|
|
|
|
Juin
2009 - Vincent - Lettres à Van Rappard |
|
|
"Fuis
l'académisme et les honneurs, choisis la solitude et
l'humilité." C'est ce que Van Gogh ne cesse de redire
à son ami peintre Van Rappard dans ses lettres de 1881
à 1885. / [d’après "autoportrait
à l’oreille coupée" de Van Gogh (1889)]
|
|
Regardez
cet autoportrait de Van Gogh daté de janvier 1889, tête
bandée à l'oreille coupée, bonnet de fourrure
et pipe. Regardez bien ce regard. Il faut être aveugle
comme un universitaire, qui plus est allemand, pour ne pas voir
que Van Gogh célèbre ici une grande victoire sur
tout le monde et lui-même. Vouloir que cet épisode
sanglant soit le résultat d'une rixe avec Gauguin, lequel
aurait blessé son camarade agité d'un coup de
sabre, en dit long sur les fantasmes qui agitent les esprits
lorsqu'il est question de Vincent. Cette toile sur fond rouge
traverse le temps. Compte tenu de l'extravagant conformisme
de notre époque, on devrait la retoucher, enlever la
pipe, par exemple, et rajouter une oreille entière. Et
surtout oublier que ce peintre, à jamais mémorable,
est allé offrir son morceau de chair fraîche à
une prostituée de bordel. "L'œil écoute",
disait Claudel. L'oreille voit, dit Van Gogh, avant de verser
son sang dans les blés, par un coup de revolver tiré
sur tous les corbeaux de mauvais augure. "Suicidé
de la société", dit Artaud, dans son fulgurant
petit livre. Otage du Spectacle généralisé,
doit-on maintenant ajouter. Cette histoire d'oreille ou de lobe
tranché, dit encore Artaud, c'est "de la logique
directe". Mais la logique directe échappe au somnambulisme
des spectateurs. Ils sont sourds, ils ne voient rien, ils jouent
des rôles. Prenons donc Van Gogh en 1881, à 28
ans, en Hollande. Il a une amitié de cinq ans avec un
peintre local, Van Rappard. Lire
la suite… |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Festival Paris-Cinéma - Hommage à Jean-Pierre
Léaud |
|
|
Figure
mythique et inoubliable de la Nouvelle Vague française,
Jean-Pierre Léaud a prouvé les multiples facettes
de son talent en plus de 80 films. Son jeu, tout en distance
et décalage, et sa curiosité insatiable pour les
nouvelles expériences artistiques, le font naviguer entre
films d'auteur, comédies populaires et cinéma
plus exigeant. Retour sur une carrière hors normes qui
dure depuis plus de 50 ans. Héros inoubliable des Quatre
cents coups de Truffaut qui signe ses débuts à
14 ans, Jean-Pierre Léaud incarnera à jamais l’emblème
de la Nouvelle Vague. Au début des années 80,
la mort de François Truffaut et l’essoufflement
de la Nouvelle Vague marquent une crise dans sa carrière.
Mais dès la seconde partie des années 80, son
désir de cinéma toujours renouvelé d’expériences
différentes est à nouveau mis en lumière.
Il rencontre de jeunes réalisateurs et navigue dans des
œuvres qui vont de la comédie populaire au film
d’auteur, dévoilant de nouvelles facettes de son
talent dans des rôles où on ne l’attend pas
: Le Pornographe de Bertrand Bonello, Irma Vep d’Olivier
Assayas… Sa désinvolture à l’humour
pince-sans-rire correspond parfaitement à l’univers
d’Aki Kaurismäki, avec lequel il tourne J’ai
engagé un tueur en 90 puis La Vie de bohème en
92. Loin de la performance d’acteur, son travail, tout
en distance et décalages, inspire toujours les plus grands
réalisateurs. |
|
Jean-Pierre Léaud en 1973 / Du 4 au 14 juillet, le festival
Paris-Cinéma rend hommage à Jean-Pierre Léaud.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
|
En
2001, le cinéaste taïwanais Tsaï Ming-liang
lui rend un vibrant hommage dans Et là-bas quelle heure
est-il ? Le César d’honneur qui lui est attribué
en 2000 ne fait que confirmer son statut à part dans
le cinéma français d’aujourd’hui -
figure éclectique, qui incarne une autre manière
de jouer, ainsi que l’exigence d’un cinéma
de recherche et de poésie. (Source) |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Louis Sébastien Mercier |
|
|
Louis
Sébastien Mercier (1740-1814) écrivain prolifique,
s’était décerné à lui-même
le titre de "plus grand livrier de France".
