Juin 2009

 
Juin 2009 - Vincent - Lettres à Van Rappard
 
 

"Fuis l'académisme et les honneurs, choisis la solitude et l'humilité." C'est ce que Van Gogh ne cesse de redire à son ami peintre Van Rappard dans ses lettres de 1881 à 1885. / [d’après "autoportrait à l’oreille coupée" de Van Gogh (1889)]
 
Regardez cet autoportrait de Van Gogh daté de janvier 1889, tête bandée à l'oreille coupée, bonnet de fourrure et pipe. Regardez bien ce regard. Il faut être aveugle comme un universitaire, qui plus est allemand, pour ne pas voir que Van Gogh célèbre ici une grande victoire sur tout le monde et lui-même. Vouloir que cet épisode sanglant soit le résultat d'une rixe avec Gauguin, lequel aurait blessé son camarade agité d'un coup de sabre, en dit long sur les fantasmes qui agitent les esprits lorsqu'il est question de Vincent. Cette toile sur fond rouge traverse le temps. Compte tenu de l'extravagant conformisme de notre époque, on devrait la retoucher, enlever la pipe, par exemple, et rajouter une oreille entière. Et surtout oublier que ce peintre, à jamais mémorable, est allé offrir son morceau de chair fraîche à une prostituée de bordel. "L'œil écoute", disait Claudel. L'oreille voit, dit Van Gogh, avant de verser son sang dans les blés, par un coup de revolver tiré sur tous les corbeaux de mauvais augure. "Suicidé de la société", dit Artaud, dans son fulgurant petit livre. Otage du Spectacle généralisé, doit-on maintenant ajouter. Cette histoire d'oreille ou de lobe tranché, dit encore Artaud, c'est "de la logique directe". Mais la logique directe échappe au somnambulisme des spectateurs. Ils sont sourds, ils ne voient rien, ils jouent des rôles. Prenons donc Van Gogh en 1881, à 28 ans, en Hollande. Il a une amitié de cinq ans avec un peintre local, Van Rappard. Lire la suite…
 

 
Juin 2009 - Festival Paris-Cinéma - Hommage à Jean-Pierre Léaud
 
 
Figure mythique et inoubliable de la Nouvelle Vague française, Jean-Pierre Léaud a prouvé les multiples facettes de son talent en plus de 80 films. Son jeu, tout en distance et décalage, et sa curiosité insatiable pour les nouvelles expériences artistiques, le font naviguer entre films d'auteur, comédies populaires et cinéma plus exigeant. Retour sur une carrière hors normes qui dure depuis plus de 50 ans. Héros inoubliable des Quatre cents coups de Truffaut qui signe ses débuts à 14 ans, Jean-Pierre Léaud incarnera à jamais l’emblème de la Nouvelle Vague. Au début des années 80, la mort de François Truffaut et l’essoufflement de la Nouvelle Vague marquent une crise dans sa carrière. Mais dès la seconde partie des années 80, son désir de cinéma toujours renouvelé d’expériences différentes est à nouveau mis en lumière. Il rencontre de jeunes réalisateurs et navigue dans des œuvres qui vont de la comédie populaire au film d’auteur, dévoilant de nouvelles facettes de son talent dans des rôles où on ne l’attend pas : Le Pornographe de Bertrand Bonello, Irma Vep d’Olivier Assayas… Sa désinvolture à l’humour pince-sans-rire correspond parfaitement à l’univers d’Aki Kaurismäki, avec lequel il tourne J’ai engagé un tueur en 90 puis La Vie de bohème en 92. Loin de la performance d’acteur, son travail, tout en distance et décalages, inspire toujours les plus grands réalisateurs.
 

