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Octobre
2009 - La magie des nombres |
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Des
hommes et des nombres
Chiffres en sanskrit inscrits dans un carré magique à
Lijjain (Inde, état du Madhya Pradesh). // Dans les dessins
de sable, des artistes du Vanuatu ou l’art divinatoire
des marabouts malgaches se cachent des formules mathématiques
complexes. // S’ils ne calculent pas à proprement
parler, les oiseaux migrateurs sont les champions de la trigonométrie
!
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La
magie des nombres : De la Grèce à la Chine : Pythagore,
Archimède, Euclide, ont posé les bases des maths
occidentales. // Mathématiques appliquées : "Il
y a sept maisons, dans chaque maisons sept chats, chaque chat
mange setp souris, chaque souris mange sept épis de blé,
chaque épi contient sept eqats (env. 5l) de grains. Combien
de choses en tout ?" Voici l’un des 84 problèmes
rapportés vers 2000 av. JC dans le papyrus Rhind. C’est
grâce à un tel manuel que le scribe du cadastre
ci-contre, figuré dans la tombe de Menna vers 1400 av.
JC, a dû apprendre son métier.
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Les nombres et les chiffres // Le nombre d’or, c’est
un moine franciscain italien de la Renaissance Luca Pacioli
qui le lance vers la célébrité. Le nombre
d’or, fantasme d’un monde parfait. Le fait qu’il
se trouve partout dans la nature ne résiste pas aux analyses
scientifiques. // Le 3 : symbolise les 3 étapes de la
vie (naissance, vie, mort). // Le 7 : chiffre sacré (le
3 nombre de l’âme + le 4 les choses sacrées)
// Le 12 : symbole pour les pères de l’église
(la pénétration de la matière par l’esprit)
// Le 13 : il est considéré comme un porte malheur
en France. Cette peur remonte au dernier repas du Christ. Avant
d’être arrêté, il y avait 13 convives
à table. // Le 666 : c’est le nombre du diable
! Cette croyance découle de l’apocalypse de Jean
(XII, 16-18) "Que celui qui a de l’intelligence calcule
le nombre de la bête. Car c’est un nombre d’homme,
et son nombre est 666…"
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Source : Sciences
et avenir hors série octobre/novembre 2009
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Octobre
2009 - Une terre qui ressemblerait à l’enfer |
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Enfin
! Pour la première fois, les astronomes ont identifié
avec certitude une planète rocheuse, de même densité
que la Terre. Son nom ? Corot-Exo-7b. Repérée
l'hiver dernier par le satellite français Corot, elle
faisait déjà figure d'extravagante, cumulant les
records de la planète la plus petite, avec un rayon équivalent
à 1,7 fois celui de la Terre, et celui de la planète
la plus proche de son étoile - une jumelle du Soleil
-, dont elle fait le tour en 20 heures. Restait à connaître
sa masse. C'est chose faite, grâce au spectromètre
Harps, installé sur le télescope européen
de 3,6 m de La Silla, au Chili. Il aura fallu plusieurs mois
et plus de 100 mesures pour que l'astronome suisse Didier Queloz
et son équipe attribuent à Corot- Exo-7b une masse
correspondant à 4,8 fois celle de la Terre. "En
combinant la masse et le rayon de la planète, on en déduit
une densité de 5,6 g par centimètre cube, très
comparable aux 5,52 g par cm3 de la Terre", précise
Magali Deleuil, du Laboratoire d'astrophysique de Marseille.
Une telle densité indique que la planète est composée
de roches, avec peut-être une fraction de glaces. Une
surface solide, des réserves potentielles de glaces...
Aurions-nous trouvé une nouvelle terre d'accueil ? Rien
n'est moins sûr. À y regarder de près, Corot-Exo-7b
tient plus de l'enfer que du paradis. D'abord, parce qu'elle
orbite trop près de son étoile : leur proximité
engendre des forces de marées intenses qui ont verrouillé
la rotation de la planète autour en quelques dizaines
d'années; désormais, comme la Lune avec la Terre,
elle tourne toujours la même face vers son étoile.
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Repérée l’hiver dernier, Corot-Exo-7b se
révèle dotée d’une densité
semblable à la Terre. Mais avec une face proche de 2500°C
et l’autre à -200°C, elle s’inscrit dans
une famille d’exoplanètes inconnues. |
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Octobre
2009 - Au néolithique, Chypre se régalait de sanglier. |
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Des ossements datés de 11500 ans montrent que le porc
sauvage a été introduit sur l’île
par l’homme. Et que nos ancêtres ont géré
la faune avant de la domestiquer. |
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Les
premiers ossements connus de sangliers sur une île méditerranéenne
se trouvent à Chypre et ces animaux ont été
introduits par l'homme, conclut une étude archéozoologique
menée sous la houlette de Jean-Denis Vigne, du Muséum
national d'histoire naturelle. Les phalanges des animaux, retrouvées
au milieu de nombreux ossements d'hippopotames nains et d'outils
de pierre, sont datées, au radiocarbone, d'environ ?-11
500 ans. Elles sont plus petites que celles des sangliers continentaux,
montrant une diminution de taille commune aux gros animaux vivant
dans une île après plusieurs générations
(«nanisme insulaire»). Seul l'homme a pu introduire
l'animal sur place, estiment les chercheurs dans les Comptes
rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS),
Chypre ayant toujours été séparée
du continent par au moins 45 kilomètres de mer. Ils rappellent
aussi que les premiers fossiles caractéristiques de porc
domestique n'apparaissent que mille ans plus tard au Proche-Orient.
Après avoir consommé tous les hippopotames nains
de l'île, nos ancêtres les ont donc remplacés
par des sangliers, premier indice de gestion d'un animal sauvage
par l'humanité avant sa véritable domestication
dans différentes parties du monde. (Source) |
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Octobre
2009 - Beauté du corps |
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Voici un objet bien étrange, et bien attirant : cinq
livres empilés à la manière d'une pyramide
aztèque, qui prétendent explorer cent mille ans
de beauté. Pas la beauté en général,
ou celle des œuvres d'art : la beauté du corps humain.