------------------------------------------------------------------------------------------------------------ |
|
La
langue française a eu son Bonaparte. Il s'appelait Mercier
et mit autant d'audace à codifier les mots que le Premier
consul à gouverner les choses. D'une femme qui aime les
arts, peut-on dire qu'elle est une "amatrice" ? Le
débat sur la féminisation des noms faisait déjà
rage au XVIIIe siècle. Pour bannir les amatrices, on
trouvait de sourcilleux grammairiens (ils y voyaient un barbarisme),
des esprits mal tournés (ils y entendaient un assemblage
de syllabes déshonnêtes), et l'Académie
française, trop timorée pour leur ouvrir son dictionnaire.
Pour les accueillir, en revanche, il y avait Jean-Jacques Rousseau,
et Louis Sébastien Mercier, qui leur consacre un long
développement de sa "Néologie". "Amatrice",
pour lui, est "frappé au coin des meilleurs mots
français". "Autrice" serait impropre,
"puisqu'une femme qui fait un livre est une femme extraordinaire".
Mais comme toutes les femmes sont sensibles à la beauté
des arts, "et qu'à l'empire des charmes elles ajoutent
des connaissances en tout genre, il faut un mot doué
de l'inflexion féminine pour rendre cette nouvelle idée".
Amatrices, donc. À temps nouveaux, il faut un langage
neuf ; telle est l'idée-force de cette "Néologie",
parue en 1801, jamais rééditée depuis,
et que Jean-Claude Bonnet a eu la bonne idée de ressusciter,
d'annoter et de présenter, à sa manière
savante et subtile. Mercier, que deux ouvrages, "l'An 2440"
et "le Tableau de Paris", avaient rendu célèbre,
passe désormais pour un vieux fou. |
|
|
Sa
"Néologie" n'en développe pas moins
une idée promise à un bel avenir romantique :
que la langue française s'est appauvrie, affadie, refroidie.
Les coupables ? L'Académie, la Cour, les pédants,
le gaufrier des alexandrins, la monotonie de l'hémistiche.
Le remède ? Récolter des mots énergiques
auprès des ouvriers et des dames de la Halle, dans les
tavernes, au fond des provinces, au creux des patois, à
l'étranger même. Lire
la suite… |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Stefan Zweig |
|
|
Aimer
sans l'être en retour, quoi de plus banal ? Et aimer à
la folie un homme qui ne sait même pas qui vous êtes
? Voilà qui est plus original. Dans "Lettre d'une
inconnue", tout l'art de Stefan Zweig consiste à
reprendre l'un des canevas les plus éculés, et
à le radicaliser. Pour en tirer un chef-d’œuvre.
R..., le "romancier renommé" qu'introduit la
nouvelle, est dans la même position que le lecteur blasé
d'histoires à l'eau de rose. Dans sa longue carrière
de séducteur, il a dû en recevoir, des lettres
d'admiratrices éperdues. Et pourtant celle qu'il ouvre
ce jour-là et qui commence par ces mots : "À
toi qui ne m'as jamais connue", le bouleverse. Une femme
lui déclare son amour, en même temps qu'elle lui
raconte sa vie, deux actes qui se confondent, puisque, depuis
l'âge de 15 ans, elle n'a vécu que par lui, que
pour lui : "Crois-moi, personne ne t'a aimé aussi
fort - comme une esclave, comme un chien -, avec autant de dévouement."
Zweig signe là l'un de ses plus beaux textes, peut-être
le plus abouti dans l'expression de la monomanie, son thème
de prédilection. Son héroïne fascine parce
qu'elle porte à son paroxysme la dévotion amoureuse.
Le sentiment qu'elle éprouve est absolu, désintéressé,
confine même au masochisme. Ce qui, chez d'autres, s'éteindrait
petit à petit, n'en finit pas de la consumer. Elle ne
laisse pas mourir sa passion, refuse obstinément d'en
guérir. Et ce jusqu'au-boutisme magnifique force l'admiration
du lecteur. Lire
la suite… |
|
Né en 1881 à Vienne, mort en 1942 à Petropolis
au Brésil, Stefan Zweig est un des auteurs de langue
allemande les plus lus en France. |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Rire de singe |
|
|
Rire
est le propre de l'homme ! Rabelais - Gargantua / "
Les orangs-outangs ont des éclats de rire brefs et sonores,
tandis que les gorilles, chimpanzés et bonobos ont des
séquences de rire plus longues." Docteur Ross.
|
|
"Rire
est le propre de l'homme", déclare Rabelais au début
de Gargantua. De l'homme sans doute, mais aussi des
grands singes, ajoutent les éthologues. Marina Davila
Ross, primatologue à l'université de Portsmouth
(Royaume-Uni), a réalisé plus de 800 enregistrements
de jeunes orangs-outangs, gorilles, chimpanzés et bonobos
subissant des chatouilles sur le cou, sous les bras ou sur la
plante des pieds ("Current Biology", 4 juin 2009).
