Février 2010

 
Février 2010 - L'armée perdue de Cambyse sort des sables
 
 

Des vestiges à la frontière de l'Égypte et de la Libye pourraient conduire aux soldats achéménides ensevelis lors d'une tempête dans le désert, il y a 2500 ans. // Garde achéménide, détail d’un bas-relief du palais de Darius Ier, Persépolis, 522-486 avant J.-C.
 
A-t-on retrouvé l'armée de Cambyse ? La disparition dans le désert égyptien des troupes de ce souverain perse, en 525 avant J.-C., fait partie des plus grandes énigmes de l'Antiquité. Or deux spécialistes italiens, à la recherche de ces guerriers mythiques depuis 1996, ont annoncé la découverte de vestiges leur ayant appartenu lors du Festival du film archéologique de Rovereto (Italie) en novembre dernier : des tessons de poteries, de restes d'armes dont une dague en bronze, ainsi que des centaines d'ossements humains datés du VIe siècle avant J.-C. Selon Alfredo et Angelo Castiglioni, du Centre de recherche sur le désert de l'Est, ces vestiges auraient été mis au jour non loin de l'oasis de Siouah, à la frontière actuelle de l'Égypte et de la Libye. Il y a quelques années déjà, un géologue égyptien, Aly Barakat (université du Caire), avait exhumé une série de pointes de flèche perses dans cette même région. Une boucle d'oreille achéménide, des fragments de parures et un élément de mors de cheval typique de cette période figurent également parmi les trouvailles. Dans son Enquête, l'historien grec Hérodote (vers 484-vers 420 avant J.-C.) raconte comment 50 000 soldats achéménides, pris dans une tempête d'une rare violence, auraient été ensevelis sous les sables brûlants soulevés par le khamsin. Ordonnée par Cambyse pour détruire le temple d'Amon à Siouah, afin de se venger de l'oracle qui avait refusé de reconnaître sa souveraineté sur l'Égypte, l'expédition punitive tourna court. L'exhumation de ces objets contemporains du règne de Cambyse tend à confirmer la réalité de l'épisode jusque-là tenu pour légendaire. L'équipe italienne va désormais tenter de localiser l'essentiel du reste de la "troupe". (Source)
 

 
Février 2010 - Buffon, sans paroles
 
 
Cette sélection de planches illustrant le grand œuvre de Buffon rend hommage à la diversité naturelle. En cette année 2010 consacrée à la biodiversité, il faut signaler une entreprise éditoriale monumentale tout entière dédiée au grand spectacle de la vie sur Terre. Il s'agit de la publication d'une sélection de 670 planches illustrées de l'Histoire naturelle de Buffon, issues de deux éditions prestigieuses du début du XIXe siècle. Les premiers tomes de l'opus magnum de Buffon paraissent en 1749. C'est le début d'un travail de plus de 40 ans qui rassemble plus de 2000 planches, réparties sur 36 volumes. Seule la mort l'aura empêché d'aller plus loin. Buffon, contre les préjugés de son époque, place l'homme dans l'ordre animal, et constate l'évidence que la Terre ne peut avoir 6000 ans d'âge, comme on le croit alors. Pour lui, il n'existe qu'une espèce humaine, dont les variétés se sont adaptées aux milieux où elles se sont développées. Un magnifique ouvrage pour retrouver le rôle précurseur du grand naturaliste. (Source)
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Publication d'une sélection de 670 planches illustrées de l'Histoire naturelle de Buffon, issues de deux éditions prestigieuses du début du XIXe siècle... Les premiers tomes de l'opus magnum de Buffon parus en 1749 qui rassemblent plus de 2000 planches.
 

 

 
Février 2010 - Le vieil air de la calomnie !
 
 

 
Le Nouvel Observateur : Comment avez-vous eu l'idée d'explorer ce deuxième rayon, celui des ratés de la littérature ?
Robert Darnton : J'ai rencontré Morande en 1975. J'avais alors 36 ans et je travaillais sur la littérature underground de l'Ancien Régime au XVIIIe siècle français. Charles Théveneau de Morande était le libelliste par excellence, le scribouillard de la littérature clandestine. Puis, en suivant les traces des pamphlets de Brissot, je suis tombé sur celles du marquis de Pelleport, ses libelles diffamatoires, ses opuscules orduriers et son « Diable dans un bénitier», dans lequel il dénonce l'État policier français et vante la liberté de la presse en Angleterre. Petit à petit j'ai trouvé ces Rousseau du ruisseau fascinants. Ils possèdent une force journalistique, littéraire, mais surtout politique qui permet de saisir quelque chose de l'atmosphère de l'époque. Lire la suite...
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À l'heure où le monde littéraire se déchire autour d'histoires de plagiat ! // Le rôle des Rousseau, Voltaire, Diderot et autres philosophes des Lumières n'est pas discutable dans l'évolution des idées qui conduisit à la Révolution française. Robert Darnton grand spécialiste de l'"Encyclopédie" s'est intéressé aux écrivains de second ordre… Ces scribouillards calomniateurs !
 

 
Février 2010 - La femme n'est pas un chimpanzé...
 