Car, selon les mots de Francesco d'Errico, l'un des auteurs
de ce monumental ouvrage, "le corps a été
le premier objet de convoitise du beau". Cent mille ans,
donc, de la préhistoire aux lointains futurs des années
2200. Le premier volume plonge même plus vigoureusement
encore dans le temps, puisqu'il raconte comment, il y a 300
000 ans déjà, les ancêtres d'Homo sapiens
s'adonnaient à des rituels cosmétiques en s'enduisant
la peau de pigments rouges. "Cet exercice de transformation
de notre corps, réputé superficiel, féminin,
récent, est en fait inscrit dans le disque dur de l'humanité",
s'émerveille l'ethnologue Élisabeth Azoulay, qui
a coordonné le projet. Les hommes et les femmes de la
préhistoire «n'étaient pas ces pauvres hères
[...] condamnés à une quête obsessionnelle
et vitale de maigres ressources. Ils avaient faim de symboles
et de représentations autant, sinon plus, que de gibier»,
insiste Pascal Picq. Le paléoanthropologue fait partie
des quelque 300 auteurs qui ont participé à l'entreprise.
Archéologues, historiens, philosophes, ethnologues, mais
aussi photographes, peintres, sculpteurs, cinéastes.
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De la préhistoire au XXIIIe siècle, l’homme
n’a cessé de trandformer son apparence. Portrait
de la région du Fayoum, 120-130 après J.C. |
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Octobre
2009 - Pollution |
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L’algue verte est un réel problème de santé
publique
Mort d’un cheval sur la plage de Saint-Michel en Grève
(Côtes d’Armor) 28 juillet 2009. |
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La
mort d'un cheval sur la plage de Saint-Michel-en-Grève
(Côtes-d'Armor) le 28 juillet est bien due aux algues
vertes. L'Ineris, l'Institut national de l'environnement industriel
et des risques, a déterminé que les dégagements
d'hydrogène sulfuré qui ont tué l'animal
provenaient de la décomposition de ces "laitues
de mer" qui posent un problème de santé publique
croissant. En 2008, 4100 hectares ont été recouverts
d'algues contre 2900 l'année précédente,
selon les observations aériennes du Ceva, le Centre d'études
et de valorisation des algues. 2009 devrait se solder comme
une année aussi sinistrée que 2008. "Les
années pluvieuses favorisent les déversements
de nitrates dans la mer, et ceux-ci vont nourrir Ulva armoricana,
expose Sylvain Ballu, du Ceva. En hiver, il subsiste au large
un stock important d'algues qui ne demandent qu'à se
multiplier dès le retour de la chaleur et de la luminosité,
surtout si les tempêtes ne les dispersent pas." La
saison 2008-2009 ayant été relativement clémente,
le "bloom" (prolifération) a démarré
très tôt au printemps et les pluies d'été
n'ont rien arrangé. L'an dernier, 50 000 tonnes ont été
ramassées et épandues sur les terres agricoles.
Une sorte de retour à l'envoyeur. Mais on pourrait faire
autre chose de cette biomasse : financé par l'ANR, l'Agence
nationale de la recherche, le Ceva veut transposer à
l'échelle industrielle un procédé enzymatique
produisant des oligosaccharides bioactifs utilisables en "chimie
verte". Ce qui n'exonérerait cependant pas l'agriculture
bretonne de l'obligation de réduire ses épandages
d'engrais. (Source) |
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Octobre
2009 - Le marché de l’art traque le faux |
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Le
célèbre buste de Néfertiti exposé
à Berlin n’est-il qu’un vulgaire moulage
moderne ? Ce ne serait pas la première œuvre à
susciter des interrogations… Pourtant, grâce à
leurs instruments high-tech, les experts sont presque toujours
capables de distinguer le vrai du faux…
L'histoire fera-t-elle de nouveau «perdre la tête»
à une reine ? Tout juste rénové, le Neues
Muséum de Berlin, qui rouvre ses portes ce mois-ci, devrait
présenter à des milliers de visiteurs séduits
le célèbre buste de la souveraine égyptienne
Néfertiti, trésor de ses collections antiques.
La tête sculptée à Faîtière
beauté, vieille de 3400 ans, sera présentée
seule, au centre d'une salle à coupole, à l'abri
d'une vitrine. Pourtant, une récente publication a jeté
un pavé dans la mare* : le chef-d’œuvre millénaire
ne serait qu'un vulgaire moulage du début du XXe siècle
! Le buste aurait été fabriqué en 1912
en Égypte, sur le chantier même où il est
censé avoir été découvert, à
la demande de l'archéologue allemand Ludwig Borchardt
qui souhaitait faire des tests de polychromie. Un banal quiproquo
serait ensuite à l'origine de l'imbroglio, l'archéologue
n'osant démentir l'authenticité de la pièce.