Jean-Pierre Léaud en 1973 / Du 4 au 14 juillet, le festival Paris-Cinéma rend hommage à Jean-Pierre Léaud.
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En 2001, le cinéaste taïwanais Tsaï Ming-liang lui rend un vibrant hommage dans Et là-bas quelle heure est-il ? Le César d’honneur qui lui est attribué en 2000 ne fait que confirmer son statut à part dans le cinéma français d’aujourd’hui - figure éclectique, qui incarne une autre manière de jouer, ainsi que l’exigence d’un cinéma de recherche et de poésie. (Source)
 

 
Juin 2009 - Louis Sébastien Mercier
 
 

Louis Sébastien Mercier (1740-1814) écrivain prolifique, s’était décerné à lui-même le titre de "plus grand livrier de France".
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La langue française a eu son Bonaparte. Il s'appelait Mercier et mit autant d'audace à codifier les mots que le Premier consul à gouverner les choses. D'une femme qui aime les arts, peut-on dire qu'elle est une "amatrice" ? Le débat sur la féminisation des noms faisait déjà rage au XVIIIe siècle. Pour bannir les amatrices, on trouvait de sourcilleux grammairiens (ils y voyaient un barbarisme), des esprits mal tournés (ils y entendaient un assemblage de syllabes déshonnêtes), et l'Académie française, trop timorée pour leur ouvrir son dictionnaire. Pour les accueillir, en revanche, il y avait Jean-Jacques Rousseau, et Louis Sébastien Mercier, qui leur consacre un long développement de sa "Néologie". "Amatrice", pour lui, est "frappé au coin des meilleurs mots français". "Autrice" serait impropre, "puisqu'une femme qui fait un livre est une femme extraordinaire". Mais comme toutes les femmes sont sensibles à la beauté des arts, "et qu'à l'empire des charmes elles ajoutent des connaissances en tout genre, il faut un mot doué de l'inflexion féminine pour rendre cette nouvelle idée". Amatrices, donc. À temps nouveaux, il faut un langage neuf ; telle est l'idée-force de cette "Néologie", parue en 1801, jamais rééditée depuis, et que Jean-Claude Bonnet a eu la bonne idée de ressusciter, d'annoter et de présenter, à sa manière savante et subtile. Mercier, que deux ouvrages, "l'An 2440" et "le Tableau de Paris", avaient rendu célèbre, passe désormais pour un vieux fou.
 
 
Sa "Néologie" n'en développe pas moins une idée promise à un bel avenir romantique : que la langue française s'est appauvrie, affadie, refroidie. Les coupables ? L'Académie, la Cour, les pédants, le gaufrier des alexandrins, la monotonie de l'hémistiche. Le remède ? Récolter des mots énergiques auprès des ouvriers et des dames de la Halle, dans les tavernes, au fond des provinces, au creux des patois, à l'étranger même. Lire la suite…
 

 
Juin 2009 - Stefan Zweig
 
 
Aimer sans l'être en retour, quoi de plus banal ? Et aimer à la folie un homme qui ne sait même pas qui vous êtes ? Voilà qui est plus original. Dans "Lettre d'une inconnue", tout l'art de Stefan Zweig consiste à reprendre l'un des canevas les plus éculés, et à le radicaliser. Pour en tirer un chef-d’œuvre. R..., le "romancier renommé" qu'introduit la nouvelle, est dans la même position que le lecteur blasé d'histoires à l'eau de rose. Dans sa longue carrière de séducteur, il a dû en recevoir, des lettres d'admiratrices éperdues. Et pourtant celle qu'il ouvre ce jour-là et qui commence par ces mots : "À toi qui ne m'as jamais connue", le bouleverse. Une femme lui déclare son amour, en même temps qu'elle lui raconte sa vie, deux actes qui se confondent, puisque, depuis l'âge de 15 ans, elle n'a vécu que par lui, que pour lui : "Crois-moi, personne ne t'a aimé aussi fort - comme une esclave, comme un chien -, avec autant de dévouement." Zweig signe là l'un de ses plus beaux textes, peut-être le plus abouti dans l'expression de la monomanie, son thème de prédilection. Son héroïne fascine parce qu'elle porte à son paroxysme la dévotion amoureuse. Le sentiment qu'elle éprouve est absolu, désintéressé, confine même au masochisme. Ce qui, chez d'autres, s'éteindrait petit à petit, n'en finit pas de la consumer. Elle ne laisse pas mourir sa passion, refuse obstinément d'en guérir. Et ce jusqu'au-boutisme magnifique force l'admiration du lecteur. Lire la suite…
 

Né en 1881 à Vienne, mort en 1942 à Petropolis au Brésil, Stefan Zweig est un des auteurs de langue allemande les plus lus en France.
 