 
Le Nouvel Observateur : Réalisez-vous que vous venez d'écrire une sorte de livre noir de la maternité ?
Elisabeth Badinter : Non, ce livre est un cri d'inquiétude. J'ai voulu le publier trente ans, jour pour jour, après « l'Amour en plus », en tentant de faire le bilan de ce qui s'est passé depuis 1980. Ce qui m'importe, c'est la liberté de choix des femmes, l'égalité des sexes, qui sont contrecarrées par ce modèle de la femme-mère parfaite dominant aujourd'hui.
Le Nouvel Observateur : Vous avancez que si les Françaises font autant d'enfants, c'est parce qu'elles ont réussi, en quelque sorte, à s'en « débarrasser» auprès des nounous, puis des crèches
Elisabeth Badinter : Dès le XVIIIe siècle, on observe un consensus social selon lequel la femme ne se résume pas à la mère. Dans les classes aisées, les bébés étaient confiés aux nourrices car on pensait que le sperme faisait tourner le lait. L'épouse éloignait l'enfant par crainte de perdre un époux privé de relations sexuelles. On considérait aussi qu'il était du devoir de la femme de travailler si elle était paysanne, ou bien, dans les classes favorisées, d'avoir une vie sociale et culturelle. Tout cela est dans nos gènes historiques. Aujourd'hui, la France est championne de fécondité en Europe : ce n'est pas un hasard.
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Dans son nouveau livre, la philosophe Elisabeth Badinter dénonce l'idéologie de la mère parfaite. À ses yeux, le bébé est devenu le nouveau bras armé du patriarcat...
 

 
Février 2010 - Avec les premiers hommes de l'Afrique à l'Amérique
 
 

Le plus ancien instrument de musique jamais découvert : une flûte d'environ 35 000 ans. // 2002 : des spéléologues découvrent une mandibule humaine, dans une grotte du sud de la Roumanie. Vieille de 40 000 ans. // Pourquoi les hommes modernes ont-ils survécu ? De quels avantages ont-ils bénéficié ? Sans doute d'une plus grande capacité d'innovation...
 
De l'Afrique à l'Amérique, la BBC accompagne des chercheurs sur les traces de nos ancêtres. Une formidable enquête documentaire.
Cette mini-série de cinq épisodes raconte l'incroyable périple de nos lointains ancêtres, en faisant un choix risqué : préférer les travaux récents des climatologues, archéologues et généticiens aux reconstitutions tapageuses ou aux images de synthèse à grand spectacle. Et ça marche ! Grâce à un montage très enlevé, on suit le travail des chercheurs, comme s'il s'agissait d'une enquête captivante. L'aventure commence en 2002 lorsque des spéléologues découvrent une mandibule humaine, dans une grotte du sud de la Roumanie. Vieille de 40 000 ans, elle appartient au plus ancien Européen connu. La série va alors s'attacher à suivre à travers les cinq continents (un par épisode), les travaux des chercheurs qui tentent de comprendre comment l'homme s'est adapté culturellement et physiologiquement à son environnement. De l'Afrique à l'Europe, du Moyen-Orient à l'Australie, du nord de l'Inde jusqu'en Chine et sur le continent américain, cette série révèle ainsi les travaux de nombreux spécialistes, comme ces experts en outils anciens recréant avec habileté les armes des néandertaliens. La caméra surprend aussi la découverte, à l'Institut d'archéologie de Brno (République tchèque), de ce qui pourrait bien être l'une des premières cartes de l'histoire, gravée sur une défense de mammouth. Lire la suite...
 

 
Février 2010 - Peut-on identifier un suspect à partir d'une voix enregistrée ?
 
 
La justice et les services de police français font régulièrement appel à des experts en acoustique pour tenter de confondre des suspects dans des affaires criminelles.
L'essentiel de cette expertise se fait "à l'oreille" : "Nous comparons les enregistrements d'écoutes téléphoniques réalisés par la police avec des enregistrements du suspect réalisés lors d'interrogatoires, selon un protocole défini : nous lui faisons d'abord répéter des bouts de phrases phonétiquement intéressants puis nous enregistrons une discussion à bâtons rompus. Cela nous permet d'identifier d'éventuelles pathologies - comme un bégaiement -, d'analyser les silences, de révéler un accent, des tics langagiers, une inflexion de voix, etc.", explique Norbert Pheulpin, à l'origine de la société Lipsadon et l'un des trois experts français en analyse de sons reconnus auprès des tribunaux. Puis vient la comparaison numérique des enregistrements, avec notamment l'utilisation du logiciel de biométrie vocale Agnitio. Il comporte une vaste base de données d'enregistrements vocaux formant une population de référence, sorte de «nuage» composé d'une modélisation de milliers de voix possibles. La voix du suspect et celle de l'écoute téléphonique sont elles aussi modélisées et positionnées dans ce nuage : le logiciel calcule alors leur proximité acoustique afin de déterminer si elles peuvent provenir de la même personne. Lire la suite...
 

Norbert Pheulpin, à l'origine de la société Lipsadon est l'un des trois experts français auprès des tribunaux.
 

