Blum nommé chef du gouvernement provisoire en 1946. Blum, le socialisme fait homme, qui a survécu à la haine de tant de salauds (ah ! l'ignominie justement rappelée du chef communiste Thorez, confortablement réfugié chez Staline, publiant un libelle sur Blum, traité de "chacal" , au moment même où le socialiste affrontait la justice de Pétain). Blum, qui revient juste de déportation, visiblement au bout de ses forces, et qui souffle, magnifique chuintement, qu'il va essayer, une dernière fois, de servir son peuple... Ou le même Blum, en 1935, onze ans plus tôt, forçant sa voix pour entraîner les siens dans une manifestation antifasciste, à l'aube du Front populaire - et il s'écroule, épuisé d'avoir crié, des bras amis le redressent... C'est ce regard amoureux que Jean-Pierre Chevènement porte sur François Mitterrand, un jour de 1972, tandis que le nouveau leader des socialistes récite le poème d'Aragon, "la Rose et le Réséda", "(...) et qui vivra verra / Celui qui croyait au ciel / Celui qui n'y croyait pas", pour célébrer la diversité de l'union de la gauche... Mitterrand redonnait vie au socialisme français par son verbe, son sourire tout en oeillades papillonnantes, et Chevènement, beau ténébreux à la chevelure foisonnante, le plus doué des jeunes de la famille, alors, se trouvait un maître.
 
Le siècle des socialistes
en novembre sur La chaîne parlementaire
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25 mai 1913, le Pré-Saint-Gervais. La foule se presse pour venir écouter Jean Jaurès. --- Les idées ne souffrent pas. Ce sont les hommes qui sont à plaindre ! Svetlana Alexievitch
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Mais aussi cette violence dans les regards, entre Jospin et Fabius, lors du congrès de Rennes de 1990... On feuillette ainsi l'album des socialistes. On se souvient, au rythme de riches images d'archives, on se rengorge et on est triste. Jaurès fut tué en 1914 alors qu'il voulait empêcher la guerre, et son rival, Jules Guesde, pourtant marxiste intransigeant, entra aussitôt dans un gouvernement d'union sacrée, apportant la caution des socialistes à la grande boucherie. Blum offrit les congés payés au peuple, mais son gouvernement se brisa sur l'économie. Trop de socialistes au pacifisme dévoyé se rallièrent à Pétain en 1940, mais Daniel Mayer et quelques jeunes militants sauvèrent l'honneur dans la Résistance avant de reconstruire le parti. Guy Mollet fut élu pour faire la paix en Algérie mais finit par y envoyer un proconsul à poigne, Robert Lacoste, qui incarna l'ordre colonial et la répression. Mitterrand bouleversa la France en promettant de rendre le pouvoir au peuple et devint le monarque le plus accompli de la République. (Source)
 

 
Novembre 2008 - Les "saigneurs" de la finance...
 
 

Les seigneurs de la finance - Ni remords, ni excuses. Certains, à la faveur du krach, continuent de s'enrichir ! "Si les gens savaient ce qu'on gagne, on rétablirait la guillotine et des têtes valseraient sur des piques." Un banquier
 
Au désespoir ! À la ruine ! À ces marchés stupides qui me permettent de m'enrichir ! Simon Cawkwell nous reçoit dans son grand appartement dans le quartier chic de South Kensington, à Londres, et, en hôte attentionné, insiste pour sabrer le champagne et lever un toast en l'honneur du krach. Ce n'est pas tous les jours qu'on trinque avec le diable ! Avec ses 150 kilos débordant de sa chaise, ses chaussettes rouge vif, ses quatre écrans d'ordinateur où défilent non-stop les cours de la Bourse, le personnage rayonne d'une aura falstaffienne. D'ailleurs, son surnom à la city, c'est "Evil Knievil", alias "le chevalier du mal" ou quelque chose d'approchant. "Les krachs, j'adore, il n'y a pas de périodes plus excitantes. J'ai connu celui de 1987, mais j'étais moins riche à l'époque, je ne pouvais pas miser de grosses sommes. Cette crise-là est bonne, très bonne, pour mes affaires. Évidemment, il va y avoir beaucoup de chômage, des années de récession. Mais moi, je vais gagner beaucoup d'argent." Cawkwell fait partie du club sulfureux des short sellers, ces spéculateurs qui ont joué à la baisse les valeurs bancaires. Lui, il s'est attaqué à la banque anglaise Northern Rock. Et se rappelle encore avec délice ce jour d'août où il a entendu que la Banque d'Angleterre allait la renflouer. "J'ai compris que cela sentait mauvais et qu'il y aurait beaucoup à se faire." Northern Rock a ensuite plongé, n'échappant à la faillite que par une nationalisation in extremis. Se sent-il coupable ? "Mais pourquoi, ma chère ? Je serais bien stupide de ne pas en profiter." Lire la suite…
 

 
Novembre 2008 - Au doigt et à l'œil !
 