 
Juin 2009 - Rire de singe
 
 

Rire est le propre de l'homme ! Rabelais - Gargantua / " Les orangs-outangs ont des éclats de rire brefs et sonores, tandis que les gorilles, chimpanzés et bonobos ont des séquences de rire plus longues." Docteur Ross.
 
"Rire est le propre de l'homme", déclare Rabelais au début de Gargantua. De l'homme sans doute, mais aussi des grands singes, ajoutent les éthologues. Marina Davila Ross, primatologue à l'université de Portsmouth (Royaume-Uni), a réalisé plus de 800 enregistrements de jeunes orangs-outangs, gorilles, chimpanzés et bonobos subissant des chatouilles sur le cou, sous les bras ou sur la plante des pieds ("Current Biology", 4 juin 2009). Les enregistrements ont été comparés à ceux de bébés humains chatouillés de la même façon. L'analyse acoustique des sons émis par ces jeunes primates ne laisse pas place au doute : les grands singes rient, même si leur rire n'est pas identique au nôtre. "Les orangs-outangs ont des éclats de rire brefs et sonores, tandis que les gorilles, chimpanzés et bonobos ont des séquences de rire plus longues", précise le docteur Ross. Ce sont les chimpanzés et les bonobos, nos plus proches parents biologiques, qui rient de la manière la plus semblable à la nôtre, en accord avec l'idée que le rire a évolué chez les primates depuis des millions d'années. Dès 1872, Darwin affirmait que non seulement l'hilarité mais l'ensemble des émotions s'exprimait de manière proche chez l'homme et chez les grands singes, et que cette ressemblance traduisait l'évolution commune des différents primates : "L'air d'abattement chez les orangs-outangs et les chimpanzés jeunes lorsqu'ils sont malades est aussi flagrant et presque aussi émouvant que chez nos propres enfants", écrit Darwin. Il aura fallu près d'un siècle et demi pour que cette proximité entre homme et singe soit pleinement reconnue. Lire la suite…
 

 
Juin 2009 - Bras à sushis
 
 
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Partant du principe que ces mets japonais doivent toujours être préparés à la main, une entreprise de robotique a élaboré cette machine originale qui parvient à reproduire les gestes du meilleur des cuisiniers. L'histoire ne dit pas s'il sait aussi se servir de baguettes... (Source)
 
 
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FOOMA Japan 2009
Du 09/06/2009 au 12/06/2009 

Salon international des équipements et technologies dans le secteur de l'agroalimentaire.
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Juin 2009 - Contre le racket
 
 

"Je ne veau plus rien !" / Viande, volaille, lait, fruits, légumes, les prix proposés aux producteurs baissent, ceux payés par les consommateurs augmentent !
 
Cette fois, les paysans ont choisi la pédagogie. Ils veulent démontrer aux consommateurs le caractère abusif, scandaleux, même, des écarts entre les prix à la production et ceux payés dans les hypermarchés. Du coup, pas question d'asperger les sous-préfectures de purin! "Ça fait bien longtemps qu'on n'en a pas balancé", se félicite Arnold Puech d'Alissac, responsable départemental de la FNSEA de Seine-Maritime. Depuis quelques années, le principal syndicat agricole évite la casse qui agace le contribuable et lui occasionne de lourdes amendes européennes qui plombent ses finances. Plutôt tenter la raison. On bloque dans le calme 42 plates-formes de distribution aux quatre coins du pays après avoir prévenu les victimes ; on mobilise 7000 paysans en deux temps, trois mouvements, après deux semaines d'actions commandos contre des laiteries; on convoque les médias et on explique. Le résultat est là : les reportages s'enchaînent dans les journaux télévisés et sur les radios d'info continue, propageant l'idée que les agriculteurs sont passés à la Moulinette de la grande distribution. Même Michel-Édouard Leclerc, pourtant prompt à expliquer que les fauteurs de vie chère, ce sont les autres, ne pipe mot. Ce vendredi soir de printemps, le leader syndical tient bien en main le barrage qui bloque l'entrée de la centrale d'achat Lidl de Bourg-Achard (Eure), où se croisent les camions qui vont ravitailler les magasins de la région et ceux chargés de marchandises en provenance d'Allemagne.
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Juin 2009 - Zingaro
 