Cette version, jamais étayée, est fermement contestée
par les responsables du musée berlinois. Pourtant, si
l'histoire était avérée, le buste de Néfertiti
ne serait pas le premier faux à avoir rejoint des collections
officielles ! Dans un entretien accordé en 2008 au quotidien
Le Monde, Susan La Nièce, conservatrice au British Muséum,
reconnaissait que "beaucoup de faux se trouvent dans les
collections". Lire
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Le célèbre buste de Néfertiti exposé
à Berlin n’est-il qu’un vulgaire moulage
moderne ? Ce ne serait pas la première œuvre à
susciter des interrogations… Pourtant, grâce à
leurs instruments high-tech, les experts sont presque toujours
capables de distinguer le vrai du faux… |
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Octobre
2009 - Un faussaire chasse l’autre |
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La
falsification de cet autoportrait de Dürer (1471-1528)
réalisé au XIXe siècle a été
mise en évidence en recourant à plusieurs techniques,
ex : l’examen infrarouge… // Le célèbre
marchand d’art Fernand Legros a été condamné
en 1979 pour avoir vendu de fausses toiles de maître dans
le monde entier ! |
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Si
le marchand d'art Fernand Legros a été l'un
des plus grands receleurs et vendeurs de faux tableaux dans
la seconde moitié du XXe siècle, les faussaires
actuels ont de qui tenir. Dans les années 1990, la
police judiciaire de Dijon avait démantelé,
après deux ans d'enquête en France, en Grande-Bretagne
et aux États-Unis, un réseau de trafiquants
de faux bronzes de Diego Giacometti (le frère d'Alberto),
qui aurait écoulé jusque dans les grandes salles
des ventes jusqu'à 140 millions de francs (21,3 millions
d'euros) de contre façons. Les fausses pièces
avaient notamment été fabriquées par
un des anciens ouvriers du maître de fonderie Jacques
Redoutey. Dans les années 1980, des collections américaines
comme celles du Museum of Fine Arts de Boston avaient réalisé
que 80% de leurs terres cuites provenant du Mali, prétendument
datées du IXe au XIe siècle, étaient
des faux. Entre-temps, des centaines de milliers de dollars
s'étaient évaporés dans la nature. Faux
crétois, faux étrusques... la liste est longue,
et peu de musées, même les plus célèbres,
y ont échappé. Ainsi, des faux tanagras, ces
très jolies statuettes découvertes fortuitement
dans l'ancienne cité éponyme de Béotie,
en Grèce (IVe siècle avant J.-C. - IIIe siècle
après J.-C.) et dont de nombreuses contrefaçons
furent produites au XIXe siècle pour répondre
à l'engouement des collectionneurs, ont été
récemment décelés dans des collections
à Berlin ou au Louvre, le musée parisien n'a
d'ailleurs pas souhaité s'étendre sur ces questions.
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Octobre
2009 - Inde |
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Pénurie
d'eau en Inde du Nord. Les deux satellites du programme Grâce
(Gravity Recovery and Climate Experiment) de la Nasa ont mesuré
des variations du champ de gravité terrestre provoquées
par l'abaissement des nappes phréatiques. Entre 2002
et 2008, ces réservoirs souterrains ont perdu quatre
centimètres par an, soit 109 milliards de mètres
cubes pour les régions très peuplées du
Pendjab, de l'Haryana et du Rajasthan. Gratuite et jusqu'ici
abondante, l'eau souterraine est pompée pour l'agriculture
à partir de 19 millions de puits. La baisse du niveau
des nappes conduit à forer toujours plus profond, ce
qui oblige les agriculteurs à se doter de pompes gourmandes
en carburant. Ces moteurs émettent de 4 à 6% des
gaz à effet de serre de l'Inde, aggravant un réchauffement
climatique qui va faire diminuer les pluies. Pour contrer ce
funeste engrenage, les autorités veulent renforcer l'irrigation
à partir des eaux de surface.
(Source) |
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Les nappes phréatiques s’assèchent. Le tarissement
des puits (Rajastan) a été confirmé par
les satellites de la Nasa. |
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Octobre
2009 - Lautréamont |
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Lautréamont, mort à l’âge de 24 ans,
est sorti du purgatoire grâce aux surréalistes
! // Isidore Ducasse, alias le comte de Lautréamont,
est né à Montevideo en 1846 et mort à Paris
en 1870. il est l’auteur des Chants de Maldoror dont le
premier chant parut d’abord anonymement en 1868…
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Vous
ouvrez mécaniquement la nouvelle Pléiade consacrée
à Lautréamont, vous croyez connaître l'auteur,
depuis longtemps archivé parmi les grands classiques
du XIXe siècle, vous jetez un coup d'œil sur le
début des "Chants de Maldoror", et vous vous
apercevez que, croyant les avoir lus autrefois, vous êtes
saisi d'un léger vertige : "Plût au ciel que
le lecteur enhardi et devenu momentanément féroce
comme ce qu'il lit..." Ça y est, vous êtes
pris, ou repris, vous voulez en savoir davantage, vous vous
enhardissez, vous devenez féroce, ce qui vous change
de la lourde torpeur agitée de l'actualité. Mais
votre surprise augmente en découvrant que ce volume est
suivi des principaux textes écrits sur les "Chants"
et sur "Poésies" depuis cent quarante ans :
Breton, Aragon, Artaud, Gracq, Blanchot et bien d'autres, un
fabuleux roman. Court-circuit massif : après deux guerres
mondiales, des massacres insensés et des tonnes de littérature,
Isidore Ducasse, comte de Lautréamont, est plus présent,
plus vif et plus énigmatique que jamais. Il meurt à
24 ans, quasiment inconnu, en 1870, pendant le siège
de Paris. A peine quelques recensions pour les "Chants",
rien sur "Poésies". Mais le feu couve sous
la cendre, le fluide agit, la stupeur va se faire de plus en
plus forte. C'est Léon Bloy d'abord, en 1890, dans une
intervention intitulée "le Cabanon de Prométhée"
: aucun doute, l'auteur est fou. "C'est un aliéné
qui parle, le plus déplorable, le plus déchirant
des aliénés." C'est un génie, soit,
mais avorté. Lire
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Octobre
2009 - Un océan se cache sous nos pieds |
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Dans
le nord du Pacifique, sous l'Asie, le manteau terrestre (jusqu’à
670 kilomètres de profondeur renfermerait jusqu'à
2% d'eau. C'est l’un des enseignements tirés de
la carte de répartition de l'eau dans les profondeurs
levée par une équipe de l'université d'Oregon
(États-Unis) et publiée dans Nature (20 août).
Cette présence serait due à la subduction. En
plongeant dans le manteau, la plaque océanique entraînerait
avec elle des minéraux hydratés. Ces derniers
libéreraient ensuite leur eau dans le manteau terrestre.