Les enregistrements ont été comparés à
ceux de bébés humains chatouillés de la
même façon. L'analyse acoustique des sons émis
par ces jeunes primates ne laisse pas place au doute : les grands
singes rient, même si leur rire n'est pas identique au
nôtre. "Les orangs-outangs ont des éclats
de rire brefs et sonores, tandis que les gorilles, chimpanzés
et bonobos ont des séquences de rire plus longues",
précise le docteur Ross. Ce sont les chimpanzés
et les bonobos, nos plus proches parents biologiques, qui rient
de la manière la plus semblable à la nôtre,
en accord avec l'idée que le rire a évolué
chez les primates depuis des millions d'années. Dès
1872, Darwin affirmait que non seulement l'hilarité mais
l'ensemble des émotions s'exprimait de manière
proche chez l'homme et chez les grands singes, et que cette
ressemblance traduisait l'évolution commune des différents
primates : "L'air d'abattement chez les orangs-outangs
et les chimpanzés jeunes lorsqu'ils sont malades est
aussi flagrant et presque aussi émouvant que chez nos
propres enfants", écrit Darwin. Il aura fallu près
d'un siècle et demi pour que cette proximité entre
homme et singe soit pleinement reconnue. Lire
la suite… |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Bras à sushis |
|
|
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Partant du principe que ces mets japonais doivent toujours être
préparés à la main, une entreprise de robotique
a élaboré cette machine originale qui parvient
à reproduire les gestes du meilleur des cuisiniers. L'histoire
ne dit pas s'il sait aussi se servir de baguettes... (Source)
|
|
|
|
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
FOOMA Japan 2009
Du 09/06/2009 au 12/06/2009
Salon international des équipements et technologies dans
le secteur de l'agroalimentaire.
----------------------------
voir
la vidéo
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Contre le racket |
|
|
"Je
ne veau plus rien !" / Viande, volaille, lait, fruits,
légumes, les prix proposés aux producteurs baissent,
ceux payés par les consommateurs augmentent !
|
|
Cette
fois, les paysans ont choisi la pédagogie. Ils veulent
démontrer aux consommateurs le caractère abusif,
scandaleux, même, des écarts entre les prix à
la production et ceux payés dans les hypermarchés.
Du coup, pas question d'asperger les sous-préfectures
de purin! "Ça fait bien longtemps qu'on n'en a pas
balancé", se félicite Arnold Puech d'Alissac,
responsable départemental de la FNSEA de Seine-Maritime.
Depuis quelques années, le principal syndicat agricole
évite la casse qui agace le contribuable et lui occasionne
de lourdes amendes européennes qui plombent ses finances.
Plutôt tenter la raison. On bloque dans le calme 42 plates-formes
de distribution aux quatre coins du pays après avoir
prévenu les victimes ; on mobilise 7000 paysans
en deux temps, trois mouvements, après deux semaines
d'actions commandos contre des laiteries; on convoque les médias
et on explique. Le résultat est là : les
reportages s'enchaînent dans les journaux télévisés
et sur les radios d'info continue, propageant l'idée
que les agriculteurs sont passés à la Moulinette
de la grande distribution. Même Michel-Édouard
Leclerc, pourtant prompt à expliquer que les fauteurs
de vie chère, ce sont les autres, ne pipe mot. Ce vendredi
soir de printemps, le leader syndical tient bien en main le
barrage qui bloque l'entrée de la centrale d'achat Lidl
de Bourg-Achard (Eure), où se croisent les camions qui
vont ravitailler les magasins de la région et ceux chargés
de marchandises en provenance d'Allemagne.
Lire la suite… |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Zingaro |
|
|
Jour
de soleil sur les bords de la Moskova. Adossé à
un lit de pierres, un pêcheur somnole, le chapeau enfoncé
sur les yeux. Des enfants dévalent les allées
en trottinette, leurs cris se mêlant à ceux des
oiseaux, invisibles dans les arbres aux feuillages épais.
