Mai 2010

 
30 mai 2010 - La Fabrique des images
 
 
au Musée du Quai de Branly
Exposition du 16 février 2010 au 17 juillet 2011
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Comment une pensée du monde se donne-t-elle à voir dans les œuvres d'art de chaque civilisation ? Telle est l'ambitieuse question à laquelle s'efforce de répondre La Fabrique des images. Elle a été conçue par Philippe Descola, qui a succédé à son directeur de thèse Claude Lévi-Strauss à la chaire d'anthropologie du collège de France. Il a choisi cent soixante objets qui forment un séduisant traité d'anthropologie en trois dimensions. L'exposition se parcourt comme un livre, stimulant et curieux, chargé d'illustrer les théories du chercheur par des objets venus des quatre coins du monde.
Cet anthropologue distingue quatre grandes façons de concevoir l'homme et le monde : animiste, naturaliste, totémique et analogique, qui forment les quatre grandes sections de l'exposition. Les animistes pensent que des âmes comparables logent dans le corps de l'homme ou de la bête. D'où certains masques venus d'Alaska et représentant l'esprit des animaux. La vision naturaliste consiste à penser que l'homme a sur le reste de la création le privilège de l'esprit : les délicats paysages flamands du dix-septième siècle témoignent de cette hiérarchie. L'existence de totems, figures tutélaires partagées par des êtres de nature différente, est très sensible dans les images peintes par les aborigènes d'Australie. Enfin, l'analogisme imagine des barrières infranchissables entre les différentes créatures vivantes.
 
 
Autant de frontières que l'imaginaire essaie pourtant de franchir en rêvant des correspondances entre ces espèces irréconciliables. Un superbe homme-requin venu du Bénin est là pour en témoigner. La force de l'exposition consiste à faire vivre cette démonstration aride en apparence. Un parcours plein de charme à travers l'espace et le temps. Lire la suite...
 

 
30 mai 2010 - Mystérieux univers !
 
 
Existe-t-il un autre Univers au-delà de l'Univers visible ? C'est l'hypothèse avancée aujourd'hui par des chercheurs de la Nasa (Astrophysical Journal Letters du 20 mars) afin d'expliquer un étrange phénomène baptisé le courant noir (Dark Flow).
L'affaire commence en 2008, tandis que l'Américain Alexander Kashlinksy étudie les données du satellite Wmap. En analysant les mouvements de 700 amas de galaxies jusqu'à 6 milliards d'années-lumière de nous - la moitié de l'Univers observable -, le chercheur remarque que ces amas semblent se diriger vers un point du ciel, situé entre les constellations du Centaure et des Voiles ! De plus, leur vitesse de déplacement de 3,6 millions de km/h paraît indépendante de l'expansion de l'Univers. Pour en avoir le cœur net, les chercheurs ont accumulé depuis deux ans des mesures sur 1400 amas de galaxies et confirmé ce phénomène, constant sur 2,5 milliards d'années-lumière. Selon les chercheurs, ce mouvement serait provoqué par l'attraction d'une grande masse de matière qui se trouverait au-delà de l'horizon cosmologique. Comme celle d'un marin en mer, notre vision du cosmos est limitée par un horizon, correspondant à l'âge de l'Univers, 13 milliards d'années-lumière, alors que l'Univers réel s'étendrait sur quelque 50 milliards d'années lumière. La vitesse de la lumière étant finie, il existe des étoiles dont la lumière ne nous est pas encore parvenue.
 

Les amas de galaxies (taches colorées) se dirigent vers un même point du ciel. Existe-t-il un autre Univers au-delà de l'Univers visible ?
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Au-delà de cet horizon cosmologique donc, il y aurait une région dense, source du mouvement d'attraction. Cette « inhomogénéité » à grande échelle ne peut s'expliquer que dans le cadre du modèle de l'inflation, qui aurait provoqué une rapide expansion de l'Univers primitif. (Source)
 

 
30 mai 2010 - Mystérieux cerveau !
 