Ces résultats sont fondés sur des mesures de conductivité
électrique, corrélée au mouvement des ions
hydrogène provenant principalement de l'eau libérée
: "Nous accumulons des mesures depuis vingt ans et aujourd'hui
seulement nous pouvons établir ces cartes", explique
Pascal Tarifs, de l'institut universitaire européen de
la mer (IUEM), à Brest, qui travaille sur les données
en provenance de plus grandes profondeurs. Depuis quelques années,
les géophysiciens soupçonnent la présence
de l'équivalent d'un océan terrestre sous nos
pieds... "Sans que l'on puisse encore confirmer",
rappelle Pascal Tarifs. L'élément liquide, même
en très faible quantité, jouerait un rôle
important dans la viscosité des roches et leur fracture
lors de séismes. De même, il modifierait le régime
des éruptions volcaniques.
(Source) |
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Dans le nord Pacifique, sous l’Asie, le manteau terrestre
(jusqu’à 670 kilomètres de profondeur) renfermerait
jusqu’à 2% d’eau… |
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Octobre
2009 - La belle de Mucha |
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C'était
l'esprit de la Belle Époque. Alfons Mucha (1860-1939),
affichiste et artiste, entra dans la postérité
en créant une femme fleur, sinueuse, mystérieuse,
sensuelle et finalement très ornementale. Comme le montrait,
jusqu'au 20 septembre au musée Fabre de Montpellier,
la grande exposition qui lui était consacrée et
qui sera bientôt au musée du Belvédère
à Vienne, c'est Sarah Bernhardt qui lui assura ce succès
en l'élisant, un temps, comme affichiste exclusif de
son théâtre.
Mais comment cette idée de la créature féminine
naquit-elle dans son esprit ? Réponse avec cette photo
des années 1900 qui avait été publiée
dans la bible des arts décoratifs du maître, Documents
décoratifs. Le principe consiste à associer un
visage rond et beau, un regard fort, une belle chevelure et
des éléments disparates tels qu'un cadre en bois
doré sur fond de peintures diverses. Si on trouve des
dessins Art nouveau de Mucha, ses propres photos sont plutôt
rares sur le marché. Reste que l'estimation semble un
peu élevée pour un document de petit format (12
x 9 cm) : 5 400 euros. (Source)
Le 8 octobre, New York. Christie's
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Alfons Mucha (1860-1939) affichiste et artiste entra dans la
postérité en créant une femme fleur, sinueuse,
mystérieuse, sensuelle et finalement très ornementale… |
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Octobre
2009 - Dans les vallées des fresques oubliées |
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Aranvielle : de gauche à droite, Marc et le Christ
Vielle-Louron : dans la sacristie de l’église Saint
Mercurial, détail du jugement dernier – XVIe siècle.
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Isolées dans les Alpes ou les Pyrénées,
de modestes chapelles cachent des trésors picturaux.
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De loin, la petite chapelle ressemble à une grange. La
porte est verrouillée, il faut aller chercher la clé
à un kilomètre de là, à la mairie
du village de Roure, au fin fond de la vallée de la Tinée
(Alpes-Maritimes). Vous entrez, vos yeux s'habituent à
la pénombre et c'est alors une incroyable vision : le
plafond voûté, toutes les parois sont couverts
de peintures aux couleurs vibrantes, aux motifs hallucinants,
telle cette femme nue chevauchée par un diable. La chapelle
Saint- Sébastien-et-Saint-Bernard est l'une de ces innombrables
églises peintes que l'on recense depuis une dizaine d'années
en France. De l'an 1000 au XVIe siècle, la plupart des
édifices religieux furent décorés par des
peintres locaux, mais aussi des artistes majeurs comme le maître
ligure Andréa da Cella, qui officia à Roure. Nombre
de ces peintures ont disparu, badigeonnées de blanc après
l'austère Réforme ou effacées au XIXe siècle,
époque où le «bon goût» était
à la pierre nue. Mais certaines vallées oubliées,
comme celles de la Tinée, ou de Louron, dans les Pyrénées,
ont préservé leurs chefs-d’œuvre. Ils
sont peu à peu redécouverts, restaurés,
classés monuments historiques. Pour les trouver, il vous
faudra être curieux, accepter de vous égarer sur
des chemins de traverse... et trouver le gardien des clés.
(Source)
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Octobre
2009 - Pauvre bête ! |
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Les
grands singes d'Afrique sont bien une nouvelle source d'infection
par des virus proches du sida, comme le montre le dépistage,
par des chercheurs français et britanniques, d'une Camerounaise
séropositive pour ce type de virus. L'hypothèse
avait été avancée en 2006, avec la découverte
de gorilles infectés au Cameroun. Le fait que la femme
porteuse du virus n'ait pas été en contact avec
des singes implique que celui- ci est déjà présent
dans la population locale. Sa séquence suggère
qu'il pourrait dériver d'une souche propre au chimpanzé.
Une quarantaine de virus d'immunodéficience simiens,
les VIS, infectent sans conséquences apparentes diverses
espèces de singes en Afrique. Parmi ceux-ci, seul celui
d'une sous-espèce de chimpanzé vivant dans l'ouest
de l'Afrique centrale, Pan troglodytes troglodytes, s'avère
très proche du VIH et à l'origine de la pandémie
actuelle chez l'homme. Alors que ce virus simien (VIScpz) semble
toléré par Pan t. troglodytes, ce n'est pas le
cas pour ses cousins de la sous-espèce voisine, Pan t.