À la croisée de deux allées, une marchande
range des bonshommes de pain d'épices sur une petite
table pliante. Le regard des promeneurs est attiré par
un hors-bord dont le ventre cogne rudement les eaux du fleuve.
Dans le bateau, des filles adressent des signes aux piétons.
La vie est belle ! À quelques kilomètres du centre
de Moscou, dans le parc Kolomenskoïe, la Russie moderne
vient narguer celle des ancêtres. Le dimanche matin, l'église
Notre-Dame-de-Kazan, bâtisse aux murs immaculés,
coiffée de magnifiques coupoles bleues, accueille des
troupes de fidèles dont les chants envahissent les sous-bois
entourant l'isba (restaurée) de Pierre le Grand. Devant
l'entrée, gardée par deux vieilles matrones qui
font la manche sans en avoir l'air, les hommes et les femmes
se signent avant de monter l'escalier menant à l'intérieur
de l'édifice. Tout près de la Moskova, derrière
un rideau de chênes, on peut apercevoir le toit d'un chapiteau
: c'est celui de Zingaro. Le crépuscule venu, les Moscovites
affluent près du pavillon blanc qui marque l'entrée
du site. Il y a là des familles et leurs enfants, des
filles bling-bling (avec leurs fringues et leurs accessoires
siglés) accompagnées de leurs copains bling-bling
(costumes sombres, lunettes de soleil). Un rendez-vous pour
ceux qui demeurent nantis ? Pas seulement. À Moscou comme
ailleurs, la vie devient plus rude. Lire
la suite… |
|
"Battuta" triomphe à Moscou.
Le spectacle de Bartabas a rassemblé 450 000 spectateurs. |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Un flic chez les voyous |
|
|
|
|
Le
4 mai 1965, près de Lambesc, une rafale de mitraillette
tirée depuis une traction avant tua net le chauffeur
d'une Mercedes. C'était un voyou sur qui pesait un contrat
lancé par le clan Guérini. Dénouement classique
du combat de deux crocodiles dans le même marigot. Sauf
que la victime, Robert Blémant, était un ancien
commissaire de police, un résistant condamné à
mort par la Gestapo et un flic d'élite de la DST C'était
avant de rejoindre «ses amis» et de devenir leur
encombrant rival. Cette trajectoire, digne de la Série
noire, est racontée ici à partir d'archives inédites.
(Source) |
|
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
4 mai 1965, près de Lambesc, une rafale de mitraillette
tue Robert Blémant, ancien commissaire de police, résistant
condamné à mort par la Gestapo et un flic d'élite
de la DST |
|
|
|
|
Juin
2009 - Les petits soldats, enrôlés dès 10ans |
|
|
Ils
courent avec leurs tongs vert fluo dans la ruelle rendue boueuse
par les pluies torrentielles de la nuit. Ils admirent leurs
nouveaux vêtements qui marquent leur retour à la
vie civile. Ils s'amusent avec les klaxons des minibus qui doivent
les ramener chez eux. Malgré leurs états de service
et leurs crânes rasés, ils ont des silhouettes
et des mimiques d'enfants. Ils disent avoir 12, 15, 17 ans,
mais s'embrouillent dans le décompte des années.
Ils renouent avec leur âge qu'ils avaient oublié
et retrouvent les jeux qui vont avec. Ils rient, chahutent leurs
accompagnateurs - des humanitaires de Save The Children - comme
s'ils rentraient de colos alors qu'ils reviennent de la guerre.
Ce sont des enfants-soldats - ou plutôt des soldats redevenus
enfants. Quelques semaines plus tôt, ils combattaient
dans des bandes armées du Nord-Kivu, cette province de
la République démocratique du Congo (RDC) transformée
depuis plus de quinze ans en champ de bataille et qui connaît
depuis février dernier une très fragile accalmie.
Massés devant une gargote au nom prometteur, La Clef
de la Belle Vie, à Kirumba, une grosse bourgade nichée
dans les montagnes au-dessus du lac Édouard, ils sont
une trentaine à attendre d'être démobilisés
et rendus à leurs proches. "Ils savent que je suis
là. Ils vont faire la fête, égorger une
bête pour mon retour", s'écrie un garçon
aux lunettes bleutées qui déclare avoir "16",
puis, après un moment d'hésitation, "13 ans.