 
Février 2010 - Les russes veulent attaquer un astéroïde
 
 

Faut-il détourner Apophis ?
Cet astéroïde de 270 mètres de long découvert en 2004 a la fâcheuse manie de venir régulièrement frôler la Terre ! Danger pour 2029 ou 2036 ? Probabilités de collision : 1 sur 250 000…
 
Faut-il détourner Apophis ? Cet astéroïde de 270 mètres de long découvert en 2004 a la fâcheuse manie de venir régulièrement frôler la Terre. Dans un premier temps, les chercheurs américains avaient calculé que sa trajectoire pourrait croiser la nôtre en 2029 ou en 2036. Depuis, ils ont revu leurs estimations à la baisse, écartant le danger pour 2029, mais pas totalement pour le 13 avril 2036, même si les probabilités de collision ne sont plus que de 1 sur 250 000. Pas de panique, donc. Pourtant, les Russes envisagent très sérieusement de modifier la course d'Apophis lors d'un passage au voisinage de la Terre. Le directeur de l'agence spatiale fédérale, Anatoli Perminov, a annoncé fin décembre que les spécialistes russes étudiaient les meilleures stratégies "pour sauver la Terre". D'emblée, ils ont écarté l'usage d'une quelconque arme nucléaire, préférant envoyer un vaisseau pour dévier l'astéroïde à l'aide d'un bras manipulateur ou en introduisant dans son orbite un objet dont l'influence gravitationnelle modifierait progressivement sa trajectoire. Certains observateurs internationaux se réjouissent qu'une agence spatiale se décide enfin à planifier un détournement d'astéroïde : cela permettra d'engranger une expérience, au cas où... D'autres, à l'instar de l'Américain Paul Chodas, de la Nasa, s'inquiètent des conséquences d'une opération mal ficelée : lancé sur une nouvelle trajectoire erronée, Apophis pourrait venir s'écraser pour de bon sur la Terre ! Les chercheurs préconisent plutôt une mission d'étude d'Apophis, avec un retour d'échantillon, afin de préparer au mieux son éventuel détournement. (Source)
 

 
Février 2010 - Ah ! La chambre des députés...
 
 

Dans les grandes choses, les hommes se montrent comme il leur convient de se montrer ; dans les petites, ils se montrent
comme ils sont.  Chamfort – Maximes et pensées
 
L'Assemblée nationale a récemment mis en place "un mécanisme de filtrage" empêchant toute connexion dans son enceinte aux sites internet "pornographiques et pédophiles", a-t-on indiqué jeudi 18 février de source parlementaire, confirmant une information de Bakchich Info.

Dans une note publiée sur le site intranet du Palais-Bourbon, on peut lire que "Mme et MM. les questeurs ont décidé de mettre en place un mécanisme de filtrage des sites internet illicites et controversés", cette décision étant "appliquée à compter du 20 janvier 2010". "Le dispositif de filtrage vise à empêcher toute connexion aux sites pornographiques, pédophiles, ainsi qu'à des sites susceptibles de propager certains virus", poursuit la note en précisant que "pour des raisons techniques, une trace de ces connexions est conservée pendant 24 heures". Selon Bakchich, le dispositif mis en place "est loin de prouver son entière efficacité", quelques clics suffisant à accéder quand même à des sites pornographiques. Hasard du calendrier, l'Assemblée nationale a voté mardi pour un filtrage par les fournisseurs d'accès des sites internet à caractère pédopornographique, dans le cadre de l'adoption en première lecture du projet de loi d'orientation et de programmation pour la sécurité intérieure (Loppsi 2). (Source)
 

 
Février 2010 - Georges Wilson
 
 
Un vieil acteur sur scène, lourd de tout son savoir, c'est admirable. Ainsi Georges Wilson, disparu le 3 février à l'âge de 88 ans, qu'on applaudissait pour la dernière fois à l'automne 2009 aux Bouffes du Nord. Il était seul, aux prises avec "Simplement compliqué", une des plus redoutables partitions de Thomas Bernhard. Au soir de sa vie, il avait encore l'audace et le courage de se glisser dans la peau d'un personnage qui lui ressemblait de manière troublante, par son âge, ses vitupérations, sa tendresse rétive et bourrue, la force titanesque de sa mémoire et surtout, bien sûr, son amour fou du théâtre. Aux ombres rôdant autour du vieil acteur imaginé par Thomas Bernhard, Georges Wilson ajoutait les siennes, car son altière stature, même ployée, sa vaste voix taillée pour la beauté du verbe s'était modelée au feu de Jean Vilar et de la grande aventure du Festival d'Avignon et du Théâtre national populaire. Lire la suite…
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Georges Wilson, disparu le 3 février à l'âge de 88 ans // a un peu plus de 30 ans, sa route croise celle de Vilar. En 1952, il entre dans la troupe du TNP aux côtés de Gérard Philipe, Maria Casarès, Philippe Noiret. En 1963, Jean Vilar lui confie les clefs du TNP à Chaillot...
 
 

 
Février 2010 - BHL en flagrant délire...
 