schweinfurthii, vivants plus à l'est. Une équipe
internationale et le Jane Goodall Institute révèlent
pour la première fois le très mauvais état
de santé de 94 individus infectés par le VIScpz
dans le parc national de Gombe, en Tanzanie : leur risque de
décès annuel est plus de dix fois supérieur
aux autres, leur système immunitaire parfois aussi dégradé
que celui des malades du sida, et les femelles sont nettement
moins prolifiques. |
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Le chimpanzé d’Afrique centrale répand plusieurs
variantes du VIH…
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Notre
espèce n'est donc pas la seule à être touchée
par un virus issu du chimpanzé du Cameroun, et le braconnage
des grands singes en Afrique centrale peut encore être
à l'origine de bien mauvaises surprises. (Source) |
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Octobre
2009 - "Venise" au Louvre |
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Plus de 80 tableaux de Titien, Tintoret, Véronèse,
illustrent les rivalités qui opposèrent ces trois
génies dans la cité des Doges. |
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"Titien, Tintoret, Véronèse... Rivalités
à Venise"
Musée
du Louvre du 17 septembre 2009 au 4 janvier 2010
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Mon
Dieu, que la guerre est jolie quand elle est en peinture ! Le
champ de bataille ? C'est Venise au XVIe siècle, alors
au faîte de sa gloire. Les artistes sont les ambassadeurs
de sa beauté et de sa richesse. Les institutions religieuses,
les confréries laïques, les familles riches leur
passent commande d'œuvres destinées à décorer
leurs églises et leurs palais. Peintre officiel de la
République, Titien (né vers 1488, mort en 1576)
domine la scène. Mais bientôt l'un de ses propres
élèves, le Tintoret (1518-1594), lui fait ombrage.
Plus jeune encore, Véronèse (1528-1588) vient
perturber le jeu. Combines, règlements de comptes, tricheries
: tous les coups sont bons pour éliminer le concurrent.
Le plus célèbre épisode est celui du concours
de la Scuoladi San Rocco, en 1564. Alors que la tradition voulait
que les peintres soumettent de simples projets, le Tintoret
se présente les mains vides. Après que ses concurrents
ont présenté leurs ébauches, il entraîne
les commanditaires dans une pièce voisine et, ayant fait
ôter un carton qui dissimulait le plafond, dévoile
sa peinture achevée. Au grand dépit de ses concurrents,
le Tintoret voit son œuvre acceptée. Lire
la suite... |
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Octobre
2009 - Hitler, de Gaulle, Churchill |
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Le
conflit était-il inévitable ? Pourquoi devint-il
mondial Trois livres reviennent sur les raisons de l'enchaînement
fatal.
Dans "1939. Demain, la guerre", Richard Overy fait
la synthèse de cette année décisive. Pour
ce Britannique, professeur d'histoire contemporaine à
l'université d Exeter, 1 issue n était ni totalement
prévisible ni totalement inéluctable. "En
histoire, rien n'est inévitable. L'étrange dialogue
entre le système et les acteurs est au cœur du récit
historique. Les événements eux-mêmes peuvent
être à la fois cause et conséquence : cela
n'a jamais été plus vrai que pour les événements
qui ont conduit l'Europe à la guerre voici soixante-dix
ans." Un autre grand historien britannique, Ian Kershaw,
le rejoint dans cette analyse en prenant pour cadre la période
comprise entre mai 1940 et décembre 1941, période
à ses yeux capitale qui, par les choix allemands, britanniques,
soviétiques, américains, japonais et italiens,
vit basculer le conflit au niveau mondial. Le biographe d’Hitler
a pris le parti de nous montrer la guerre de l'intérieur,
dans les bureaux où se sont prises ces dix décisions
qui ont changé la face du XXe siècle, de la campagne
de France à Pearl Harbor. Et de ces décisions
la France est bien absente après son étrange défaite.
"Les choix fatidiques qui furent accomplis n'étaient
ni prédéterminés ni évidents. En
revanche, ils reflètent le genre de système politique
qui les produisit." Lire
la suite… |
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Le conflit était-il inévitable ? Pourquoi devint-il
mondial ? |
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Octobre
2009 - Enki Bilal |
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Enki
Bilal est l'un des créateurs de BD vivants les plus appréciés
en France. C'est certainement aussi celui qui a le plus grand
sens des affaires. En mars, il sortait son album « Animal'z
», une histoire d'apocalypse, de dérèglement
climatique et de luttes individuelles pour la survie. Dans le
même temps, il exposait dans une galerie des lithographies
rehaussées de couleurs sur le même sujet. Aujourd'hui,
il vend les 350 planches originales exécutées
à la mine de plomb qui ont servi à la création
de cette histoire. Par là même, il affirme sa cote
dans un des domaines de collection en plein boum qui attire
de nouveaux acheteurs passionnés comme Michel-Édouard
Leclerc. On dit que Bilal ne devrait pas renouveler l'expérience
et qu'il a pour projet de créer une fondation qui accueillera
un jour ses originaux. En attendant, les fans devraient se ruer
sur ces feuilles représentant des scènes très
cinématographiques, estimées entre 1 500 euros
pour les plus petites et 35 000 euros pour celle de la couverture.
(Source)
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L’Animal’z
original - Enki Bilal est l’un des créateurs de
BD vivants les plus appréciés en France. C’est
certainement aussi celui qui a le plus grand sens des affaires
! |
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Octobre
2009 - Le frelon asiatique |
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Ils
sont six énormes frelons à faire du surplace devant
l'entrée de la ruche. Ils attendent, patients. De temps
à autre, l'un d'eux se pose sur la planche d'envol pour
jeter un œil à l'intérieur de la colonie,
puis reprend son vol stationnaire. Dans la forteresse assiégée,
des milliers d'ouvrières retiennent leur souffle, alors
qu'elles devraient être au boulot. Aucune n'est prête
à affronter les super-frelons, deux fois plus volumineux
qu'elles. Les abeilles savent d'instinct que ce frelon asiatique
(Vespa velutina nigrithorax) est un spadassin sans scrupules,
gobant les insectes comme un jet-setteur des cacahouètes.