Il en avait trois de moins quand il a rejoint les Maï-Maï,
une milice d'autodéfense. |
|
Chez
les Maï- Maï…
"Je suis devenu l'escorte d'un colonel. Là, au moins,
on avait des tenues et de quoi manger."
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
|
"Ils
avaient une position près de la parcelle de mes parents.
Je suis parti par goût de l'aventure." Il portait
un prénom prédestiné. "Chez moi, on
m'appelle De l'Armée parce que je suis né
pendant les affrontements, dans un lieu de fuite." Un enfant
de la guerre qui a fini guerrier, comme tant d'autres. Lire
la suite… |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Boris Vian, la vie jazz |
|
|
Ingénieur,
trompettiste, romancier, poète, traducteur, parolier
et érudit du jazz. / Ingénieur fonctionnaire le
jour… trompettiste la nuit… / Voir
la vidéo.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
La
société vomit les touche-à-tout. Elle leur
fait payer leurs talents multiples au prix fort. Ingénieur,
trompettiste, romancier, poète, traducteur, parolier,
érudit du jazz, prince des nuits de Saint-Germain-des-Prés,
tout cela sans effort apparent, enjambant les catégories,
glissant d'un registre à l'autre, Boris Vian a incarné
la polyvalence, la facilité, l'anticonformisme, de façon
intolérable pour les besogneux, les hypocrites, les gardiens
du temple moral. Ses origines sont bourgeoises. Une bourgeoisie
un peu rêveuse, tournée vers l'art, la musique,
les jeux. Mais le krach de 1929 anéantit la fortune paternelle,
la villa de Ville-d'Avray est louée à une famille
de musiciens (les Menuhin qui ont un fils prénommé
Yehudi), et avec la même bonne humeur, la même grâce,
comme s'ils planaient au-dessus des contingences matérielles,
le couple et ses quatre enfants s'installent dans l'ancienne
maison du gardien. Vian se souviendra de son enfance comme de
vacances perpétuelles. Si heureuses que la découverte
d'une malformation cardiaque échoue à les assombrir.
C'est par la radio que déferle une autre musique, venue
des États-Unis. Le swing a pénétré
en lui et n'en sortira plus. Il mène de front l'École
centrale, la trompette, les filles. Réformé pour
raison médicale, il coule une Occupation plutôt
douce, ce qui ne l'empêchera pas d'éprouver une
aversion viscérale pour la guerre. 1947 le trouve marié,
père de famille, ingénieur fonctionnaire le jour,
trompettiste la nuit, écrivain le reste du temps : |
|
|
"l'Écume
des jours", "l'Automne à Pékin"
sont parus chez Gallimard ; "J'irai cracher sur vos
tombes" (pastiche de roman noir écrit sous pseudonyme)
a fait scandale mais rapporté une somme rondelette. Mais
déjà, la fête est finie. Les enfants du
Tabou rentrent dans le rang. Pas lui. La liberté est
son oxygène. Il s'installe dans une chambre de bonne,
écrit 500 chansons, partage la vie d'une danseuse, jongle
avec le quotidien. La mort est à ses trousses. Elle le
rattrapera juste avant la quarantaine. Peu pris au sérieux
par ses contemporains, il sera adulé par la génération
suivante dont il anticipait l'esprit de révolte. Un portrait
d'une séduction pathétique, où cet homme
qui ne vivait que pour le jazz revit au rythme de standards
célèbres, et l'évocation d'une époque
charnière, dont la complexité nous est restituée
grâce à une documentation superbe. (Source) |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Tarzan au musée du quai Branly |
|
|
Héros
de la littérature américaine puis de la BD, popularisé
par le cinéma, Tarzan se voit consacré par une
exposition au Musée du quai Branly, "Tarzan !
ou Rousseau chez les Waziri". L'occasion de redécouvrir
l'incroyable destin du meilleur ami de Cheetah, parfois décrit
comme un "abruti" ou qualifié de "Jean-Jacques
Rousseau de la brousse"... A partir de mardi, "Tarzan !"
retrace l'épopée de ce personnage populaire né
de l'imagination d'un contemporain de Darwin, l'Américain
Edgar Rice Burroughs, qui écrit en 1912 "Tarzan
of the Apes" (Tarzan et les singes), l'histoire d'un fils
d'aristocrates anglais débarqués dans la jungle
africaine, recueilli et élevé par une tribu de
grands singes à la mort de ses parents. Intelligent et
cultivé, il ne rencontre des humains qu'une fois adulte,
sympathise avec les Waziri (une tribu alliée de Tarzan)
se rend en Amérique avant de rejeter la civilisation
et retourner dans la jungle. Comme Jules Verne, Burroughs n'a
jamais quitté son pays mais a imaginé "son"
Afrique et conçu un héros inspiré du mythe
de Romulus et Rémus, d'Hercule mais aussi du "Livre
de la jungle" de Rudyard Kipling et des récits d'enfants
sauvages. Succès considérable traduit en 56 langues,
Tarzan associe aventures, exploits et réflexion sur la
société, la nature, l'évolution (darwinisme
contre créationnisme), à l'image de cette phrase
du roman: "Tarzan pensait à la fragilité
de la frontière entre le primitif et le civilisé".