 

"De la guerre en philosophie" devait marquer le retour de Bernard-Henri Lévy. Problème ! Il cite un philosophe qui n'a jamais existé ! // BHL dégaine l'arme fatale ! Les recherches sur Kant d'un certain Jean-Baptiste Botul. Seul problème, Jean Baptiste Botul n'a jamais existé ! Pas plus que ses conférences dans la pampa. Ce penseur méconnu est même un canular fameux. Le fruit de l'imagination fertile de Frédéric Pagès, agrégé de philo et plume du "Canard enchaîné".
 
Nul ne peut plus l'ignorer, Bernard-Henri Lévy, "ennemi public", ainsi qu'il se présentait à l'automne 2008 dans sa Correspondance avec Michel Houellebecq, est de retour dans les magazines. Tous les magazines. Lorsque nous l'avions invité à débattre au "Nouvel Observateur" le 13 janvier, avec le philosophe Slavoj Zizek, l'un de ses adversaires, nous étions encore loin de deviner l'ampleur de la tornade à venir. Grand entretien dans "l'Express", portrait d'ouverture dans "Paris Match", couverture de "Transfuge", panégyrique dans "le Point" signé Christine Angot, interview de six pages dans "Marianne". On en oublierait presque une chose. La cause occasionnelle, le détail à l'origine d'une telle profusion : la parution de deux livres chez Grasset. Un épais "Pièces d'identité", recueil de textes et d'entretiens déjà parus sur toutes sortes de supports, et "De la guerre en philosophie", version remaniée d'une conférence prononcée en 2009 à l'ENS de la rue d'Ulm. Plaidoyer pro domo en faveur d'une œuvre injustement décriée, la sienne, ce second opus d'environ 130 pages, se présente comme le "livre-programme" de la pensée béhachélienne. Un "manuel pour âges obscurs, où l'auteur 'abat son jeu' et dispose, chemin faisant, les pierres d'angle d'une métaphysique à venir" - rien de moins, trompette l'éditeur au dos de la couverture. On l'aura compris, ce livre devait signer le grand retour au concept de BHL. Son ultime plaidoirie face à une caste philosophique qui l'a toujours tourné en dérision, de Deleuze à Bourdieu, en passant par Castoriadis. Une lecture attentive dudit opuscule révèle cependant que l'affaire est assez mal engagée. Lire la suite...
 

 
Février 2010 - Poulpe malin
 
 
La piste d'un océan souterrain sur Titan se confirme, selon une équipe de chercheurs français, menée par Christian Béghin, de l'université d'Orléans. L'étude repose sur des données enregistrées par la sonde européenne Huygens, qui s'est posée sur le satellite de Saturne le 14 janvier 2005. Lors de sa descente, la sonde a mesuré un étrange signal électrique qui, sur Terre, est provoqué par les éclairs d'orages. Pourtant, aucun épisode de foudre n'était enregistré au même moment sur Titan. Qu'est-ce qui peut bien déclencher ces ondes basses fréquences à 36 hertz ? Une résonance de Schumann, répond Christian Béghin. Ce phénomène résulte de l'interaction du champ magnétique de Saturne avec l'atmosphère et la structure interne de Titan. L'atmosphère de la lune sert ainsi de «caisse de résonance», parcourue par des ondes électromagnétiques. Cette petite musique nous indique que, sous la surface, il y a un milieu réflecteur et conducteur parfait : un océan primordial d'eau ammoniaquée, confiné sous plus de 40 km de glace. Si la présence de cet océan est soupçonnée depuis plusieurs années, il s'agit là de la première évidence expérimentale de son existence. (Source)
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Menacé, le poulpe referme deux moitiés de noix de coco sur lui puis, le danger passé, déguerpit en emportant son abri de fortune. Scène fréquente filmée au large de Bali par des biologistes…
 

 
Février 2010 - Plongez dans l'océan de Titan
 
 

La flamme céleste se dévoile en infrarouge. La nébuleuse de la flamme se consume d’un bien étrange feu, à 1500 années lumière de nous, dans la constellation d’Orion. En réalité, c’est la lumière puissante de l’étoile Alnitak (en bleu) qui ionise les voiles de gaz de la nébuleuse et les allume d’un éclat particulier.
 
La nébuleuse de la Flamme se consume d'un bien étrange feu, à 1 500 années-lumière de nous, dans la constellation d'Orion. En réalité, c'est la lumière puissante de l'étoile Alnitak (en bleu) qui ionise les voiles de gaz de la nébuleuse et les allume d'un éclat particulier. Cette image en fausses couleurs est l'un des premiers clichés réalisés par Vista, le nouveau télescope de l'Eso installé à l'observatoire du Paranal, au Chili. Vista observera l'ensemble du ciel en infrarouge, un domaine d'onde qui permet, comme ici, de «voir» les étoiles en train d'éclore derrière des voiles de gaz et de poussières. C'est aujourd'hui le plus grand télescope au monde dédié à la cartographie de l'Univers. (Source)
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La piste d'un océan souterrain sur Titan se confirme, selon une équipe de chercheurs français, menée par Christian Béghin, de l'université d'Orléans. L'étude repose sur des données enregistrées par la sonde européenne Huygens, qui s'est posée sur le satellite de Saturne le 14 janvier 2005. Lors de sa descente, la sonde a mesuré un étrange signal électrique qui, sur Terre, est provoqué par les éclairs d'orages. Pourtant, aucun épisode de foudre n'était enregistré au même moment sur Titan. Qu'est-ce qui peut bien déclencher ces ondes basses fréquences à 36 hertz ? Une résonance de Schumann, répond Christian Béghin. Lire la suite...
 