 
Jour de soleil sur les bords de la Moskova. Adossé à un lit de pierres, un pêcheur somnole, le chapeau enfoncé sur les yeux. Des enfants dévalent les allées en trottinette, leurs cris se mêlant à ceux des oiseaux, invisibles dans les arbres aux feuillages épais. À la croisée de deux allées, une marchande range des bonshommes de pain d'épices sur une petite table pliante. Le regard des promeneurs est attiré par un hors-bord dont le ventre cogne rudement les eaux du fleuve. Dans le bateau, des filles adressent des signes aux piétons. La vie est belle ! À quelques kilomètres du centre de Moscou, dans le parc Kolomenskoïe, la Russie moderne vient narguer celle des ancêtres. Le dimanche matin, l'église Notre-Dame-de-Kazan, bâtisse aux murs immaculés, coiffée de magnifiques coupoles bleues, accueille des troupes de fidèles dont les chants envahissent les sous-bois entourant l'isba (restaurée) de Pierre le Grand. Devant l'entrée, gardée par deux vieilles matrones qui font la manche sans en avoir l'air, les hommes et les femmes se signent avant de monter l'escalier menant à l'intérieur de l'édifice. Tout près de la Moskova, derrière un rideau de chênes, on peut apercevoir le toit d'un chapiteau : c'est celui de Zingaro. Le crépuscule venu, les Moscovites affluent près du pavillon blanc qui marque l'entrée du site. Il y a là des familles et leurs enfants, des filles bling-bling (avec leurs fringues et leurs accessoires siglés) accompagnées de leurs copains bling-bling (costumes sombres, lunettes de soleil). Un rendez-vous pour ceux qui demeurent nantis ? Pas seulement. À Moscou comme ailleurs, la vie devient plus rude. Lire la suite…
 

"Battuta" triomphe à Moscou.



Le spectacle de Bartabas a rassemblé 450 000 spectateurs.
 

 
Juin 2009 - Un flic chez les voyous
 
 
 
Le 4 mai 1965, près de Lambesc, une rafale de mitraillette tirée depuis une traction avant tua net le chauffeur d'une Mercedes. C'était un voyou sur qui pesait un contrat lancé par le clan Guérini. Dénouement classique du combat de deux crocodiles dans le même marigot. Sauf que la victime, Robert Blémant, était un ancien commissaire de police, un résistant condamné à mort par la Gestapo et un flic d'élite de la DST C'était avant de rejoindre «ses amis» et de devenir leur encombrant rival. Cette trajectoire, digne de la Série noire, est racontée ici à partir d'archives inédites. (Source)
 
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4 mai 1965, près de Lambesc, une rafale de mitraillette tue Robert Blémant, ancien commissaire de police, résistant condamné à mort par la Gestapo et un flic d'élite de la DST

 
Juin 2009 - Les petits soldats, enrôlés dès 10ans
 
 
Ils courent avec leurs tongs vert fluo dans la ruelle rendue boueuse par les pluies torrentielles de la nuit. Ils admirent leurs nouveaux vêtements qui marquent leur retour à la vie civile. Ils s'amusent avec les klaxons des minibus qui doivent les ramener chez eux. Malgré leurs états de service et leurs crânes rasés, ils ont des silhouettes et des mimiques d'enfants. Ils disent avoir 12, 15, 17 ans, mais s'embrouillent dans le décompte des années. Ils renouent avec leur âge qu'ils avaient oublié et retrouvent les jeux qui vont avec. Ils rient, chahutent leurs accompagnateurs - des humanitaires de Save The Children - comme s'ils rentraient de colos alors qu'ils reviennent de la guerre. Ce sont des enfants-soldats - ou plutôt des soldats redevenus enfants. Quelques semaines plus tôt, ils combattaient dans des bandes armées du Nord-Kivu, cette province de la République démocratique du Congo (RDC) transformée depuis plus de quinze ans en champ de bataille et qui connaît depuis février dernier une très fragile accalmie. Massés devant une gargote au nom prometteur, La Clef de la Belle Vie, à Kirumba, une grosse bourgade nichée dans les montagnes au-dessus du lac Édouard, ils sont une trentaine à attendre d'être démobilisés et rendus à leurs proches. "Ils savent que je suis là. Ils vont faire la fête, égorger une bête pour mon retour", s'écrie un garçon aux lunettes bleutées qui déclare avoir "16", puis, après un moment d'hésitation, "13 ans. Il en avait trois de moins quand il a rejoint les Maï-Maï, une milice d'autodéfense.
 