Lire
la suite… |
|
Le musée
du quai Branly explore le mythe de l'homme singe.
du 16 juin au 27 septembre 2009
Éventail (cuivre et plume d’autruche) Cameroun
/ Parure des ravisseurs de femmes (dents d’hippopotame,
griffe de lion, fibres de palmier) Cameroun / Lire
page 6
|
|
|
|
|
|
Juin
2009 - La résistance aux antibiotiques |
|
|
Lorsqu'une
bactérie rencontre un antibiotique, elle subit un stress
qui déclenche la synthèse d'une sorte d'enzyme
signal d'alarme.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
|
Lorsqu'une
bactérie rencontre un antibiotique, elle subit un stress
qui déclenche la synthèse d'une sorte d'enzyme
signal d'alarme. Lequel disloque le "petit train"
constitué d'un grand nombre de gènes de résistance,
accrochés à la queue leu leu dans une partie de
son génome. Ces gènes ont été ramassés
dans la nature depuis la nuit des temps - "notamment au
contact des innombrables antibiotiques naturels qui se trouvent
dans le sol", explique Didier Mazel, de l'Institut Pasteur.
Après le signal d'alarme, le petit train, ou "intégron",
raccroche ses wagons au hasard. Or, comme seuls les gènes
figurant en tête peuvent s'exprimer, presque toutes les
bactéries meurent. Sauf celles qui se retrouvent (par
hasard donc) avec le "bon" gène en tête
du train : elles se multiplient illico pour donner naissance
à une souche rebelle. Une équipe franco-espagnole,
associant notamment le CNRS et l'Institut Pasteur, vient ainsi
pour la première fois de décrypter dans le détail
le mécanisme par lequel les bactéries peuvent
acquérir de redoutables multirésis- tances aux
antibiotiques. "Chez beaucoup de bactéries, et même
s'il s'avance masqué, indétectable à beaucoup
de tests, le gène de la résistance est déjà
présent", résume Didier Mazel. Cette découverte
devrait modifier les stratégies de santé publique,
face à la prolifération des bactéries multirésistantes.
Certes, il reste préférable de limiter aux seuls
cas indispensables le recours aux antibiotiques - "pas
automatiques". |
|
|
Mais
il ne sert à rien de se priver, pendant plusieurs années,
d'un antibiotique performant - avec l'espoir qu'un beau jour
les bactéries en auront perdu le souvenir : les bactéries
n'oublient jamais rien. Il faut donc poursuivre sans relâche
la recherche d'antibiotiques nouveaux. Et de préférence
de ceux qui, particulièrement sournois, ne déclenchent
pas le fameux stress de dislocation des wagons. Car de tels
produits existent et on devrait donc, de toute urgence, s'intéresser
à eux. Lire
la suite... |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - La BD dans les chais |
|
|
(…)
Le Musée a ouvert en 1990, dans les brasseries du quartier
Saint-Cybard réhabilitées par Roland Castro, mais
il ne correspond plus aujourd'hui aux critères d'exposition,
ni aux normes de conservation d'un musée de France. Nous
trouvons dans les chais, magnifique bâtiment industriel,
des conditions optimums pour recevoir le public et préserver
notre fonds patrimonial, le plus grand d'Europe : 8000 originaux,
43000 livres, 115000 périodiques... (…) C'est un
nouveau souffle pour le Musée. Son allure est atypique
et la présentation des collections innovante : les originaux
et les imprimés sont présentés dans des
vitrines, à plat, et non sur cimaises. Ils tournent tous
les trois mois - pour la conservation du papier - et de ce fait,
l'exposition permanente change quatre fois par an. On peut lire
sur place, dans nos spectaculaires canapés serpentins,
les livres dont les images sont exposées. La librairie
prend toute sa dimension : 40000 références et
4000 nouveautés. Plus prosaïquement, un parking
pourra enfin accueillir les visiteurs. Ces rives de la Charente,
ses îles et ses jardins s'inscrivent dans le projet d'urbanisme
d'un quartier qui comprend des entreprises audiovisuelles, le
Campus de l'Image, le Musée du Papier, et la Maison des
Auteurs qui accueille en résidence des artistes français
et étrangers... C'est une reconquête de son fleuve
par la ville. Je souhaite donner plus de visibilité au
centre de documentation, aux fonds patrimoniaux, qui ne sont
accessibles qu'aux chercheurs et aux étudiants. Et j'espère
ouvrir le lieu aux autres images : arts graphiques, illustration,
cinéma d'animation, jeux vidéo. Lire
l'article… |
|
Le
20 juin sera inaugurée à Angoulême la Cité
internationale de la Bande dessinée et de l'Image / [d’après
Calvo] |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Un coiffeur qui décoiffe ! |
|
|
|
|
Wang
Xiaoyu, un coiffeur chinois, espère gagner une nouvelle
clientèle grâce à cet étonnant service.