 
L’american way of war
en novembre sur France 2
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En 1961, lors de son discours d'adieu, le président Eisenhower mettait en garde son successeur et la nation américaine contre le pouvoir croissant des militaires et les liens étroits qu'ils entretenaient avec les fabricants d'armes. Quarante ans plus tard, le complexe militaro-industriel américain a joué un rôle essentiel dans le déclenchement de la guerre en Irak. Mais sa puissance se manifeste aussi à travers la présence sur le terrain de milliers de "privés". Certes, la guerre en Irak est menée par une armée de métier, mais elle est assistée par d'autres forces plus ou moins bien identifiées, nébuleuse d'agents de sécurité et de mercenaires recrutés par des sociétés privées. (Source)
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Selon l’historien canadien Gwynne Dyer, spécialiste des questions militaires, la guerre en Irak n’a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme mais "vise à imposer les États-Unis comme le pays auquel il faut obéir !"

 
Novembre 2008 - Écolos radicaux
 
 

Les purs et durs de l’écologie
Tipi en terre construit selon le feng-shui
 
On la voit de loin. L'éolienne domestique de Frédéric Gens se dresse à la sortie du bourg du Pellerin, en Loire- Atlantique. Cet agent commercial se chauffe et s`éclaire à la force du vent. Dans le village, on le regarde comme un personnage atypique. Frédéric se déplace en véhicule électrique, n'a que des ampoules à basse consommation et achète local. "J`ai la chance d`avoir un jardin, dit-il, mais, en ville, rien n`est impossible non plus." Comme le disent ses camarades écolos, tout est une question de volonté. Ainsi, en plein centre de Paris, Michel et Estelle, animateur de centre aéré et bibliothécaire, vivent eux aussi en harmonie avec la planète. Leur énergie? Elle provient d'Enercoop, un fournisseur d'électricité verte organisé en coopérative. Le couple jette ses déchets dans un lombri-compost - une jardinière remplie de vers, qui suscite généralement une moue dégoûtée chez les novices: "Grâce aux vers qu'on récupère dans des jardins partagés, les détritus ne fermentent pas. Si tous les Parisiens disposaient de ce système, on pourrait réduire d`un tiers le volume des poubelles de Paris", rêve Michel, dans son salon peuplé de meubles de récupération. Une gageure de vivre ainsi dans la capitale ? "Il suffit de s'organiser, rétorquent Erwan, ingénieur en électronique, et Sandrine, employée dans une banque d'affaire, installés à Puteaux, en proche banlieue. Lire la suite...
 

 
Novembre 2008 - Jamais un vieux con !
 
 
Il était à "l'Obs" depuis un an. "Charlie-Hebdo" avait cessé de paraître. On était en 1982. Reiser commença à se plaindre d'une jambe. "J'ai mal à la patte", disait-il. Il alla voir un toubib, puis un autre. Un autre encore. Ils ne le soulageaient pas. Il avait fini par s'adresser à un rebouteux. L'année se passa. Quand on le connaissait bien, même s'il dissimulait du mieux qu'il pouvait, il alertait, il faisait peine. Un jour, sortant de sa voiture, sa jambe s'écroula sous lui. On le releva. Il fut transporté à l'hôpital. Cancer des os. Les ânes n'avaient rien soupçonné. Il survécut huit mois, jusqu'il y a tout juste vingt-cinq ans. 5 novembre 1983. Il aura toujours 42 ans. Ses dessins non plus n'ont pas pris d'âge. Gros Dégueulasse, Jeanine, ses personnages et ses albums sont frais comme au premier jour. Ses titres sont célèbres : "On vit une époque formidable", "Vive les femmes !", "Ils sont moches", "la Vie au grand air". Les anciens en parlent avec émotion. Les jeunes feront bien d'y aller voir. Reiser, c'est un frère. Fils d'une fille-mère. Sorti du collège en cours d'année, à 15 ans révolus, fin de sa scolarité obligatoire, pour aller gagner sa vie. Il y va, dans le même temps propose des dessins à la grande presse, qui n'en veut pas, à la moyenne presse, qui n'en veut pas non plus, à la petite et, pour finir, à la presse de rue. C'est là qu'ils sont pris par Cavanna. Il a 17 ans, peut-être encore 16. T'avais pas de père ? T'en voilà un. Ce Cavanna, François de son prénom, était flanqué d'un Georges Bernier, futur Professeur Choron et futur patron de presse, professeur qui n'a pas plus de diplômes que Jean-Marc Reiser. T'avais enfin trouvé un père ? T'en voilà deux. Lire la suite...
 