 
Février 2010 - Ouganda
 
 
C'est une histoire paradoxale que raconte l'agence de presse Inter Presse Service Afrique. Sur les pentes du parc national du mont Elgon, en Ouganda, la reforestation menée grâce aux revenus des crédits carbone attribués dans le cadre du protocole de Kyoto a provoqué l'expulsion d'un millier d'habitants. Le projet mené par l'association néerlandaise Face the Future poursuit deux buts : stocker du carbone de l'atmosphère et reconstituer de grands massifs forestiers, habitat essentiel des grands singes et des éléphants des forêts. Mais il semble que cela se fasse au détriment de la tribu Benêt qui occupe depuis 200 ans de bonnes terres gagnées sur la forêt tropicale. Les paysans n'ont pas ou peu été indemnisés et leurs familles ont dû s'installer en périphérie des agglomérations les plus proches. A Copenhague, les négociations sur la prise en compte de la reforestation dans la réduction des gaz à effet de serre ont notamment achoppé sur les moyens de contrôles des opérations sur le terrain. (Source)
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Des villages ougandais protestent contre la reforestation qui les prive de leurs terres…
 
 

 
Février 2010 - Les Amazones
 
 
 
Habituellement représentée dans des scènes guerrières, la reine des amazones Melanippe apparaît ici chevauchant sa monture et chassant le lion, armée d'une lance. Cette éclatante mosaïque byzantine récemment exhumée fait partie d'un important ensemble daté du Ve siècle de notre ère, mis au jour par hasard dans les restes d'une villa de l'antique cité gréco-romaine d'Édesse, l'actuelle Sanliurfa, au sud de la Turquie. Un centaure, un homme conduisant un zèbre, ainsi que de nombreux autres personnages de la mythologie grecque figurent parmi les découvertes.
Les travaux de dégagement de ces mosaïques devraient se poursuivre jusqu'en 2010. Ils sont dirigés par Nurten Aydemir, responsable du Musée archéologique et ethnographique de Sanliurfa. (Source)
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La reine Melanippe représentée non en guerrière mais en chasseresse…
 

 
Février 2010 - Saint Valentin, le village des amoureux !
 
 

Être belle et aimée, ce n'est être que femme. Être laide et savoir se faire aimer, c'est être princesse.
Barbey d'Aurevilly
 
Les calendriers qui se piquent d'être exhaustifs alignent au moins deux douzaines de saints ayant porté ce nom. Mais puisqu'on s'en tient à ce que le martyrologue commémore le 14 février, il faudra évoquer trois personnages : un prêtre romain, un évêque itinérant de Rhétie et un évêque de terni; Ce dernier, honoré comme célèbre martyr à Rome, représente l'identité à travers il est le plus connu. Sans tenir compte de la coïncidence de leur anniversaire, ce qui prouve que les deux saints Valentin italiens sont identiques c'est que le tombeau du prêtre romain se trouve dans un cimetière de la voie flaminienne et que l'évêque est honoré à Terni, ville italienne située sur le prolongement de cette voie. Le culte s'est donc propagé le long de la voie flaminienne et implanté à Terni. Après de laborieuses hésitations, les spécialistes ont reconnu un seul personnage historique : Valentin de Rome dont Valentin de Terni, malgré sa mitre d'évêque, n'est qu'un pâle doublet littéraire. Quant à Valentin de Rhétie, sa légende même résulte également d'une contamination avec ses homonymes, réel et fictif. La question reste à savoir pourquoi ce saint est-il associé à la coutume qui porte son nom ? Dans le dictionnaire universel alphabétique et analogique des noms propres (Robert), il nous est indiqué que "c'est pour des raisons obscures qu'il est mêlé depuis le XVe siècle au moins avec la fête des amoureux" ... et pour cause ! Lire la suite…
 

 
Février 2010 - Chasses présidentielles...
 