Le voici s'entraînant sur un mannequin, dans le courant
du mois de mai 2009. (Source) |
|
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Cette photo n’est pas à l’envers
Wang Xiaoyu, coiffeur chinois, se met dans la position du poirier
pour réaliser ses coupes.
|
|
|
|
|
Juin
2009 - BD aux enchères... |
|
|
Vraoum ! trésors de la bande dessinée et art contemporain
28 Mai - 27 Septembre 2009 à la
Maison Rouge
----------------------------------- |
|
|
|
Little
Nemo, Yellow Kid, Tintin, Blake et Mortimer, Mickey, Superman,
Astérix, Blueberry, Astro Boy, Le Chat… Ces personnages
et ces héros nés sous la plume des plus grands
auteurs de bande dessinée n'ont pas simplement fait les
délices de millions de lecteurs à travers le monde
; ils ont aussi influencé les artistes tels que Erró,
Takashi Murakami, Wim Delvoye, Bertrand Lavier, Alain Séchas,
Wang Du ou encore Gilles Barbier.
L’exposition VRAOUM ! présente 200 planches originales
parmi les plus rares ou les plus célèbres du 9ème
art face à une cinquantaine d’œuvres d'art
contemporain (peintures murales, installations, etc.)
Une exposition à découvrir en famille !
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------
|
"Canon
del Diablo" fusain de Jean Giraud entre 25000 et 30000
euros !
10 mai 2009 : une page des bijoux de la Castafiore réalisée
par Hergé en 1963 : 310000 euros ! / Ne jetez jamais
vos BD ! Lire
l’article page 8 |
|
|
|
|
Juin
2009 - Londres : Scandales à répétition… |
|
|
|
|
Confronté
au scandale des notes de frais qui secoue la Grande-Bretagne
depuis plusieurs semaines, le Premier ministre Gordon Brown
a annoncé, vendredi 5 juin, un remaniement. Le ministre
britannique des Finances Alistair Darling a été
reconduit à son poste, comme son confrère Peter
Mandelson la tête du ministère du Commerce, avec
des compétences élargies qui prend aussi le rang
de numéro un des ministres. Downing street a aussi annoncé
le maintien de David Miliband au ministère des Affaires
étrangères. Parmi les nouveaux arrivants, Bob
Ainsworth est nommé au ministère de la Défense.
De son côté, Gordon Brown a confirmé qu'il
"ne quitterait pas" son poste. Parmi les autres changements,
finalement peu nombreux, John Denham prend le portefeuille des
Collectivités locales, en remplacement de Hazel Blears,
et Andy Burnham la Santé. Yvette Cooper prend le ministère
du Travail et des Retraites, en remplacement de James Purnell,
qui a démissionné avec fracas jeudi soir, appelant
Gordon Brown à l'imiter. Le remaniement est vu par la
presse comme un moyen pour Gordon Brown de sauver son poste
tandis que se multiplient les appels à sa démission,
jusqu'au sein de son parti, et après le départ
de huit ministres de son gouvernement. |
|
|
La
secrétaire d'État britannique à l'Europe,
Caroline Flint, a démissionné vendredi, et a été
immédiatement remplacée par Glenys Kinnock, a
annoncé le Premier ministre Gordon Brown. Un départ
qui porte à huit le nombre de démissions du gouvernement.