Chez les Maï- Maï…
"Je suis devenu l'escorte d'un colonel. Là, au moins, on avait des tenues et de quoi manger."
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"Ils avaient une position près de la parcelle de mes parents. Je suis parti par goût de l'aventure." Il portait un prénom prédestiné. "Chez moi, on m'appelle De l'Armée parce que je suis né pendant les affrontements, dans un lieu de fuite." Un enfant de la guerre qui a fini guerrier, comme tant d'autres. Lire la suite…
 

 
Juin 2009 - Boris Vian, la vie jazz
 
 

Ingénieur, trompettiste, romancier, poète, traducteur, parolier et érudit du jazz. / Ingénieur fonctionnaire le jour… trompettiste la nuit… / Voir la vidéo.
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La société vomit les touche-à-tout. Elle leur fait payer leurs talents multiples au prix fort. Ingénieur, trompettiste, romancier, poète, traducteur, parolier, érudit du jazz, prince des nuits de Saint-Germain-des-Prés, tout cela sans effort apparent, enjambant les catégories, glissant d'un registre à l'autre, Boris Vian a incarné la polyvalence, la facilité, l'anticonformisme, de façon intolérable pour les besogneux, les hypocrites, les gardiens du temple moral. Ses origines sont bourgeoises. Une bourgeoisie un peu rêveuse, tournée vers l'art, la musique, les jeux. Mais le krach de 1929 anéantit la fortune paternelle, la villa de Ville-d'Avray est louée à une famille de musiciens (les Menuhin qui ont un fils prénommé Yehudi), et avec la même bonne humeur, la même grâce, comme s'ils planaient au-dessus des contingences matérielles, le couple et ses quatre enfants s'installent dans l'ancienne maison du gardien. Vian se souviendra de son enfance comme de vacances perpétuelles. Si heureuses que la découverte d'une malformation cardiaque échoue à les assombrir. C'est par la radio que déferle une autre musique, venue des États-Unis. Le swing a pénétré en lui et n'en sortira plus. Il mène de front l'École centrale, la trompette, les filles. Réformé pour raison médicale, il coule une Occupation plutôt douce, ce qui ne l'empêchera pas d'éprouver une aversion viscérale pour la guerre. 1947 le trouve marié, père de famille, ingénieur fonctionnaire le jour, trompettiste la nuit, écrivain le reste du temps :
 
 
"l'Écume des jours", "l'Automne à Pékin" sont parus chez Gallimard ; "J'irai cracher sur vos tombes" (pastiche de roman noir écrit sous pseudonyme) a fait scandale mais rapporté une somme rondelette. Mais déjà, la fête est finie. Les enfants du Tabou rentrent dans le rang. Pas lui. La liberté est son oxygène. Il s'installe dans une chambre de bonne, écrit 500 chansons, partage la vie d'une danseuse, jongle avec le quotidien. La mort est à ses trousses. Elle le rattrapera juste avant la quarantaine. Peu pris au sérieux par ses contemporains, il sera adulé par la génération suivante dont il anticipait l'esprit de révolte. Un portrait d'une séduction pathétique, où cet homme qui ne vivait que pour le jazz revit au rythme de standards célèbres, et l'évocation d'une époque charnière, dont la complexité nous est restituée grâce à une documentation superbe. (Source)
 