 

Conscience normale au repos… // Mort cérébrale…
 
Au CHU de Liège, les plus grands spécialistes du coma accueillent des patients venus du monde entier pour évaluer leur état de conscience.
"Ouvrez bien les yeux, si vous me comprenez." Ce lundi matin, madame R, une patiente de 48 ans, est admise dans le service de neurologie du Centre hospitalier universitaire de Liège, en Belgique. Depuis quatre mois, elle est apparemment plongée dans un état végétatif, à la suite d'une hypoxie cérébrale (manque d'oxygène) survenue lors d'un arrêt cardiaque. C'est à la demande de son neurologue qu'elle a été transférée ici depuis un centre de « revalidation » des environs de Bruxelles afin que l'équipe du Coma Science Group, menée par le professeur Steven Laureys, établisse un diagnostic complet. Les analyses qu'elle va subir, uniques au monde, vont durer une semaine, dans l'attente angoissée de la famille. De leur conclusion dépendront, en effet, des décisions pronostiques et thérapeutiques cruciales qui orienteront l'avenir de cette mère de trois enfants. Niché au milieu des bois, l'hôpital, situé au Sart-Tilman, offre au regard son architecture alambiquée, cinq tours encadrant des verrières baignées de lumière. Ici, sont menées depuis treize ans des recherches pionnières sur la conscience, ayant fait l'objet de plus de 140 publications scientifiques. Lire la suite...
 

 
30 mai 2010 - Un cousin Sud-Africain de Lucy
 
 
Un nouvel australopithèque a été découvert dans la grotte de Malapa, en Afrique du Sud. Agé de 1,78 à 1,9 million d'années (soit 1 million d'années de moins que Lucy), Australopithecus sediba avait un tout petit cerveau, de petites dents et un pelvis évolué, lui permettant de courir comme un humain et de grimper aux arbres. Pour son découvreur, Lee Berger, de l'université du Witwatersrand (Afrique du Sud), A. sediba " partage plus de traits dérivés avec les premiers hominidés que tout autre australopithèque et représente de ce fait un candidat ancêtre pour le genre Homo habilis voire Homo erectus ". Ou encore un ancêtre d'une espèce voisine ayant vécu avant l'émergence du groupe Homo. (Source)
 
 

 
23 mai 2010 - Séismes, la quête de signes avant-coureurs
 
 

Le village d’Onna, épicentre du séisme du 6 avril 2009,
près de l’Aguila (Italie).
 
Le radon, ce gaz inodore, incolore mais radioactif deviendra-t-il le champion de la prévision des séismes ? S'il est prématuré de l'affirmer, la piste vaut d'être examinée... Surtout lorsqu'un prix Nobel (1992), Georges Charpak, s'intéresse à cet élément naturel, présent dans la croûte terrestre car produit par la désintégration de l'uranium. Avec des spécialistes internationaux, le physicien français s'est donné comme objectif de mettre au point un détecteur du radon qui s'échappe en infimes quantités des fissures du sol peu avant un séisme. Équiper les failles actives de plusieurs centaines de ces détecteurs permettrait peut-être d'isoler un de ces indices tant recherchés par les spécialistes pour prédire avec certitude l'imminence d'un tremblement de terre. Peu avant le séisme de L'Aquila, l'an dernier en Italie, un ingénieur du laboratoire du Gran Sasso avait alerté les pouvoirs publics sur la base de détection de radon... en vain. Jusqu'à présent, cette piste a beaucoup déçu les sismologues car personne n'a pu exploiter ce signal. Pourtant des détecteurs existent déjà : la société française Algade propose ainsi, à raison de 6000 Euros pièce, des instruments de mesure des particules alpha émises lors de la désintégration du radon. Lire la suite...
 