 
Un château, des invités triés sur le volet, des armes et du gibier… On se croirait tout droit sorti d'un film en costume. Et pourtant. Vendredi 5 février, c'est le spectacle que l'on pouvait "admirer" dans les jardins du Domaine de Chambord. Pierre Charon, ami et conseiller du président de la République fraîchement nommé - le 16 décembre dernier - "Président de l'Établissement de Chambord", chargé des chasses présidentielles, remet au goût du jour la tradition monarchique des " battues d'État". Jacques Chirac les avait délaissées, craignant que le faste ne soit montré du doigt et que la chasse provoque un tollé des écologistes. Au programme officiel, petit déjeuner, cérémonie du tableau de chasse en grandes pompes entourée de la Garde républicaine et luxueux diner dans la grande salle du Château, pour les 30 invités du président. Officieusement ces rencontres discrètes sont le lieu de tractations, d'accords, de stratégies entre les "VIP de la République". Grands patrons du CAC 40, parlementaires, préfets, ministres, chefs d'État étrangers, arpentent les 160 hectares de forets.
Selon un article du Monde, daté du 18 décembre dernier, Martin Bouygues et Albert Frère, l'ancien procureur général près la cour d'appel de Paris Yves Bot, le directeur général de la police nationale Frédéric Péchenard, et le socialiste Michel Charasse y aurait été vus. Lire la suite…
 

Vous savez qu'il n'est plus question que de guerre. Toute la cour est à l'armée, et toute l'armée… est à la cour ! Paris est un désert…
Mme de Sévigné - Lettres
 

 
Février 2010 - Du vernis dont on fait un Stradivarius
 
 

 
Une équipe pluridisciplinaire et internationale - mêlant des chimistes, des physiciens et un luthier - vient de lever un coin du voile sur le secret de l'étonnante sonorité des célèbres instruments de l'Italien Antonio Stradivari dit Stradivarius (1644-1737), fabriqués il y a trois siècles. Elle a déterminé la composition du vernis protégeant les violons. Il comporte deux couches, chacune à base d'huile. La seconde contient en outre de la résine de pin, pour rigidifier le mélange, et, plus surprenant, des pigments. Sur les 5 instruments testés (quatre violons et une tête de viole d'amour de la collection du musée de la Musique à Paris), trois types de pigments rouges ont été identifiés : de l'oxyde de fer, du sulfate de mercure et de la poudre tirée de la cochenille. Bien que transparent, le vernis ajoute donc une coloration esthétique au bois. Certains de ces résultats contredisent des hypothèses anciennes sur la composition de la préparation. Les chercheurs n'ont ainsi pas trouvé de roche comme la pouzzolane, censée rigidifier le bois. Ni de substances protéiques comme de l'albumine ou de la gélatine collante. A défaut de comprendre si le vernis joue un rôle dans la sonorité de l'instrument, cette découverte permettra aux conservateurs de mieux protéger les instruments anciens. (Source)
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Composition : deux couches à base d’huile, la seconde contient en outre de la résine de pin, pour rigidifier le mélange, et, plus surprenant, des pigments. 3 types de pigments rouges : de l'oxyde de fer, du sulfate de mercure et de la poudre tirée de la cochenille. // Une équipe mêlant des chimistes, des physiciens et un luthier vient de lever un coin du voile sur le secret de l'étonnante sonorité des célèbres instruments de l'Italien Stradivarius (1644-1737).
 

 
Février 2010 - Le lac qui disparaît
 
 
Tous les ans, au cœur de l'été kirghiz, le lac Merzbacher, situé dans les monts Tian Shan à 3350 m d'altitude, se vide en quarante-huit heures de ses quelque 250 à 300 millions de mètres cubes d'eau. Disparus, avalés par le glacier Inylchek, les flots gelés ressurgissent dans la vallée du même nom, une vingtaine de kilomètres en aval. Puis ils vont se perdre dans le désert du Taklamakan après avoir inondé la région agricole d'Aksu, dans la province chinoise du Xinjiang. Et ainsi de suite, année après année, sans que l'on sache de mémoire d'homme ni pourquoi ni comment. Le phénomène n'est pas unique. Il existe dans le monde d'autres lacs glaciaires subissant des ruptures comparables. Le Merzbacher se distingue cependant par son volume impressionnant et une régularité quasi métronomique dans son mécanisme de crue. Cette singularité attise depuis un siècle la curiosité des rares scientifiques qui en ont eu connaissance depuis qu'un certain Gottfried Merzbacher, géographe et aventurier allemand, le découvrit en 1904.
Bichkek, paisible capitale kirghize, samedi 8 août. "Nous allons devoir attendre cinq ou six jours avant le départ de l'expédition", me confie, un brin désolé, Hans-Ulrich Wetzel, le géologue allemand du GFZ (Centre de recherche en géosciences, Potsdam) en charge de la mission 2009. Cinq conteneurs venus de Berlin sont bloqués en douane. Lire la suite...
 

En Asie centrale, un lac subit chaque année une brusque vidange. Des scientifiques établissent une base pour étudier le phénomène, révélateur de l'évolution du climat.
 

 
Février 2010 - Les 5 âges du cerveau
 
 

La longévité s'inscrit sur le visage. Vous avez l'air jeune ? Tant mieux, vous vivrez plus longtemps. British medical journal // Le cerveau n’en finit pas d’évoluer. Vivant jusqu’à la mort. Paul Ricœur // Après 60 ans, découvre-t-on ces derniers temps, notre cerveau fonctionne de façon plus globale, répartit autrement son travail entre les deux hémisphères. Encore faut- il le conserver en bonne santé.
 