 
Juin 2009 - Tarzan au musée du quai Branly
 
 
Héros de la littérature américaine puis de la BD, popularisé par le cinéma, Tarzan se voit consacré par une exposition au Musée du quai Branly, "Tarzan ! ou Rousseau chez les Waziri". L'occasion de redécouvrir l'incroyable destin du meilleur ami de Cheetah, parfois décrit comme un "abruti" ou qualifié de "Jean-Jacques Rousseau de la brousse"... A partir de mardi, "Tarzan !" retrace l'épopée de ce personnage populaire né de l'imagination d'un contemporain de Darwin, l'Américain Edgar Rice Burroughs, qui écrit en 1912 "Tarzan of the Apes" (Tarzan et les singes), l'histoire d'un fils d'aristocrates anglais débarqués dans la jungle africaine, recueilli et élevé par une tribu de grands singes à la mort de ses parents. Intelligent et cultivé, il ne rencontre des humains qu'une fois adulte, sympathise avec les Waziri (une tribu alliée de Tarzan) se rend en Amérique avant de rejeter la civilisation et retourner dans la jungle. Comme Jules Verne, Burroughs n'a jamais quitté son pays mais a imaginé "son" Afrique et conçu un héros inspiré du mythe de Romulus et Rémus, d'Hercule mais aussi du "Livre de la jungle" de Rudyard Kipling et des récits d'enfants sauvages. Succès considérable traduit en 56 langues, Tarzan associe aventures, exploits et réflexion sur la société, la nature, l'évolution (darwinisme contre créationnisme), à l'image de cette phrase du roman: "Tarzan pensait à la fragilité de la frontière entre le primitif et le civilisé". Lire la suite…
 
Le musée du quai Branly explore le mythe de l'homme singe.
du 16 juin au 27 septembre 2009

Éventail (cuivre et plume d’autruche) Cameroun / Parure des ravisseurs de femmes (dents d’hippopotame, griffe de lion, fibres de palmier) Cameroun / Lire page 6

 

 
Juin 2009 - La résistance aux antibiotiques
 
 

Lorsqu'une bactérie rencontre un antibiotique, elle subit un stress qui déclenche la synthèse d'une sorte d'enzyme signal d'alarme.
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Lorsqu'une bactérie rencontre un antibiotique, elle subit un stress qui déclenche la synthèse d'une sorte d'enzyme signal d'alarme. Lequel disloque le "petit train" constitué d'un grand nombre de gènes de résistance, accrochés à la queue leu leu dans une partie de son génome. Ces gènes ont été ramassés dans la nature depuis la nuit des temps - "notamment au contact des innombrables antibiotiques naturels qui se trouvent dans le sol", explique Didier Mazel, de l'Institut Pasteur. Après le signal d'alarme, le petit train, ou "intégron", raccroche ses wagons au hasard. Or, comme seuls les gènes figurant en tête peuvent s'exprimer, presque toutes les bactéries meurent. Sauf celles qui se retrouvent (par hasard donc) avec le "bon" gène en tête du train : elles se multiplient illico pour donner naissance à une souche rebelle. Une équipe franco-espagnole, associant notamment le CNRS et l'Institut Pasteur, vient ainsi pour la première fois de décrypter dans le détail le mécanisme par lequel les bactéries peuvent acquérir de redoutables multirésis- tances aux antibiotiques. "Chez beaucoup de bactéries, et même s'il s'avance masqué, indétectable à beaucoup de tests, le gène de la résistance est déjà présent", résume Didier Mazel. Cette découverte devrait modifier les stratégies de santé publique, face à la prolifération des bactéries multirésistantes. Certes, il reste préférable de limiter aux seuls cas indispensables le recours aux antibiotiques - "pas automatiques".
 
 
Mais il ne sert à rien de se priver, pendant plusieurs années, d'un antibiotique performant - avec l'espoir qu'un beau jour les bactéries en auront perdu le souvenir : les bactéries n'oublient jamais rien. Il faut donc poursuivre sans relâche la recherche d'antibiotiques nouveaux. Et de préférence de ceux qui, particulièrement sournois, ne déclenchent pas le fameux stress de dislocation des wagons. Car de tels produits existent et on devrait donc, de toute urgence, s'intéresser à eux. Lire la suite...
 