 
23 mai 2010 - Un nouveau lézard aux Philippines
 
 
Une nouvelle espèce de lézard géant mesurant deux mètres de long et possédant un double pénis a été découverte aux Philippines, ont rapporté mardi des chercheurs dans la revue britannique Biology Letters. Cet animal vivant dans le plus grand secret malgré ses couleurs vives est un proche cousin du dragon de Komodo, en Indonésie, mais contrairement à ce dernier, n'est pas carnivore. Ce reptile baptisé Varanus bitatawa a été découvert dans une vallée du nord de l'île de Luzon, où il a survécu à la réduction de son habitat naturel et à la chasse par des populations locales qui le consomment. Le nombre d'individus de cette espèce subsistant à l'heure actuelle n'est pas connu, mais les scientifiques estiment qu'il est certainement menacé et aurait pu s'éteindre sans jamais avoir été répertorié si un mâle vivant n'avait pas été sauvé en juin dernier avant de devenir la proie d'un chasseur. La découverte est d'autant plus surprenante qu'elle a été faite dans une zone fortement peuplée et où la déforestation est intense. Les seules découvertes d'importance comparable au cours des dernières décennies sont celles du singe de Kipunji dans un petit massif forestier de Tanzanie et d'un bovidé appelé saola, habitant des forêts au Vietnam et au Laos. Varanus bitatawa possède un corps et des pattes bleu-noir tachetés de vert-jaune, tandis que les mâles ont des double pénis, ou hémipénis, que possèdent aussi d'autres lézards et certains serpents, lesquels peuvent être utilisés en alternance durant la copulation. (Source)
 

Le Varanus bitatawa // Il mesure deux mètres et vit sur la très peuplée île de Luzon (Philippines). Cousin du varan de Komodo. Il se nourrit principalement de fruits !
 

 
23 mai 2010 - Énigme...
 
 
 
Énigme : Le linéaire (1750-1450 avant J.-C.)
Environ 1500 tablettes d'argile gravées, datant des troisième et deuxième millénaires avant J.-C. et retrouvées en Crête au début du XXe siècle, laissent apparaître une écriture inconnue mélangeant signes syllabiques et idéogrammes. Au total plus de 200 signes qui auraient pu être utilisés pendant la période minoenne.
Malheureusement, la compréhension d'une écriture dérivée également utilisée en Crète, le linéaire B, n'a pas permis de résoudre l'énigme. En France, un épigraphe amateur, Hubert La Marle, poursuit un travail patient, grâce aux outils classiques de la cryptanalyse comme l'étude des fréquences de répétition des symboles. Mais les échantillons disponibles, rares et fragmentaires, compliquent la recherche. Les historiens espèrent que le décodage de cette écriture, dont on ne sait pas avec certitude quelle langue elle note, apportera des enseignements sur cette civilisation encore méconnue. Lire l’article…
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Environ 1500 tablettes d'argile gravées, datant des troisième et deuxième millénaires avant J.-C. et retrouvées en Crête au début du XXe siècle. // Tablette en linéaire B.

 
16 mai 2010 - La grotte de Lascaux retrouve son trésor
 
 
Est-ce parce qu'ils sont spécialistes des grottes ornées du Périgord que leur maison de Saint-Michel-de-Villadeix, en Dordogne, ressemble à une caverne ? C'est en tout cas dans cette belle bâtisse blottie entre forêt de châtaigniers et vieux clocher que Brigitte et Gilles Delluc, chercheurs attachés au département de préhistoire du Muséum national d'histoire naturelle, cultivent une passion commune : l'histoire de la préhistoire... Pour ces spécialistes curieux de tout, le patrimoine ne se résume pas, en effet, aux parois ornées des grottes paléolithiques, aussi prestigieuses soient-elles. Il réside aussi dans les hommes qui les ont étudiées, dans leurs legs, leurs écrits, leurs vies.
Et c'est parce qu'ils sont à l'affût des moindres témoignages que Brigitte et Gilles Delluc ont participé à une invraisemblable résurrection, passée quasiment inaperçue. "Nous avons retrouvé le trésor de l'abbé Glory !", s'enthousiasment-ils encore aujourd'hui, du nom de cet ecclésiastique qui fut seul autorisé à conduire des fouilles dans la grotte de Lascaux de 1952 à 1963 pour le compte du CNRS. On les regarde avec étonnement : ainsi, dans ce célèbre sanctuaire découvert en 1940 et inscrit au Patrimoine mondial en 1979, un "trésor" aurait été perdu et personne n'en aurait rien su ? "Absolument ! Pendant des décennies, on a cru que des centaines d'objets d'une valeur inestimable mis au jour dans la grotte avaient disparu à jamais, emportés par des collectionneurs indélicats... Lire la suite...
 

Égarés depuis la mort de leur découvreur il y a plus de trente ans, des objets préhistoriques d'une grande valeur ont refait surface. Récit d'un incroyable sauvetage.
 