Reiser, 25 ans après sa disparition
À la veille de sa mort, il disait : "Je ne serai jamais un vieux con !"
 

 
Novembre 2008 - Rachel
 
 
Bien avant Maurice Chevalier, Édith Piaf ou Yves Montand, qui y sont parvenus, une Française a ambitionné, sur scène, de conquérir l'Amérique. Ce fut Rachel, en 1855. Elle était la plus grande des tragédiennes, et sa tournée "au pays des dollars et des chimères" fut une tragédie. Sur les acteurs et chanteurs du siècle suivant, Rachel avait pourtant l'avantage et le privilège de vivre à une époque où le français était encore une langue presque universelle. Bien avant de partir pour le Nouveau Monde, l'icône du Théâtre Français avait joué Corneille et Racine de Londres à Saint-Pétersbourg ; elle récitait des vers à la reine d'Angleterre ; incarnait Phèdre devant l'empereur Nicolas Ier et l'Hermione d'"Andromaque" devant le roi de Prusse ; à Moscou et à Vienne, on s'arrachait des bustes à son effigie. Parmi ses innombrables admirateurs, les écrivains Musset, Chateaubriand, Hugo, Lamartine, Dumas gravaient sa légende et se répandaient sur son jeune génie - à 20 ans, celle qui était née dans la misère avait en effet atteint la fortune et la gloire. "Elle joue la tragédie, écrivait Stendhal, comme si elle l'inventait." À son tour, l'Amérique allait-elle être sensible à la tragédienne petite, osseuse et noire que les grands rôles transfiguraient jusqu'à la sauvagerie, jusqu'à l'incendie ? Car elle brûlait les planches. De l'autre côté de l'Atlantique, ce fut la douche froide. Partie avec une troupe de vingt comédiens pour donner "Horace", "Andromaque", "Bajazet" ou "Adrienne Lecouvreur" de New York à Philadelphie, de Boston à Charleston, la tournée se terminant à La Havane, Rachel, alors âgée de 34 ans, dut affronter un public souvent maigre, peinant à comprendre le français, allergique aux excès de jeu pour lesquels, à Paris, on l'adulait, et plus attentif "aux cotes des Bourses européennes qu'aux beautés de l'art".
 

En 1855, la plus célèbre actrice française débarque à New York. "Elle joue la tragédie comme si elle l'inventait." Stendhal --- À 20 ans, celle qui était née dans la misère avait atteint la fortune et la gloire. --- "J'en veux à ce peuple américain qui se laisse prendre aux habiles réclames du premier charlatan venu et court à des spectacles grossiers…" Jules Chéry - comédien --- Ses admirateurs étaient : Musset, Chateaubriand, Hugo, Lamartine.
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Très vite, la maladie ajoute à la disgrâce: rongée par la phtisie, l'orgueilleuse Roxane perd sa voix, la fière Hermione s'épuise en quintes de toux, elle n'arrive plus à chanter "la Marseillaise" et c'est à Charleston qu'elle s'écroule, jouant pour la dernière fois la mort d'Adrienne Lecouvreur. Lire la suite...
 

 
Novembre 2008 - La Nuit de cristal
 
 

 
Sur Arte en novembre
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Le 9 novembre 1938, la terrible Nuit de cristal fut déclenchée par le meurtre d'un diplomate allemand par le jeune juif polonais Herschel Grynszpan.
Le 9 novembre 1938, à l'appel du ministre de la Propagande dénonçant un «complot juif», les militants nazis - SA, SS et Jeunesses hitlériennes - s'en prennent aux synagogues et aux biens des juifs : 267 lieux de cultes sont incendiés, 75 000 magasins détruits et plus de 30 000 personnes sont arrêtées. C'est la Nuit de cristal. L'acte est gravé dans les mémoires mais les circonstances de cette tragédie sont méconnues. Ce documentaire-fiction dévoile le destin de celui qui fut à l'origine de cette nuit : Herschel Grynszpan. Deux jours plus tôt, ce jeune juif polonais, réfugié clandestinement en France, avait assassiné un attaché de l'ambassade allemande. Grynszpan fut incarcéré en France, libéré lors de la débâcle, récupéré par Vichy, livré à Berlin, puis déporté à Oranienburg-Sachsenhausen, où il mourut. (Source)
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Lire également les réponses de Robert Badinter à propos de ce documentaire.
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  La Nuit de cristal, c’est les vitrines brisées des synagogues, des magasins et des appartements juifs. Le 7 novembre 1938, Herschel Grynszpan, 17 ans, Juif polonais réfugié en France, tire à bout portant sur un conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Il servira de prétexte aux nazis pour déclencher dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938, la Nuit de cristal à Berlin où 30 000 juifs furent envoyés dans les camps de concentration…  