Les abeilles, mais aussi les guêpes, mouches, araignées,
sauterelles, chenilles, et même les libellules. Il ne
crache pas non plus sur la viande et le poisson trouvés
sur les étals des marchés. Enfin, une ouvrière
lourdement chargée de nectar et de pollen finit par se
présenter devant la ruche. Sentant le danger, elle tente
un passage en force. L'innocente ! Un des frelons fond sur elle,
l'agrippe en plein vol avec ses longues pattes et l'emporte
dans un buisson, où il commence par lui arracher la tête
sans même lui adresser la parole. Puis il la dépèce
avec l'habileté d'un chirurgien. L'abdomen est vite transformé
en boulette, que l'affreux monstre transporte jusqu'à
son nid pour en nourrir ses larves, car lui-même n'est
qu'un délicat végétarien se régalant
de fruits pourris. Lire
la suite... |
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Le frelon asiatique est un spadassin sans scrupules. Il dévore
les abeilles, mais aussi les guêpes, araignées,
sauterelles ou libellules… |
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Octobre
2009 - Le bec du toucan |
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Pourquoi
les toucans ont-ils un si gros bec ? De nombreuses hypothèses
- de l'appât sexuel à l'outil idéal pour
peler les fruits ?- ont tenté d'expliquer cette disproportion
par rapport à la taille, sans équivalent chez
les oiseaux. Dans Science, des chercheurs canadiens et brésiliens
établissent enfin avec certitude l'une des fonctions
de ce grand bec : c'est un climatiseur très efficace
!
En contrôlant l'irrigation sanguine de la surface de son
bec, le toucan arrive à réduire d'un quart ou
à multiplier par quatre la chaleur qui s'en dégage,
ce qui est un autre record dans le règne animal. Démonstration
: soumis aune température inférieure à
25 °C, un froid de canard pour lui, le toucan toco garde
l'extrémité de son bec à la température
ambiante pour éviter toute déperdition d'énergie.
Sous des chaleurs tropicales, cette même partie du bec
est au contraire plus chaude que l'air ambiant. L'animal évacue
ainsi plus de la moitié de la chaleur totale qu'il émet,
soit largement plus que ce que peut faire l'éléphant
d'Afrique avec ses grandes oreilles. Les toucans juvéniles,
dont le bec n'est pas encore doté de cette adaptation,
en sont, eux, réduits à grelotter à 27
°C. (Source)
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Le
bec du toucan sert de climatiseur. "Des chercheurs canadiens
et brésiliens établissent enfin avec certitude
l’une des fonctions de ce gros bec : c’est un climatiseur
très efficace ! En contrôlant l’irrigation
sanguine de la surface de son bec, le toucan arrive à
réduire d’un quart ou à multiplier par quatre
la chaleur qui s’en dégage." |
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Octobre
2009 - La nature a désormais un prix |
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Pour la première fois, un rapport fixe un coût
aux dégradations opérées par l'homme sur
l'environnement De quoi éclairer les décisions
politiques.
C'est une boîte de Pandore que s'apprête à
ouvrir l'économiste indien Pavan Sukhdev. En publiant
dans quelques jours la deuxième phase très attendue
de son rapport sur l'"Économie des écosystèmes
et de la biodiversité" (EEB), cet écologiste
influent et atypique de 48 ans va, pour la première fois,
à la demande de l'Union européenne et du Programme
des Nations unies pour l'environnement (PNUE), donner un coût
financier à ce qui n'en a jamais eu : la destruction
de la nature. Tout ce qui nous entoure - animaux, végétaux,
sites naturels - va désormais avoir un prix. Et
l'addition des dégradations s'annonce très salée
: 14 000 milliards d'euros par an en 2050, soit 7% du PIB mondial.
De quoi encourager les politiques et économistes de tout
poil - pour qui les chiffres valent mieux que tous les discours
du monde - à poser un autre regard sur la biodiversité.
Ce travail inédit est le pendant d'un autre rapport retentissant,
rendu en 2006 par l'économiste Nicholas Stern pour le
gouvernement du Royaume- Uni, qui chiffrait, quant à
lui, le coût de l'inaction en matière de réchauffement
climatique. Stern estimait les effets dévastateurs des
changements annoncés à 5500 milliards d'euros
par an en 2050. Selon lui, il suffirait de consacrer 1% seulement
du PIB mondial à la lutte contre le réchauffement
pour réduire drastiquement l'addition. La solution est
connue : l'arrêt de la combustion de pétrole, de
gaz et de charbon. Lire
la suite...
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Pour la première fois, un rapport fixe un cout aux dégradations
opérées par l’homme sur l’environnement.
La France possède plus d’un tiers des espèces
recensées dans le monde grâce à ses départements
d’Outre-mer… |
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Octobre
2009 - L'invasion aztèque |
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À
paris, au quai Branly : Teotihuacan, la cité des dieux
// au
British Museum, Great Russell Street, Londres : Moctezuma :
du 24 septembre 2009 au 24 janvier 2010. // Roi otage : Moctezuma
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On
l'appelle l'allée des Morts. Elle mène aux immenses
autels dressés pour honorer les astres, les pyramides
du Soleil et de la Lune. À 45 kilomètres de Mexico
s'étendent sur plus de 20 kilomètres carrés
les ruines de Teotihuacan. Entre le Ier siècle avant
Jésus-Christ et le VIIe siècle de notre ère,
cette cité-État comptait plus de 100 000
habitants et dominait culturellement une grande partie du Mexique
et de l'Amérique centrale. Aujourd'hui, le musée
du Quai-Branly présente pour la première fois
450 pièces de toute beauté retrouvées sur
le site-masques, statues, céramiques, peintures et bas-relief.
Teotihuacan était une société guerrière
qui tirait sa force de l'énergie de dieux assoiffés
de sang. Elle leur devait beaucoup : la légende des Cinq
Soleils raconte que c'est sur ses autels que les dieux se sont
immolés pour permettre au Soleil de revivre et au monde
d'exister. Les fouilles menées récemment dans
la pyramide de la Lune témoignent de la cruauté
du régime. Des fosses ont révélé
des sacrifices humains à grande échelle. Ici,
pas d'individualité, tout le monde marche au pas, et
d'un même pas, dans le culte rendu aux dieux. Teotihuacan
était pourtant une ville cosmopolite, qui attirait de
nombreux migrants. On sait qu'ils vivaient en communauté
dans de grands complexes organisés autour d'un patio,
qu'ils adoraient un dieu de l'Orage et un serpent à plumes,
le même que les Aztèques appelèrent Quetzalcoatl.