 
16 mai 2010 - Des océans de diamant sur Uranus et Neptune
 
 

En soumettant, en laboratoire, le minéral à des pressions extrêmes, des chercheurs émettent une nouvelle théorie sur la composition de ces planètes gazeuses.
 
Sous un ciel chargé, de vastes océans de diamant liquide ondulent, à peine éclairés par la pénombre du jour. De majestueux icebergs, également composés de ce précieux minéral, dérivent de loin en loin... Pure fantasmagorie ? Peut-être pas... Selon une équipe de physiciens américains, un tel décor de science-fiction pourrait exister aux confins du système solaire. Plus précisément sur ces planètes gazeuses que sont Uranus et Neptune. Leur hypothèse, publiée dans la revue Nature Physics de novembre, s'appuie sur une expérience menée voilà quelques mois au Laboratoire national de Lawrence Livermore (LLNL) sous la direction de Jon Eggert, spécialiste de physique des hautes pressions. Pour ce passionné de planétologie, il s'agissait de comprendre comment le diamant se comporte lorsqu'il est soumis à des conditions extrêmes de pression et de température, semblables à celles qui règnent sur les planètes géantes. Pour cela, les chercheurs ont placé une miette précieuse d'un dixième de carat (*) sous le faisceau d'un des lasers les plus puissants du monde, le laser Omega de l'université de Rochester (État de New York). Cet appareil de 100 mètres de long est composé de 60 faisceaux qui peuvent focaliser une énergie de plus de 40 000 joules sur une cible de moins d'un millimètre de diamètre. Les ondes de choc engendrées par l'irradiation laser dans le diamant provoquent une augmentation locale de pression et de température qui se propage rapidement dans tout le matériau. Lire la suite...
 

 
16 mai 2010 - Codes secrets
 
 

Sécuriser nos cartes bancaires…. // Protéger l’anonymat sur Internet… // Révolutionner la cryptographie…
 
Attaques, parades... la guerre du chiffre fait rage. Face aux piratages incessants et de plus en plus sophistiqués, mathématiciens et informaticiens doivent innover en permanence pour maintenir sécurité et confidentialité. Mais leur avance diminue.

Paiement par carte bancaire ou en ligne sur Internet, communications par téléphone portable, décodeurs de chaînes de télévisions privées, passeports biométriques... Aujourd'hui, tout est chiffré et tout le monde chiffre, même sans le savoir. C'est-à-dire transforme un texte compréhensible en un message a priori dénué de sens, sauf pour le destinataire. Pour ce faire, toutes ces applications font appel à la cryptographie, l'art du chiffrement. Son objectif : assurer la sécurité et la confidentialité des informations circulant sur les ondes ou dans les réseaux. Elle permet ainsi de « signer » des messages pour en vérifier l'authenticité, comme lors du dialogue entre une carte bancaire et un terminal, certifier à un internaute que le serveur auquel il souhaite se connecter est le bon, assurer à une antenne-relais que la carte GSM du téléphone qui la contacte est bien autorisée à le faire, etc. Les applications sont infinies. Toutes ces actions se déroulant dans le silence des puces et des processeurs électroniques, sans que l'utilisateur en ait conscience. Lire la suite…
 

 
16 mai 2010 - Galilée était profondément religieux
 
 
"Galilée" de Jean-Yves Boriaud
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Loin de l'image du solitaire révolté, c'est le portrait d'un savant qui voulait engager l'Église dans la voie de la modernité que nous présente le spécialiste Jean-Yves Boriaud.
 
Loin de l'image du solitaire révolté, c'est le portrait d'un savant qui voulait engager l'Église dans la voie de la modernité que nous présente le spécialiste de littérature latine de la Renaissance.

Parmi les nombreux ouvrages consacrés à Galilée, le vôtre se distingue car il expose le point de vue de l'Église. Le savant que vous présentez est loin de l'image d'un Galilée qui se bat seul contre le pouvoir religieux et scientifique...
Cette image du savant persécuté qui s'est opposé à l'Église, tel que l'a présenté Voltaire au XVIIIe siècle dans son Essai sur les mœurs, ne rend pas compte de la réalité historique du XVIIe siècle. Certes, Galilée a défendu l'héliocentrisme - le Soleil au centre du monde - alors que l'Église en restait à une vision géocentrique, héritage d'Aristote. Mais Galilée était profondément religieux. Au couvent de Santa Maria de Vallombrosa où il a été élevé, il a failli être moine. Toute sa vie, il s'est placé sous la protection de l'Église. Il a même été pendant longtemps un protégé du pape Urbain VIII, avant que celui-ci ne se sente trahi. Lire la suite...