 
Novembre 2008 - La clémentine de Corse
 
 
Elle nous vient de l'autre rive de la Méditerranée, fut élaborée, il y a un siècle, dans la plantation d'un orphelinat de Misserghin, près d'Oran. Le frère Clément, responsable des pépinières, y découvre un arbre sauvage dont le fruit est prisé des enfants, mais différent de ses mandariniers, avec lesquels il tente une greffe. Il donne au nouveau fruit son nom au féminin. La Corse offre à la clémentine un climat tempéré, une pluviométrie et une hygrométrie élevées qui lui confèrent sa couleur orangée, son goût fin, son parfum tenace. La production se localise dans la plaine orientale de l'île de Beauté. Altitude, pente et proximité de la mer sont des données importantes pour la production. On aime son goût acidulé, son jus très frais, son absence de pépins. Parée de longues feuilles vertes effilées, habillée d'une fine peau orange, elle signe la simple beauté d'un fruit de la Méditerranée. La clémentine de Corse bénéficie de l'IGP (indication géographique protégée) depuis 2007. Il s'en produit 16 000 tonnes par an entre la fin de l'automne et le milieu de l'hiver, au bon moment et en pleine maturité. (Source)
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Elle nous vient de l'autre rive de la Méditerranée, il y a un siècle. Elle fut élaborée dans la plantation d'un orphelinat de Misserghin, près d'Oran.
 


 

 
Novembre 2008 - Les enfants de Don Quichotte (acte 1)
 
 

Augustin Legrand, un esprit rebelle --- Les enfants de Don Quichotte "Un pari fou" --- Le cri du pauvre monte jusqu’à Dieu mais il n’arrive pas à l’oreille de l’homme. Lamennais – prêtre en 1816. Il rompit avec Rome en 1834.
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Sortie en salle le 22 Octobre 2008

Voir la bande annonce
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La loi DALO, c'est quoi ? DALO est un acronyme qui signifie "Droit Au Logement Opposable". Il s'agit en fait de la loi votée le 5 mars 2007 au Parlement, qui met le logement au même rang que le droit à l'éducation ou à la santé. Elle stipule notamment que "Le droit à un logement décent et indépendant, [...], est garanti par l'État à toute personne qui, résidant sur le territoire français de façon régulière et dans des conditions de permanence [...], n'est pas en mesure d'y accéder par ses propres moyens ou de s'y maintenir" Le droit au logement opposable génère ainsi la possibilité d'entamer un recours contre l'État dans le cas où ce dernier ne proposerait pas un logement décent dans un délai imparti à un ménage qui en aurait la nécessité. En d'autres termes, déclaré responsable par la Justice, l'État se verrait alors contraint à l'indemnisation du plaignant. L'application de cette loi est définie selon deux grandes étapes : dès la fin de l'année 2008, le droit au logement opposable pourra concerner les personnes les plus démunies : SDF, femme seule ayant à charge un enfant, ainsi que les revenus les plus modestes.
 
La seconde étape, prévue au 1er janvier 2012, précise que le droit au logement opposable s'étendra à toutes les personnes dont le logement sera jugé insalubre, indigne ou dangereux.
Chronologie d'une mobilisation : Le vote de la loi DALO est en grande partie dû à la mobilisation de l'association des Enfants de Don Quichotte, qui commença à attirer l'attention des pouvoirs publics et surtout de l'opinion dès le mois d'octobre 2006, début de l'action menée par Augustin Legrand et Pascal Oumaklouf. Le 16 octobre, ils installent une centaine de tentes le long du canal Saint Martin à Paris. La veille de Noël, l'association rédige une charte, très vite signée par de nombreuses associations et par les partis politiques. Lire l’article…
 

 
Novembre 2008 - L’œil du maître
 
 
Exposition MONET : L’ŒIL IMPRESSIONNISTE
Musée Marmottan Monet
16 octobre 2008 au 15 février 2009
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Nous connaissons l'évolution de sa maladie grâce à ses correspondances avec son chirurgien et Georges Clemenceau.
En 1912, le peintre impressionniste constate qu'il souffre d'une cataracte. Après son opération, il se plaint de voir un monde trop jaune, trop bleu.
 