 
Juin 2009 - La BD dans les chais
 
 
(…) Le Musée a ouvert en 1990, dans les brasseries du quartier Saint-Cybard réhabilitées par Roland Castro, mais il ne correspond plus aujourd'hui aux critères d'exposition, ni aux normes de conservation d'un musée de France. Nous trouvons dans les chais, magnifique bâtiment industriel, des conditions optimums pour recevoir le public et préserver notre fonds patrimonial, le plus grand d'Europe : 8000 originaux, 43000 livres, 115000 périodiques... (…) C'est un nouveau souffle pour le Musée. Son allure est atypique et la présentation des collections innovante : les originaux et les imprimés sont présentés dans des vitrines, à plat, et non sur cimaises. Ils tournent tous les trois mois - pour la conservation du papier - et de ce fait, l'exposition permanente change quatre fois par an. On peut lire sur place, dans nos spectaculaires canapés serpentins, les livres dont les images sont exposées. La librairie prend toute sa dimension : 40000 références et 4000 nouveautés. Plus prosaïquement, un parking pourra enfin accueillir les visiteurs. Ces rives de la Charente, ses îles et ses jardins s'inscrivent dans le projet d'urbanisme d'un quartier qui comprend des entreprises audiovisuelles, le Campus de l'Image, le Musée du Papier, et la Maison des Auteurs qui accueille en résidence des artistes français et étrangers... C'est une reconquête de son fleuve par la ville. Je souhaite donner plus de visibilité au centre de documentation, aux fonds patrimoniaux, qui ne sont accessibles qu'aux chercheurs et aux étudiants. Et j'espère ouvrir le lieu aux autres images : arts graphiques, illustration, cinéma d'animation, jeux vidéo. Lire l'article…
 

Le 20 juin sera inaugurée à Angoulême la Cité internationale de la Bande dessinée et de l'Image / [d’après Calvo]
 

 
Juin 2009 - Un coiffeur qui décoiffe !
 
 
 
Wang Xiaoyu, un coiffeur chinois, espère gagner une nouvelle clientèle grâce à cet étonnant service. Le voici s'entraînant sur un mannequin, dans le courant du mois de mai 2009. (Source)
 
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Cette photo n’est pas à l’envers
Wang Xiaoyu, coiffeur chinois, se met dans la position du poirier pour réaliser ses coupes.

 
Juin 2009 - BD aux enchères...
 
 
Vraoum ! trésors de la bande dessinée et art contemporain
28 Mai - 27 Septembre 2009 à la Maison Rouge
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Little Nemo, Yellow Kid, Tintin, Blake et Mortimer, Mickey, Superman, Astérix, Blueberry, Astro Boy, Le Chat… Ces personnages et ces héros nés sous la plume des plus grands auteurs de bande dessinée n'ont pas simplement fait les délices de millions de lecteurs à travers le monde ; ils ont aussi influencé les artistes tels que Erró, Takashi Murakami, Wim Delvoye, Bertrand Lavier, Alain Séchas, Wang Du ou encore Gilles Barbier.
L’exposition VRAOUM ! présente 200 planches originales parmi les plus rares ou les plus célèbres du 9ème art face à une cinquantaine d’œuvres d'art contemporain (peintures murales, installations, etc.)
Une exposition à découvrir en famille !
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"Canon del Diablo" fusain de Jean Giraud entre 25000 et 30000 euros !
10 mai 2009 : une page des bijoux de la Castafiore réalisée par Hergé en 1963 : 310000 euros ! / Ne jetez jamais vos BD ! Lire l’article page 8

 
Juin 2009 - Londres : Scandales à répétition…
 
 
 
Confronté au scandale des notes de frais qui secoue la Grande-Bretagne depuis plusieurs semaines, le Premier ministre Gordon Brown a annoncé, vendredi 5 juin, un remaniement. Le ministre britannique des Finances Alistair Darling a été reconduit à son poste, comme son confrère Peter Mandelson la tête du ministère du Commerce, avec des compétences élargies qui prend aussi le rang de numéro un des ministres. Downing street a aussi annoncé le maintien de David Miliband au ministère des Affaires étrangères. Parmi les nouveaux arrivants, Bob Ainsworth est nommé au ministère de la Défense. De son côté, Gordon Brown a confirmé qu'il "ne quitterait pas" son poste. Parmi les autres changements, finalement peu nombreux, John Denham prend le portefeuille des Collectivités locales, en remplacement de Hazel Blears, et Andy Burnham la Santé. Yvette Cooper prend le ministère du Travail et des Retraites, en remplacement de James Purnell, qui a démissionné avec fracas jeudi soir, appelant Gordon Brown à l'imiter. Le remaniement est vu par la presse comme un moyen pour Gordon Brown de sauver son poste tandis que se multiplient les appels à sa démission, jusqu'au sein de son parti, et après le départ de huit ministres de son gouvernement.
 