 
9 mai 2010 - 1940 : Et si on avait arrêté Pétain ?
 
 
1940 Et si la France avait continué la guerre...
Editions Tallandier
sous la direction de Jacques Sapir, Frank Stora, Loïc Mahé
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Et si Cortès avait été vaincu par les Indiens ? Et si Napoléon avait perdu à Austerlitz ? Les historiens anglo-saxons raffolent de ces exercices de simulation rétrospective appelés uchronies. Leurs collègues français commencent à s'y adonner, à l'instar de cette équipe internationale de chercheurs et d'étudiants dirigés par Jacques Sapir, économiste de formation et directeur d'études à l'EHESS ; Frank Stora, spécialiste des jeux de simulation, et Loïc Mahé, ingénieur informaticien, coauteurs de 1940. Et si la France avait continué la guerre..., un récit maîtrisé et plein de suspense, un exercice intellectuel stimulant ponctué de traits d'humour.
Futilité ? Non, il n'y a pas de jeu plus sérieux. "Cet exercice a avant tout pour but de préciser les responsabilités historiques de la classe politique française", souligne Jacques Sapir. La méthode ? Elle s'appuie sur une "enveloppe des possibles", série d'hypothèses tenant compte des contraintes matérielles et techniques, de la psychologie des dirigeants, des procédures de décision selon la nature du régime... Le scénario ? Il n'a rien de farfelu. L'hypothèse d'une poursuite de la guerre depuis l'Afrique du Nord a été envisagée par les principaux acteurs de l'époque, le général de Gaulle et Winston Churchill, rappelle dans la préface Laurent Henninger, chargé d'études à l'Institut d'études stratégiques de l'École militaire. Lire la suite...
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  Il y a soixante-dix ans, écartant toute idée d'armistice, le gouvernement français aurait pu, depuis l'"empire", poursuivre la lutte contre l'Allemagne.  

 
9 mai 2010 - 1940, l'année noire...
 
 
1940, l'année noire
Editions Fayard - Jean-Pierre Azéma
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Jean Moulin, lutteur intraitable et grand séducteur… Mégève 1942
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Pourquoi l'année 1940 est-elle commémorée avec une telle ampleur cette année : déplacement du président de la République à Londres, publication et réédition de nombreux livres, diffusion d'émissions télévisées ? Que célèbre-t-on au juste : la défaite militaire et l'effondrement de la IIIe République ou le sursaut, le 18 juin, annonçant la victoire ?
2010 est, si je puis dire, une "bonne année". Elle accumule les zéros, les chiffres ronds : 2010, 1940 donc, mais aussi 1890, année de la naissance du général de Gaulle, et 1970, celle de sa mort. Autant d'occasions de commémoration, en particulier pour Nicolas Sarkozy, qui sait instrumentaliser l'Histoire. Le président de la République se rendra donc, le 18 juin, au 4 Carlton Garden's, qui fut le siège de la France libre. Il reprendra sans doute à son compte la thèse à nouveau développée par Max Gallo : malgré une terrible défaite, l'espoir pointe très tôt, grâce à l'"Appel" de Charles de Gaulle. Le président pratique l'histoire lisse, sans aspérités qui dérangeraient. Il n'aura pas à parler de Pétain, de la collaboration, des complicités des droites vichyssoises, pas plus qu'il ne l'a fait aux Glières ou lors de la commémoration de l'exécution de Guy Môquet. Il pourra jouer sur la fibre gaulliste, évoquer la Résistance, se montrer rassembleur. Cette année est pain bénit. (...)

Quelle photo choisiriez-vous pour illustrer votre travail sur cette période?

Une photo de Jean Moulin, lui qui a tenu tête, le 17 juin 1940, dans des conditions dramatiques, à deux reîtres nazis.
 