Il fut un temps où, sans vergogne, des livres clamaient "Tout se joue avant six ans". A la lecture du dossier que Sciences et Avenir consacre aux "5 âges du cerveau", on en tiendrait plutôt aujourd'hui pour le titre que Paul Ricœur donna à son dernier ouvrage, Vivant jusqu'à la mort. Comme le montre notre enquête, le bel organe caché de l'occiput à l'os frontal n'en finit jamais d'évoluer. Pas simplement de grossir et/ou de se complexifier, mais bel et bien de s'adapter, pour faire au mieux à chaque âge de la vie. Quitte à changer de braquet, voire d'huile de fonctionnement comme on le dirait pour un vélo et sa chaîne, sur lesquels on ne cesse jamais de pédaler. À preuve, ce que nous racontait un jour Yehezkel Ben-Ari, récompensé en novembre dernier par le prestigieux Grand Prix Inserm. Certains médicaments contre l'épilepsie, disait ce fondateur de l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Marseille), agissent de manière opposée, chez une femme enceinte et chez le fœtus qu'elle porte. Façon de constater que le cerveau, à des âges différents, est effectivement différent. On sait la difficulté qu'il y a pour le profane à saisir toute sa complexité, entre ses aires diverses (langage, vision), ses multiples neuromédiateurs (sérotonine, acétylcholine...), ses éléments de base (le neurone, ses synapses, son axone, les cellules souches. Mais il faudra s'y faire, c'est encore plus compliqué que ça. On ne saurait comprendre le cerveau en suivant un modèle et un seul, qui plus est figé. Lire la suite...
 

 
Février 2010 - D'île en île, de l'Asie à Madagascar
 
 
À priori, tout sépare le célèbre dodo de l'île Maurice, oiseau exterminé par l'homme, du pigeon des îles Nicobar, à 4000 kilomètres de là, dans le golfe du Bengale. Ils sont pourtant cousins. Sur l'île de Madagascar et ses voisines (La Réunion, Maurice, Comores, Seychelles), de nombreuses espèces partagent cette histoire familiale : leurs plus proches parents se trouvent au loin, sur le sous-continent indien. Comment ces plantes, oiseaux, papillons, lézards ont-ils franchi une telle distance ? Grâce à des îles qui auraient émergé dans l'océan Indien à plusieurs reprises au cours des millénaires, facilitant la dispersion des espèces par des sauts de puce, répondent des chercheurs français dans la revue Cladistics. Or, jusqu'à présent, la séparation de la Grande Ile du continent asiatique il y a 80 millions d'années paraissait la meilleure justification de ces étonnantes parentes. Les techniques d'investigations moléculaires ont permis aux biologistes de découvrir un niveau de différenciation entre les espèces incompatible avec une séparation de 80 millions d'années.
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La perruche de Maurice a colonisé l’île depuis l’Asie, il y a des millions d’années.
 

 

 
Février 2010 - Michel Mayor : à la recherche de planètes habitables…
 
 

Astrophysicien, professeur à l'université de Genève // Pour l'inventeur de la première planète hors de notre système solaire, le domaine des exoplanètes reste une terra incognita entièrement à découvrir.
 
Vous êtes à l'origine, avec votre confrère Didier Queloz, de l'une des découvertes majeures de ces quinze dernières années en astronomie : la première "exoplanète", située hors de notre système solaire. Comment cela s'est-il passé ?
Un peu par hasard ! Nous étions à la recherche de gros compagnons d'étoiles : d'abord des naines brunes, ces étoiles avortées, et à plus long terme des exoplanètes censées tourner en dix ans autour de leur étoile. Nous testions un nouvel instrument, le spectrographe Elodie, développé avec les ingénieurs de l'Observatoire de Haute-Provence. Pour cela, nous avions décidé dès l'été 1994 de sélectionner une dizaine d'étoiles parmi notre échantillon de 140 astres. Au nombre d'entre elles, 51 Pégase. Très vite, nous avons repéré un objet inhabituel qui faisait le tour de cette étoile en seulement 4,2 jours. Une planète ? Nous étions perplexes, anxieux à l'idée de nous tromper car cela ne ressemblait à rien de connu... D'autant que les auspices étaient défavorables : cet hiver-là, l'astronome américain Alan Boss avait démontré que les planètes géantes se formaient très loin de l'étoile et qu'elles étaient impossibles à détecter avec la méthode des vitesses radiales, précisément celle que nous utilisions ! Prudents, nous avons donc décidé d'attendre l'été suivant, période à laquelle l'étoile 51 Pégase apparaît dans le ciel. Au début de juillet, nous avions donc à nouveau rendez-vous avec notre drôle de petit objet... Lire la suite...
 