 
La secrétaire d'État britannique à l'Europe, Caroline Flint, a démissionné vendredi, et a été immédiatement remplacée par Glenys Kinnock, a annoncé le Premier ministre Gordon Brown. Un départ qui porte à huit le nombre de démissions du gouvernement. Dans une lettre de démission très sévère, Caroline Flint reproche notamment à Gordon Brown d'avoir déclaré qu'elle n'était qu'une femme "faisant tapisserie" au sein du gouvernement. Glenys Kinnock, l'épouse de Neil Kinnock, l'ancien dirigeant du parti travailliste, ne détient aucun mandat électif et sera nommée à la chambre des Lords. Geoff Hoon, le ministre britannique des Transports, avait également grossi vendredi la liste des départs du gouvernement de Gordon Brown. Il s'agissait du septième membre du gouvernement, et du cinquième membre du Cabinet - qui regroupe les principaux ministres - à claquer la porte en quatre jours. Le dirigeant travailliste fait l'objet d'appels répétés à sa démission, notamment d'un des ministres démissionnaires. Une pétition circule par ailleurs au sein du Labour appelant à son départ. Lire la suite...
 

 
Juin 2009 - Le cochon, cousin mal aimé de l'homme !
 
 
Après l'alerte à la grippe porcine, l'historien des animaux consacre un livre au "cousin mal aimé" de l'homme.
Le Nouvel Observateur : Qu'ont en commun l'ours, que vous avez étudié comme un "roi déchu", et le cochon ?
Michel Pastoureau : Mes animaux vedettes sont en général des réprouvés : j'ai aussi d'énormes dossiers sur le corbeau. Mais alors que l'ours a été vénéré puis dévalorisé, il y a toujours eu un mélange d'attrait et de rejet à l'égard du cochon. Pour moi, cela vient de son cousinage biologique trop grand avec l'homme. Les médecines antique, puis arabe médiévale le savaient déjà : à l'intérieur, c'est tout pareil ! A tel point qu'on sait greffer des organes porcins sur des hommes. Une truie peut même être mère porteuse le temps d'une opération chirurgicale ! Je ne sais pas quels troubles psychologiques on garde d'avoir été dans le ventre d'une truie, mais ça s'est fait, au Canada.
N. O. : Vous écrivez que "manger du porc, c'est plus ou moins être cannibale". Au fond, plus on a de répulsion pour le cochon, plus on s'en sent proche ?
M. Pastoureau : Il y a de cela, oui. On a renoncé aux raisons climatiques ou hygiéniques pour expliquer le tabou présent chez les juifs et les musulmans. En revanche, les rares témoignages dont nous disposons soulignent tous que la chair humaine a le goût du cochon... Ce qui n'est pas étonnant puisque le patrimoine génétique commun est de 95% ! Lire la suite…
 

Né en 1947, Michel Pastoureau est historien,
spécialiste des couleurs, des symboles et des animaux.
 

 
Juin 2009 - La guerre du lait
 
 

Saint Brieuc à lait et à feu !
Les cours mondiaux du beurre et du lait s’effondrent,
les citernes débordent…
 
Signé dans la nuit de mercredi à jeudi après quatre cycles de discussions en cinq jours, cet accord prévoit un prix de 280 euros pour 1.000 litres de lait alors que les producteurs avaient successivement réclamé 305 puis 290 euros. "S'il y a eu un accord c'est que finalement chacun a fait un effort, les éleveurs qui demandaient plus et les industriels qui voulaient payer moins", s'est félicité le ministre de l'Agriculture, Michel Barnier, sur RTL. Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), a défendu le compromis. "C'est un accord courageux parce que je sais que les producteurs de lait attendaient plus", a-t-il déclaré. "Je sais qu'il y aura de la démagogie faite sur le terrain mais la FNSEA aura montré une fois de plus qu'elle prend ses responsabilités", a-t-il ajouté sur France Info. De fait, de petites organisations syndicales, qui ne sont pas représentées au Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL), ont dénoncé un "accord de dupes" ou un "prix politique sans politique laitière", ciblant leurs critiques sur la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL). La Confédération paysanne appelle à une "action nationale" la semaine prochaine pour réclamer, entre autres, "des modalités de fixation des prix prenant en compte les coûts de production des éleveurs". Pour l'Organisation des producteurs de lait (OPL), émanation de la Coordination rurale, le prix du litre de lait ne peut pas descendre en dessous des 40 centimes. Lire la suite…
 
 
 
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