 
Malraux, en 1964, faisait de "sa pauvre face informe du dernier jour" le symbole des martyrs et parias de ces années noires. Mais je songe à l'autre visage de cet homme intraitable sur les exigences de la lutte, qui continuait d'aimer la vie, le sport, la peinture, recherchant la compagnie des femmes. Le cliché le montrant en tenue de skieur, à Megève, en janvier 1942, avec une jeune femme dont il était follement amoureux, me touche beaucoup, sans doute par contraste avec la dureté de sa vie à l'époque. Lire l'article...
 

 
9 mai 2010 - Saint Suaire, ce que la science en dit
 
 
Impossible encore aujourd'hui de savoir si le Saint-Suaire, exposé en ce moment à la cathédrale de Turin, est le vrai. Rien n'a pour l'instant permis de lever le mystère autour de ce morceau de tissu.
Le Saint-Suaire est exposé en ce moment à la cathédrale de Turin. Deux millions de personnes devraient faire le déplacement jusqu'au 23 mai, date de la fin de l'exposition, pour voir le linceul dans lequel le corps de Jésus aurait été enveloppé. Mais après une dizaine d'années de recherche, le mystère perdure autour de ce morceau de tissu.
Découverte au milieu du XIVe siècle dans la collégiale Notre-Dame à Lirey, près de Troyes, cette pièce de lin a déjà fait l'objet de plusieurs tentatives d'expertise. En 1988, des tests au carbone 14 mettent en doute l'authenticité du Saint-Suaire, qui révèle la silhouette d'un homme, sans que l'on puisse affirmer que celle-ci soit le corps du Christ. En 2000 lors de la dernière présentation au public, le pape Jean-Paul II avait estimé que le Saint-Suaire était "une provocation à l'intelligence". Or depuis, ces tests ont été remis en doute. L'un des chercheurs ayant participé à l'analyse au carbone 14 affirme désormais que l'échantillon examiné ne proviendrait pas du linceul d'origine, mais d'une restauration ultérieure. Les "sindonologues" (ceux qui croient à l'authenticité du Saint-Suaire) voient en la ressemblance de la silhouette du linge et les descriptions de Jésus, une preuve d'authenticité. Quant à l'Église, elle se garde bien d'émettre un avis définitif. Benoît XVI s'est contenté d'enjoindre les fidèles à "contempler ce visage mystérieux qui parle silencieusement au cœur des hommes, les invitant à reconnaître le visage de Dieu". (Source)
 

Un tissage inexistant il y a 2000 ans. La serge de lin écru tissée « à chevrons en arêtes de poisson » implique l’utilisation d’un métier horizontal à 4 marches, inventé par les Chinois, importé en Occident au VIIe siècle… (Source)
 

 
9 mai 2010 - Ontophagus sagittarius
 
 
 
Plus les femelles bousiers Ontophagus sagittarius ont de grosses cornes, plus elles connaissent de succès reproducteur, un trait que l'on croyait réservé aux mâles. C'est ce qu'ont démontré expérimentalement des chercheurs de la Western Australia University chez cette espèce où les femelles sont soumises à une forte compétition entre elles, pour creuser des tunnels et défendre leur nid de crottin contre leurs voisines. Le vol de matière fécale n'est pas exceptionnel.
Plus que la corpulence, c'est la taille des appendices de la mère - pourtant coûteuse en énergie qui est déterminante dans la survie de la ponte. Et les filles des femelles "cornues" sont à leur tour plus fécondes. (Source)

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Bousiers "Ontophagus sagittarius" // Plus que la corpulence, c'est la taille des appendices de la mère, pourtant coûteuse en énergie, qui est déterminante dans la survie de la ponte…