 
Février 2010 - Paris crue 1910
 
 
Près de cent ans après la crue exceptionnelle qui avait touché la région parisienne à partir du 20 janvier 1910, des clichés d'époque sont à consulter sur plusieurs sites. Des barques à la place du métro, la Tour Eiffel les pieds dans l'eau ou des Parisiens qui érigent des ponts de fortune. Les photos de l'événement révèlent à la fois l'urgence et la débrouillardise des habitants.
En parallèle à son exposition à partir de ce vendredi 8 janvier à la galerie des Bibliothèques, la mairie de Paris lance un site où retrouver près de 1300 documents.
Ils ont été classés par thème (la vie quotidienne, la médiatisation de l’événement, le soutien aux sinistrés …) et une carte permet de situer les prises de vues dans la capitale. Le site permet aussi de consulter plusieurs caricatures montrant que l’on savait aussi prendre la crue en dérision.
Le ministère propose également un site qui repose sur une carte interactive de la Seine entre les communes de Dienville (Aube) et Canteleu (Seine-Maritime). Près de 2000 clichés permettent ainsi de se rendre compte de l’ampleur de la crue au-delà de la seule ville de Paris. Une fonction permet aussi d'apercevoir quelle avait été l’étendue des caves inondées dans la capitale. Lire la suite...
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L’eau mouillant presque la barbe du zouave du pont de l’Alma ! Paris janvier 1910 : conditions météorologiques exécrables.
L’eau emprunte les voies récemment ouvertes pour la modernisation de la ville. Elle s’engouffre dans le réseau souterrain qui abrite les égouts, la distribution d’eau potable, la transmission par pneumatique, les câbles du téléphone, gagne un tunnel de métro en chantier, emprunte les voies de chemin de fer, paralysant la capitale…
 

 
Février 2010 - La malédiction Cantat
 
 

Elle avait toujours soutenu le chanteur de Noir Désir. Kristina Rady s'est donné la mort. Elle laisse deux enfants… // Souvent, elle évoquait les tentations suicidaires de Bertrand lors de son incarcération en Lituanie : "Je lui dis de penser aux enfants pour le dissuader."
 
La tragédie Cantat continue. Après la mort dramatique de Marie Trintignant l'été 2003, pour laquelle il a été condamné à Vilnius à 8 ans de prison, le chanteur a perdu la mère de ses enfants. Kristina Rady s'est donné la mort. C'est leur fils de 12 ans, Milo, qui a découvert sa mère pendue au premier étage de la maison du centre de Bordeaux, alors que son père, en liberté conditionnelle depuis octobre 2007, dormait au rez-de-chaussée. Une rapide enquête et une autopsie ont confirmé le suicide. Sur un cahier trouvé près d'elle, la jeune femme avait écrit quelques lignes d'adieu pour Milo, sa petite sœur Alice (7 ans) et ses parents vivant en Hongrie. Son entourage n'explique pas pour l'instant ce geste de désespoir. «Incompréhensible», dit l'avocat Olivier Metzner, qui précise que, «dans l'intérêt des enfants, le lien familial avait été récemment renoué». Kristina Rady sortit de l'ombre à l'occasion du procès de Vilnius. Incroyable madone défendant le père de ses enfants malgré la trahison : son mari l'avait quittée quelques jours à peine après la naissance de leur deuxième enfant pour vivre sa passion avec l'actrice. Sa dignité et sa force avaient marqué les esprits. "Je me dois d'être à la hauteur des profondeurs, disait-elle alors de sa voix envoûtante, lente et grave qui faisait se détacher chaque mot Je ne me donne pas le droit d'avoir peur : je dois protéger les miens." Née en Hongrie en 1968, elle avait ce français précis, presque châtié, que parlent souvent les étrangers lettrés. Lire la suite...
 

 
Février 2010 - Thuram
 
 
Il a quitté le football pour un autre combat. Contre le racisme et les peurs d'une France qui, sous l'effet du sarkozysme, ne cesse de se diviser. Le ton est mesuré, le propos carré. Dans son livre, "Tutu" nous fait découvrir les "Étoiles noires" qui l'ont aidé à se construire et dévoile sa vision d'une République postraciale.

Le Nouvel Observateur : Presque un an et demi que vous avez raccroché les crampons, le gazon ne vous manque pas trop ?
Lilian Thuram : C'est étrange, mais j'ai presque le sentiment de n'avoir jamais été joueur de football. Ça me semble déjà si loin. Je suis très occupé avec ma fondation Éducation contre le Racisme, et finalement ce petit problème au cœur qui m'a obligé à prendre ma retraite a été une chance. J'adorais tellement ce sport que j'aurais eu beaucoup de peine à arrêter de moi-même. Mais je n'ai aucun regret, j'ai peut-être évité une fin de carrière pathétique.
N. O. : Et la carrière politique ? Fin 2008, Nicolas Sarkozy vous a proposé d'être son ministre de la Diversité, paraît-il...
Lilian Thuram : C'est vrai, mais je ne pouvais que refuser. Dès notre première rencontre en 2005, après les émeutes dans les banlieues et l'histoire du Kärcher, je m'étais rendu compte que nos visions du monde étaient diamétralement opposées, particulièrement quand il m'a dit que ce sont les Noirs et les Arabes qui créaient des problèmes en banlieue ! M. Sarkozy est déterminé par les préjugés issus de son éducation. Lire la suite...
 

Il a quitté le football pour un autre combat. Contre le racisme et les peurs d'une France qui, sous l'effet du sarkozysme, ne cesse de se diviser. Le ton est mesuré, le propos carré. Dans son livre, les "Étoiles noires" il nous fait découvrir ceux qui l'ont aidé à se construire...
 
 
 
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