En 1912, le peintre impressionniste constate qu'il souffre d'une cataracte. L'exposition du Musée Marmottan met en lumière l'avant et l'après de sa maladie.

Une cinquantaine de tableaux de Monet réunis au Musée Marmottan : l'événement n'aurait rien d'exceptionnel, même si plusieurs œuvres viennent de musées des régions ou de collections étrangères. Voici pourtant une exposition qui présente un caractère passionnant puisqu'elle se propose d'explorer le regard du peintre. Comment ? D'abord en mettant en évidence des thématiques (les clartés, les couchers de soleil, les ombres colorées, la perspective linéaire) soulignant les différentes techniques utilisées par le peintre. Celles-ci vont être modifiées lorsque Claude Monet est atteint de cataracte. Quelles ont été les conséquences de cette affection ? Dans le catalogue qui accompagne cet accrochage, des scientifiques (le Pr Jacques-Louis Binet, le Pr Alain Cabanis, ainsi que Michael F. Marmor, professeur d'ophtalmologie à la Stanford University) s'attachent à décrire ce qu'elles furent. Dans le même ouvrage, le docteur Philippe Lanthony décortique la vision de Monet. Nous lui avons demandé son diagnostic. Lire la suite...

 
Novembre 2008 - Du rêve à la réalité
 
 

Toni Morrison, prix Nobel de littérature 1993.
Née le 18 février 1931 à Lorain, Ohio, prix Pulitzer en 1988 pour son roman : Beloved. --- La spécificité américaine ne tient pas à l'esclavage, qui était commun, mais à l'infériorité décrétée à cause de la race.--- Quand Obama dit : «Il ne s'agit pas d'Amérique rouge ou bleue, mais des États-Unis d'Amérique, entraidez-vous», il traverse les lignes raciales. Toni Morrison
 
Entretien avec un prix Nobel de littérature
 
Jamais la grande dame des lettres américaines ne s'était ainsi impliquée dans la bataille politique. Parce que l'élection d'un président noir aurait une immense portée symbolique ? Sans doute. Mais surtout parce qu'après les désastreuses années Bush l'Amérique a l'occasion, le 4 novembre, de renouer avec le meilleur de son histoire.
Le Nouvel Observateur : Pour la première fois de votre vie, vous soutenez publiquement un candidat : Barack Obama. Pas parce qu'il est noir, écrivez-vous, mais parce qu'il possède «une imagination créatrice qui, associée au brio, égale la sagesse». C'est assez inattendu de créditer de sagesse un jeune politicien dont l'un des points faibles est le manque d'expérience...
Toni Morrison : Je ne crois pas que la sagesse découle de l'expérience. J'ai connu de jeunes enfants qui étaient sages. La connaissance, cela s'accumule; l'expérience, on peut l'acquérir en faisant son métier. La sagesse, c'est très différent. Cela ne s'apprend pas, personne ne peut vous l'enseigner. C'est une sorte de perspicacité, presque un don, la capacité qu'ont certaines personnes de combiner des éléments épars et d'analyser une situation mieux que les autres. J'ai rarement vu cette qualité chez les politiciens. Chez les artistes, peut-être, quand ils ne connaissent rien à part ces trois ou quatre choses. C'est le véritable génie, couplé à la créativité, qui produit la sagesse, qu'on a pris l'habitude d'associer à l'âge : «le vieux sage»... Lire la suite…

 
Novembre 2008 - Eyengui, le dieu des rêves
 
 

Documentaire : Eyengui, le dieu des rêves
sur France 5 en novembre
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« L’endroit où nous vivons est devenu mauvais, il y a moins d’animaux, nous avons faim, et dans notre sommeil, nous ne rêvons plus. »
 
Dans la jungle africaine, rencontre avec le peuple des Pygmées Baka, dont la subsistance est de plus en plus menacée par la dégradation de son habitat.
Perdus dans les profondeurs de la jungle du Cameroun, les Pygmées Baka sont menacés par la destruction progressive de leur habitat, la diminution du gibier et l'apparition de nouvelles maladies. Les anciens ne voient plus dans les rêves et les Pygmées pensent que leur unique espoir de pérennité est de rétablir le contact sacré avec Eyengui, le dieu de la jungle. Ce film raconte la quête poignante du peuple pygmée pour retrouver les esprits d'antan et protéger ses traditions. Les Pygmées entrent en communication avec les gorilles, qui les guident dans ce voyage vers les esprits. Petit à petit, les 200 Pygmées de la tribu comprennent qu'il leur faut disparaître au plus profond de la jungle, loin du monde moderne. (Source)
 
 
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