 
9 mai 2010 - Les Molières 2010
 
 
Les Molières ont sacré une légende vivante du théâtre français, Laurent Terzieff, symbole d'une 24e édition au palmarès plutôt bien partagé entre les deux familles du spectacle, le public et le privé. Sur cette grande scène publique, la soirée a commencé de manière inédite, dimanche 25 avril, avec une courte pièce de Feydeau mise en scène par un héros récurrent du théâtre... privé, Jean-Luc Moreau, et jouée par des acteurs télégéniques, comme Patrick Chesnais et Emmanuelle Devos. France2 a ainsi pu retarder la très protocolaire remise de prix, qui avait enregistré une audience décevante l'an passé (moins de 1,5 million de téléspectateurs). Les trophées ont été décernés à un rythme soutenu par Michel Drucker et sa nièce Marie, sous la présidence d'honneur de Line Renaud.
Laurent Terzieff, qui fêtera ses 75 ans en juin, a été sacré comédien pour deux rôles différents dans les deux familles du théâtre, L'Habilleur (qui lui a valu aussi le Molière du théâtre privé) et Philoctète (secteur subventionné). "J'ai toujours œuvré pour une mixité entre un certain théâtre privé et l'aide publique dont je dispose", a-t-il déclaré en recevant sa récompense, soulignant que "le théâtre ne se laisse pas enfermer dans des clivages et des étiquettes". La dernière création du Théâtre du Soleil d'Ariane Mnouchkine, Les Naufragés du Fol Espoir, a elle aussi décroché deux Molières, ceux du théâtre public et des meilleurs costumes, inspirés de la Belle Époque. Lire la suite…

 

Théâtre Rive Gauche - Claude Aufaure et Laurent Terzieff dans "L'habilleur" de Ronald Harwood
 

 
2 mai 2010 - Tolstoï
 
 

Le centenaire de la mort de l’écrivain. // L’écrivain en 1901 année de son excommunication par l’Église orthodoxe…
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On connaît, depuis toujours, les grands duels de l’histoire littéraire entre contemporains capitaux, à l’issue toujours impossible. Les siècles et les modes donnent la victoire tantôt à l’un, tantôt à l’autre, dans un grand mouvement de balancier qui dit tout d’une époque. Faut-il préférer Corneille à Racine, Bossuet à Pascal, Voltaire à Rousseau, Hemingway à Fitzgerald, Sartre à Camus ? En ce qui concerne la littérature russe, il semblerait bien que ce duel au soleil du sens ait lieu depuis plus d’un siècle entre Tolstoï et Dostoïevski. Soyons clairs, l’avantage, ces temps-ci, va très nettement à Dostoïevski. Depuis septembre 2001, c’est lui que Glucksmann voit errer dans les ruines de Manhattan. Dostoïevski serait l’interlocuteur idéal pour questionner notre début de millénaire placé sous le double signe du nihilisme et du fanatisme. Il est lu et relu, traduit et retraduit sans cesse. On a fait des Carnets du sous-sol l’antibréviaire de l’homme moderne, ivre de frustration jusqu’à la haine. On relit les Possédés à la lumière noire du terrorisme islamiste. On invoque Crime et Châtiment dans une société qui voudrait tellement trouver un sens à des faits divers de plus en plus gratuitement atroces. Et puis, la vie de Dostoïevski ressemble aux destins fracassés qui sont à la mode aujourd’hui : il aura connu la misère et la prison, les addictions fatales comme le jeu, les maladies spectaculaires comme l’épilepsie, sans compter un nomadisme qui annonce nos angoisses
 
 
de voyageurs mondialisés entre deux "non-lieux", comme l’ethnologue Marc Augé appelle ces endroits sans enracinement possible qui se multiplient sur toute la surface du globe aujourd’hui. Lire la suite…
 

 
2 mai 2010 - Sotigui Kouyaté, décédé…
 
 
Né en 1936 à Bamako, Sotigui Kouyaté avait d'abord été joueur de football professionnel et sélectionné deux fois en équipe nationale. Il s'est orienté ensuite vers l'enseignement puis la comédie et, en 1966, il a monté sur place sa propre compagnie de théâtre populaire. Après plusieurs films burkinabés, notamment de Mustapha Diop, Sotigui Kouyaté a été à l'affiche en 1986 de "Black Mic Mac", comédie du Français Thomas Gilou. L'année précédente, Peter Brook, dont il deviendra le comédien fétiche, lui confie un premier rôle au théâtre dans "Mahabharata", puis "La Tempête", "L'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau", "Qui est là", "Antigone", 'Hamlet", "Le Costume" et "Tierno Bokar"... Avec sa longue et noble silhouette et son visage de sage, Sotigui Kouyaté a également marqué au cinéma dans "IP5" de Jean-Jacques Beineix avec Yves Montand, "Tombés du ciel" de Philippe Lioret, "Le Maître des éléphants", de Patrick Grandperret, "La Genèse" d'Oumar Sissoko, "Little Senegal" de Rachid Bouchareb. "Je suis guinéen d'origine, malien de naissance et burkinabè d'adoption. Je ne suis passé par aucune école de théâtre, si ce n'est la grande école de la rue, de la vie", confiait l'acteur. "Sotigui est l'un des plus grands sages de la culture qui ont apporté la renaissance aux arts vivants en Afrique", a estimé le ministre burkinabè, ancien délégué général du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (Fespaco). Lire la suite…
 