Dans une lettre de démission très sévère,
Caroline Flint reproche notamment à Gordon Brown d'avoir
déclaré qu'elle n'était qu'une femme "faisant
tapisserie" au sein du gouvernement. Glenys Kinnock, l'épouse
de Neil Kinnock, l'ancien dirigeant du parti travailliste, ne
détient aucun mandat électif et sera nommée
à la chambre des Lords. Geoff Hoon, le ministre britannique
des Transports, avait également grossi vendredi la liste
des départs du gouvernement de Gordon Brown. Il s'agissait
du septième membre du gouvernement, et du cinquième
membre du Cabinet - qui regroupe les principaux ministres -
à claquer la porte en quatre jours. Le dirigeant travailliste
fait l'objet d'appels répétés à
sa démission, notamment d'un des ministres démissionnaires.
Une pétition circule par ailleurs au sein du Labour appelant
à son départ. Lire
la suite... |
|
|
|
|
|
Juin
2009 - Le cochon, cousin mal aimé de l'homme ! |
|
|
Après
l'alerte à la grippe porcine, l'historien des animaux
consacre un livre au "cousin mal aimé" de l'homme.
Le Nouvel Observateur : Qu'ont en commun l'ours, que
vous avez étudié comme un "roi déchu",
et le cochon ?
Michel Pastoureau : Mes animaux vedettes sont en général
des réprouvés : j'ai aussi d'énormes dossiers
sur le corbeau. Mais alors que l'ours a été vénéré
puis dévalorisé, il y a toujours eu un mélange
d'attrait et de rejet à l'égard du cochon. Pour
moi, cela vient de son cousinage biologique trop grand avec
l'homme. Les médecines antique, puis arabe médiévale
le savaient déjà : à l'intérieur,
c'est tout pareil ! A tel point qu'on sait greffer des organes
porcins sur des hommes. Une truie peut même être
mère porteuse le temps d'une opération chirurgicale
! Je ne sais pas quels troubles psychologiques on garde d'avoir
été dans le ventre d'une truie, mais ça
s'est fait, au Canada.
N. O. : Vous écrivez que "manger du porc,
c'est plus ou moins être cannibale". Au fond, plus
on a de répulsion pour le cochon, plus on s'en sent proche
?
M. Pastoureau : Il y a de cela, oui. On a renoncé
aux raisons climatiques ou hygiéniques pour expliquer
le tabou présent chez les juifs et les musulmans. En
revanche, les rares témoignages dont nous disposons soulignent
tous que la chair humaine a le goût du cochon... Ce qui
n'est pas étonnant puisque le patrimoine génétique
commun est de 95% ! Lire
la suite… |
|
Né
en 1947, Michel Pastoureau est historien,
spécialiste des couleurs, des symboles et des animaux.
|
|
|
|
|
|
Juin
2009 - La guerre du lait |
|
|
Saint Brieuc à lait et à feu !
Les cours mondiaux du beurre et du lait s’effondrent,
les citernes débordent… |
|
Signé dans la nuit de mercredi à jeudi après
quatre cycles de discussions en cinq jours, cet accord prévoit
un prix de 280 euros pour 1.000 litres de lait alors que les
producteurs avaient successivement réclamé 305
puis 290 euros. "S'il y a eu un accord c'est que finalement
chacun a fait un effort, les éleveurs qui demandaient
plus et les industriels qui voulaient payer moins", s'est
félicité le ministre de l'Agriculture, Michel
Barnier, sur RTL. Jean-Michel Lemétayer, président
de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants
agricoles (FNSEA), a défendu le compromis. "C'est
un accord courageux parce que je sais que les producteurs de
lait attendaient plus", a-t-il déclaré. "Je
sais qu'il y aura de la démagogie faite sur le terrain
mais la FNSEA aura montré une fois de plus qu'elle prend
ses responsabilités", a-t-il ajouté sur France
Info. De fait, de petites organisations syndicales, qui ne sont
pas représentées au Centre national interprofessionnel
de l'économie laitière (CNIEL), ont dénoncé
un "accord de dupes" ou un "prix politique sans
politique laitière", ciblant leurs critiques sur
la Fédération nationale des producteurs de lait
(FNPL). La Confédération paysanne appelle à
une "action nationale" la semaine prochaine pour réclamer,
entre autres, "des modalités de fixation des prix
prenant en compte les coûts de production des éleveurs".
Pour l'Organisation des producteurs de lait (OPL), émanation
de la Coordination rurale, le prix du litre de lait ne peut
pas descendre en dessous des 40 centimes. Lire
la suite… |
|
|
|
|
O |
|
|
|
|
|