Mais seuls 5% des ruines ont été fouillées
et beaucoup de questions restent à élucider. |
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Pendant
près de six cents ans, Teotihuacan n'a subsisté
qu'à l'état de mythe. Pourquoi les guides attribuent-ils
alors souvent ces ruines aux Aztèques ? Ces guerriers
sanguinaires ne prirent le contrôle du Mexique central
qu'au XIVe siècle. Mais, comme Charlemagne avec Rome,
ils s'emparèrent de l'héritage spirituel de cette
ville qu'ils baptisèrent "cité des dieux",
quitte à cacher dans leurs temples des statues trouvées
dans les ruines et à édifier des pastiches de
pyramide... Les meilleurs ancêtres ne sont-ils pas ceux
que l'on s'invente ? Lire
la suite... |
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Octobre
2009 - La vraie affaire Farewell, le Soljenitsyne de l'espionnage |
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Une
balle dans la tête, le 23 janvier 1985, à la prison
Lefortovo de Moscou. "Farewell" : portez- vous bien
! Adieu, en l'occurrence... Même de cela, est-on vraiment
sûr ? Pas de corps, aucune tombe, rien sur le nom des
bourreaux, à peine quelques vagues détails sur
les conditions de cette exécution "pour haute trahison".
Pendant près d'un an, au début des années
1980, le lieutenant-colonel Vladimir Ippolitovicht Vetrov, dit
Farewell, avait transmis à la France près de 3
000 documents de la plus haute importance stratégique,
tout droit sortis des coffres du KGB. Mais dans ces grandes
histoires d'espionnage - et celle-là en est une de toute
première bourre -, plus il y a de détails, moins
on a de certitudes, et c'est sans doute pour cela qu'un film
de fiction était le meilleur moyen, après tant
de livres et d'enquêtes, d'approcher au plus près
de cette vérité dont on sait bien, au fond, qu'elle
s'échappera sans cesse. Quand il est mort - mais est-il
mort ?-, Farewell avait 52 ans. Pour son officier traitant,
à la tête de la DST, il était "le Soljenitsyne
de l'espionnage". Rien de moins ! Pourquoi trahit-on ?
Et d'ailleurs, renseigner, est-ce vraiment trahir ? Sur les
motivations de Farewell, on devine surtout qu'elles n'étaient
pas banales. Il avait été en poste à Paris
puis au Canada. A son retour à Moscou, il s'était
mis à haïr. Mais, d'ailleurs, quoi ? Le système
? Ses supérieurs ? La médiocrité de sa
vie ? Farewell voulait faire mal. |
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Un officier du KGB livre ses secrets à la DST. // Une
histoire folle…
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Au
poste qui était le sien, en plein coeur de l'appareil
de renseignement soviétique, il en avait les moyens.
Le plus extraordinaire est que pour se venger, si vengeance
il y a, ce pur espion de Farewell a cassé tous les codes,
si tant est qu'ils existent, de l'espionnage traditionnel. Lire
la suite… |
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Octobre
2009 - Qui a tué le photographe Christian Poveda ? |
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Pourquoi a-t-il été abattu, près de la
banlieue misérable où il avait tourné "la
Vida loca", son film sur les gangs du Salvador, qui sort
cette semaine ? Il voulait comprendre, témoigner. Pour
que les armes se taisent enfin… |
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Il
y a parfois un moment dans l'existence où tous les rêves
d'un homme prennent corps. Pour Christian Poveda, c'est maintenant,
en ce début septembre. Ici, à San Salvador.
À la fin du mois, "la Vida loca" sortira
sur les écrans à Paris. Son film. Pas le premier,
mais le plus important à ses yeux, l'œuvre de sa
vie, dans laquelle il a investi tant d'espoirs et d'énergie,
et beaucoup d'argent aussi. Quatre ans de travail, toujours
sur le fil du rasoir. Conscient qu'au moindre faux pas il risquait
de tout compromettre : son projet, sa réputation et peut-être
sa vie. Dans le monde fou des gangs salvadoriens où il
a choisi de s'immerger pendant seize mois, caméra à
l'épaule, la mort est présente à chaque
instant. On tue ou on meurt pour quelques dollars, un mot de
trop, l'honneur de la pandilla (la "bande"). Mais
tout ça est du passé. Le film est fini, il existe.
Il est réussi. Partout où il a été
montré, les spectateurs ont été impressionnés
par sa force, sa justesse, son humanité. Au Salvador,
"la Vida loca" a commencé à lézarder
le mur de l'ignorance et de la bonne conscience. Pari gagné.
Car pour Christian Poveda, qui a découvert la photo avec
les reportages de Don McCullin sur la guerre du Vietnam, le
photojournalisme est un art de combat. Au fil de la dizaine
de séances - gratuites - organisées au musée
d'anthropologie et à l'université de San Salvador,
beaucoup ont découvert une réalité dérangeante,
qui ne se résume pas à la litanie quotidienne
des méfaits des mareros (membres des maras, les gangs).
Lire
la suite... |
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Octobre
2009 - Quand la France aimait Pétain… |
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"On
dit d'un homme : il était brave tel jour. Il faut dire
d'une nation : elle était telle, sous tel gouvernement,
telle année." Il n'est pas inutile de rappeler cette
phrase de Voltaire si l'on veut parler avec précision
de la France pétainiste. Tel était en effet notre
pays, du moins en 1940 et 1941, ce qui autorisa du reste Henri
Amouroux à sous-titrer cette partie-là de sa magistrale
"Histoire de l'Occupation" : 40 millions de pétainistes.
De ce pétainisme populaire, naïf et indéniable
il existe bien sûr pléthore de témoignages
: "Lorsque vous parlez à la radio, c'est les yeux
pleins de larmes que je fixe votre image qui est au mur en murmurant
: Mon Dieu, qu'il fasse revenir mon mari." Cette
commerçante de Villeneuve-lès-Avignon a tout dit.