Sotigui Kouyaté avait 74 ans // Je suis guinéen d'origine, malien de naissance et burkinabè d'adoption // Il fut griot, footballeur, enseignant. Il devint comédien en 1966 // 1986 : Black mic-mac le révèle au public. Il reçoit l’ours d’argent du meilleur acteur en 2009.
 

 
2 mai 2010 - Les russes en quête d’identité
 
 

Ils ne cessent de s’interroger sur leurs racines et sur la place de la religion dans leur vie.
 
Ils ne cessent de s’interroger sur leurs racines et sur la place de la religion dans leur vie. Une inquiétude majeure pour tous : la démographie, l’une des plus faibles du monde.
Le double attentat meurtrier du 29 mars dans le métro de Moscou (40 morts, 121 blessés) a replongé les Russes dans la hantise du terrorisme caucasien, après six années de répit. Les médias se sont fait le relais d’interrogations sur l’avenir politique et démographique de la Russie dans cette région, sur la responsabilité des Russes au regard de leur histoire, sur la force de l’orthodoxie face au monde musulman. L’histoire encore, avec la commémoration de Katyn, puis la catastrophe aérienne qui a endeuillé la Pologne, ce voisin que Moscou surveille de très près. Les enquêteurs du FSB ont été surpris d’apprendre qu’une des deux femmes kamikazes du 29 mars était une enseignante de 28 ans, originaire du Daguestan, et non pas un jeune illuminé barbu venu des montagnes de Tchétchénie. Cette révélation tendrait à prouver un rejet profond de la présence russe dans le Caucase, y compris dans les rangs des gens éduqués. Le Kremlin a confirmé sa politique de fermeté, à l’image du président Dmitri Medvedev et du premier ministre Vladimir Poutine. Ce tandem solide rassure un pays miné depuis des années par son affaissement démographique, un phénomène sans précédent dans l’histoire russe. Lire la suite…
 

 
2 mai 2010 - Julie Delpy...
 
 
L'actrice et réalisatrice mordue par le destin de la Comtesse Erzsébet Bathory en a tiré une œuvre sombre, et terriblement romanesque.
On l'avait quittée sur une note légère dans une comédie à la Woody Allen, 2 Days in Paris, son second long-métrage en forme d'irrésistible et bavarde variation autour du couple. Changement radical d'univers, d'époque et de ton avec La Comtesse. L'intrépide Julie Delpy s'est emparée du destin de la comtesse Erzsébet Bathory, aristocrate la plus puissante de Hongrie qui, au début du XVIIème siècle, fut soupçonnée d'avoir assassiné des centaines de jeunes filles, persuadée que le sang des vierges lui offrirait la jeunesse éternelle. L'actrice, réalisatrice et scénariste qui voulait mener à bien ce projet depuis dix ans, surfe entre légende et réalité. Elle sème le trouble ne voulant pas uniquement faire de cette comtesse hongroise diabolique, sadique, sulfureuse, une simple Madame Dracula. Elle développe la complexité, l'ambiguïté de ce personnage en lui apportant une dimension sombre et romanesque. Julie Delpy l'entraîne progressivement dans une folie meurtrière, imaginant comme élément déclencheur, une histoire d'amour passionnelle avec le fils (Daniel Brühl) du comte Thurzo (William Hurt) son cousin. Et d'appuyer la thèse...Lire la suite...

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... dans le rôle de "The Countess"
Histoire de la comtesse hongroise : Elizabeth Bathory // Elle était célèbre pour avoir fait assassiner de nombreuses vierges. La légende raconte qu’elle prenait des bains de sang… avec celui de ses victimes, bien entendu ! Pour conserver sa jeunesse. Où va se cacher la beauté !
 
 
 
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