La voix. L'image. Et le pouvoir quasi divin de sauver l'un de
ces innombrables Français prisonniers en Allemagne. Une
trinité résumant le culte voué au vieillard
chenu qui eut l'époustouflante idée d'identifier
sa venue à un "don de [sa] personne". En juillet
1940, à l'heure où le Parlement allait confier
à Pétain le sort de la France et de la République,
deux éminents politiciens s'inclinaient déjà
en des termes mémorables : "Nous savons la noblesse
de son âme. À
la besogne ! Pour forger à notre pays une âme nouvelle,
pour y rétablir, avec l'autorité des valeurs morales,
l'autorité tout court", déclare Jules Jeanneney,
président du Sénat. "Autour de M. le Maréchal
Pétain, dans la vénération que son nom
inspire à tous, notre nation s'est groupée en
sa détresse", surenchérit Édouard
Herriot, président de la Chambre des députés.
Les premiers pétainistes ne furent-ils pas tous ces politiques
qui firent appel à un homme rassurant, qui parlait peu
et qui, semblait-il, n'allait pas encombrer ? Lire
la suite... |
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"Lorsque vous parlez à la radio, c'est les yeux
pleins de larmes que je fixe votre image qui est au mur en murmurant
: Mon Dieu, qu'il fasse revenir mon mari."Une
commerçante de Villeneuve-lès-Avignon. |
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Octobre
2009 - Le travail qui fait mal |
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Stress, harcèlement, peur du déclassement…
Comment l’activité professionnelle devient-elle
un cauchemar ?
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Il
fut un temps où le travailleur français, à
l'usine ou au bureau, accomplissait sa tâche quotidienne
sans trop se poser de questions. Parfois dure, souvent répétitive,
sa mission avait le mérite d'être cadrée.
Ses horaires étaient réguliers, il n'obéissait
qu'à un seul chef et côtoyait les mêmes collègues
tout au long de sa vie professionnelle. Cette vie d'exécutant,
monotone, solitaire mais rassurante, s'écoulait doucement
jusqu'à la retraite. "Pendant les Trente Glorieuses,
la fonction de l'entreprise a été de protéger
ses salariés, rappelle le sociologue François
Dupuy. Le client, on s'en fichait." Or vint un temps où
l'irruption de la concurrence bouleversa les règles du
jeu. "Il a fallu prendre en compte les besoins du client
avant celui des salariés", explique François
Dupuy. Pour réduire les coûts et réagir
rapidement à la demande, l'entreprise proposa à
ses salariés d'"enrichir" leur boulot : de
travailler en équipe, d'être plus autonomes, plus
"polyvalents", de moderniser leurs outils de travail.
Un job a priori plus intéressant, et donc plus épanouissant.
C était oublier un peu vite le stress qui l'accompagnait.
Le travail en équipe ? "Forcément conflictuel,
dit François Dupuy. J'ai vu des chefs de projet dans
l'industrie automobile pleurer le soir dans le bureau du DRH
tellement la gestion des équipes était douloureuse."
"À
force de changer d'horaires et de collègues en fonction
des dossiers, les travailleurs se sont finalement sentis plus
isolés", enchaîne Philippe Askenazy. |
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De
verticale, la hiérarchie est devenue transversale, donc
plus floue, et les ordres, parfois contradictoires. La polyvalence
a aussi son revers : "Elle implique de devoir fréquemment
abandonner une tâche pour en effectuer une autre",
écrit Askenazy. Elle peut même parfois être
dangereuse physiquement. Lire
l’article… |
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Octobre
2009 - Qui en veut à Roman Polanski ? |
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Neutres, les Suisses ? Vraiment ? Arrêté à
sa descente d'avion alors qu'il était invité d'honneur
au Festival de Zurich, Roman Polanski a été jeté
dans un cul-de-basse-fosse au vu d'un mandat international lancé
par la justice américaine. Les États-Unis réclament
son extradition en trépignant, les Suisses sont embarrassés
d'avoir attiré Polanski dans un traquenard, les Français
sont stupéfiés, les Polonais enragent. Résultat
: Polanski, l'un des plus grands cinéastes vivants, se
retrouve, à 76 ans, menacé de finir ses jours
en prison. L'affaire a plus de trente ans. Pourquoi les Suisses
se réveillent-ils maintenant alors que le cinéaste
séjourne régulièrement à Gstaad
où il possède un chalet ? Pourquoi les Américains,
qui ne semblaient plus guère se soucier du cas Polanski,
se sont-ils activés ? Flash-back. En 1977, huit ans après
l'atroce massacre de Sharon Tate par les épigones de
Charles Manson, Roman Polanski est arrêté pour
avoir eu des relations sexuelles avec une gamine de 13 ans.
La mère, une actrice en mal de rôles, a laissé
volontairement sa fille seule avec Polanski, pour une série
de photos. Le cinéaste, qui a la réputation d'aimer
les jeunes filles, ne résiste pas. La mère dépose
plainte pour viol. Le juge Rittenband propose un deal : un plaider-coupable
contre une sentence légère. Entre-temps, la rumeur,
à Hollywood, fait état d'une grosse somme d'argent
qui aurait changé de mains pour atterrir dans celles
de la maman outragée. Envoyé en pénitencier
pour "évaluation", Polanski se retrouve dans
un environnement dangereux : quelques caïds ont décidé
d'embellir leur tableau de chasse en "se faisant"
une célébrité. Lire
la suite... |
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Un documentaire qui affaiblit l'accusation, un procureur californien
piqué au vif, une ministre suisse zélée,
voilà les ingrédients qui ont conduit à
la spectaculaire arrestation du cinéaste à Zurich…
Rosemary's Baby(1968) / Chinatown (1974) / Le Locataire (1976)
/ Le Pianiste (2002) / L'Homme de l'ombre (2010). |
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